La proposition de loi contre l’habitat indigne était discutée hier au Sénat (voir notre article). À l’issue des débats, le texte a été renvoyé en commission pour être approfondi.
Bruno Gilles revient sur « le drame de Marseille », lorsque, en novembre, deux immeubles se sont effondrés faisant huit morts. Pour lui, « ce drame a été un révélateur qu’on travaille tous en solitaire, en silo ». Il propose de coordonner l’action des services de l’État pour lutter plus efficacement contre l’habitat indigne dans la cité phocéenne.
Proposition de loi : « L’habitat indigne touche aussi le monde rural »
Bruno Gilles insiste sur le fait que « Marseille n’est pas un cas isolé » et prend l’exemple d’un village, près de Besançon, également touché par l’habitat insalubre. Pour lui, « ces problèmes touchent tout le monde, pas que les grandes villes et les grandes tours ». Il insiste sur le fait que « ce n’est pas un texte pour Marseille mais pour toute la France ».
Bruno Gilles, qui était membre de la majorité municipale jusqu’en 2017, a été « l’un des rares à reconnaître que nous n’avons pas tout bien fait ». Mais il insiste sur le fait, qu’à Marseille, « il s’agit de logements privés, de la responsabilité des logeurs privés ». Pour lui, ces logeurs sont « des marchands de sommeil et parfois des marchands de mort ».
Rue d’Aubagne : « C’est la faute à tout le monde »
Il défend le bilan de Jean-Claude Gaudin et déclare que « c’est facile de dire : "C’est la faute au maire" ! C’est la faute à tout le monde : l’État, la mairie et la métropole. » Il considère qu’il est « indécent » de pointer des responsabilités individuelles et conclut : « La faute, c’est le fait qu’on n’a pas su se parler pendant des dizaines d’années. »
Le sénateur, qui a déclaré sa candidature à la mairie de Marseille pour 2020, se défend de tout électoralisme. Il concède que « tout peut être électoraliste quand on est candidat ». Mais il rappelle que, « quand il y a eu le drame, c’est le sénateur qui a réagi, depuis Paris ». Il reconnaît toutefois que sa position lui amène « plus de médiatisation » et « c’est tant mieux ».