Le candidat socialiste à la présidentielle Benoit Hamon a rencontré mardi à Berlin la chancelière Angela Merkel, et reçu un soutien sans...
Hamon à Berlin rencontre Merkel et reçoit le soutien de Schulz
Le candidat socialiste à la présidentielle Benoit Hamon a rencontré mardi à Berlin la chancelière Angela Merkel, et reçu un soutien sans...
Par Stéphanie LEROUGE
Temps de lecture :
4 min
Publié le
Mis à jour le
Le candidat socialiste à la présidentielle Benoit Hamon a rencontré mardi à Berlin la chancelière Angela Merkel, et reçu un soutien sans ambiguïté du chef de file des sociaux-démocrates, Martin Schulz.
A l'issue d'une rencontre entre les deux hommes au siège du SPD, M. Schulz a affirmé que les socialistes en Europe et le SPD étaient "derrière" Benoît Hamon dans la bataille présidentielle, se disant "heureux" de pouvoir exprimer par cette rencontre le soutien du SPD "pour le candidat PS en France".
"Depuis très longtemps je souhaite le succès de Benoît Hamon pour (la) présidentielle en France", a-t-il insisté devant la presse.
Ce soutien sans ambiguïté avait valeur de mise au point, alors que le SPD allemand a acclamé le nom d'Emmanuel Macron lors de son congrès le 19 mars, à l'invitation de l'ancien président du parti Sigmar Gabriel.
Angela Merkel le 27 mars 2017 à Berlin
AFP
"Merci à toi Martin Schulz, merci pour le soutien du SPD. C'est important et précieux pour moi de savoir que nous menons bataille les uns à côté des autres", s'est félicité M. Hamon, qui avait déjà reçu la semaine dernière le soutien du groupe socialiste au Parlement européen.
Un proche de la délégation française au Parlement a salué une "belle surprise", après ce "message très clair de soutien".
Le président du SPD a souligné dans son propos les convergences avec M. Hamon, sur la lutte contre l'évasion fiscale ou la sécurité en Europe, même si nombre des responsables du SPD goûtent peu le programme du candidat français, qu'ils jugent trop à gauche.
M. Schulz a souligné qu'une Europe avec des dirigeants de gauche en Allemagne et en France pourrait "devenir plus sociale, investir plus dans la croissance, dans l'emploi, la formation (...) lutter plus efficacement contre le chômage des jeunes".
- Démocratisation de la zone euro -
Alors que M. Hamon est à la peine dans les sondages, donné désormais en cinquième position, son collègue allemand a fait savoir que ce sujet avait été "logiquement" évoqué.
Mais, a-t-il noté, "je peux vous dire en voyant les résultats de dimanche dernier que les sondages et les résultats électoraux sont de temps en temps différents dans l'une ou l'autre direction". Le parti conservateur d'Angela Merkel a largement remporté dimanche une élection régionale test en Sarre, que le SPD pouvait espérait gagner au vu des sondages.
Benoît Hamon à Berlin, le 28 mars 2017
AFP
M. Hamon, en déplacement à Berlin pour défendre notamment son idée d'un "arc d'alliance des forces de gauche" susceptible de réorienter la construction européenne, avait été reçu peu avant par la chancelière Angela Merkel, pointant à la sortie "ses convergences" et ses "désaccords".
Pour les "convergences" le vainqueur de la primaire socialiste a notamment cité la politique de défense et la transition énergétique, domaine où la chancelière a mené des investissements massifs dans les énergies renouvelables à la suite décision de sortir du nucléaire dans la foulée de la catastrophe de Fukushima.
Pour Benoît Hamon, l'objectif de la chancelière de renforcer la défense européenne "correspond" à son "objectif de faire face au désengagement américain et de tenir compte de ce que sont les prétentions de la Russie".
Côté désaccords, le candidat a notamment cité les politiques budgétaires en Europe.
Il s'est félicité que la chancelière n'ait pas "fermé la porte" à la discussion sur son projet de "traité de démocratisation de la zone euro", malgré ses "réserves (...) sur le plan juridique et sur la difficulté politique pour mettre en oeuvre une solution comme celle-là".
M. Hamon propose, à la place de l'Eurogroupe, une nouvelle assemblée composée de députés issus des Parlements nationaux et du Parlement européen, qui pourrait décider du budget de la zone euro, mais aussi des politiques d’harmonisation fiscale et sociale, des cibles à adopter dans la réduction des déficits, etc.
M. Hamon doit poursuivre son déplacement par la visite d'un camp de réfugiés, un sujet sur lequel il a à plusieurs reprises salué la politique de Mme Merkel.
Lors de ses vœux, le Président a annoncé son souhait de voir les Français « trancher » sur « des sujets déterminants », ce qui laisse supposer que le chef de l'État envisage un retour au référendum. Néanmoins, les sujets sur lesquels les Français souhaitent trancher sont nombreux, pouvoir d'achat, fin de vie… Le référendum recolle-t-il vraiment les Français à la politique ? Invités de l’émission spéciale Dissolution, un an après, Brice Teinturier, Anne Levade, Laure Salvaing et David Djaïz tentent d'y répondre.
Le 81e congrès du PS, à Nancy, qui a vu Olivier Faure être réélu, a été marqué par la division des socialistes sur le rapport à LFI, au point d’éclipser les questions de fond. Le parti sort divisé. Mais il doit maintenant aborder les municipales et préparer son projet pour 2027.
Nicolas Mayer-Rossignol et Olivier Faure, réélu premier secrétaire du PS, ne sont pas parvenus à un accord pour intégrer toutes les sensibilités politiques dans la direction. Le maire de Rouen sera avec ses amis dans une minorité qui entendra faire entendre sa voix, avec à la clef un parti toujours coupé en deux.
La réélection d’Olivier Faure à la tête du PS n’a pas mis fin aux dissensions internes. Nicolas Mayer-Rossignol demande le refus de tout accord avec LFI, y compris au niveau local et en cas de législative partielle, pour rejoindre la direction. Refus du camp du premier secrétaire, qui coupe avec LFI, mais sans rentrer dans ce niveau de précision. Résultat, le parti n’arrive pas à sortir de ses divisions.