Invitée de la matinale de Public Sénat, la ministre du logement, Valérie Létard est revenue sur les ambitions du gouvernement en la matière. L’ancienne sénatrice veut faire de son portefeuille un sujet de consensus, au risque d’avancer de manière incertaine.
Hamon abat une carte majeure avec son meeting à Bercy
Par Stéphanie LEROUGE
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Scotché à la quatrième place dans les sondages et attaqué par Manuel Valls, Benoît Hamon tente dimanche de relancer sa campagne avec un grand meeting à Bercy, au lendemain de la démonstration de force de Jean-Luc Mélenchon.
L'équipe du candidat socialiste attend 15.000 personnes à partir de 13H00 dans cette salle du XIIe arrondissement de Paris, où François Hollande avait organisé son meeting d'entre-deux tours en 2012. Samedi, M. Mélenchon s'est vanté d'avoir rassemblé 130.000 personnes pour son défilé pour la VIe République.
Parmi les invités de marque, plusieurs ministres, dont Najat Vallaud-Belkacem, même si une bonne partie du gouvernement devrait se faire excuser, comme lors de l'investiture du candidat.
Devraient aussi être présents les anciens ministres et adversaires de Benoît Hamon à la primaire, Vincent Peillon et Arnaud Montebourg, l'ex garde des Sceaux Christiane Taubira, l'économiste Thomas Piketty, le généticien Axel Kahn, ou le ministre-président de la Wallonie Paul Magnette, héraut de la lutte contre l'accord commercial euro-canadien Ceta.
La maire de Paris Anne Hidalgo devrait dire un mot d’accueil à la tribune, avant un discours d'environ une heure et demie du candidat. L'ancien directeur de cabinet d'Harlem Désir Mehdi Ouraoui et l'essayiste Raphaël Glucksmann ont notamment contribué à l'écriture de ce texte, tandis que Jean-Marc Germain, codirecteur de campagne de M. Hamon, a coordonné le travail.
Benoît Hamon, qui a fait de l'improvisation et de l'attention portée aux sujets du quotidien une de ses marques de fabrique en meeting, devrait s'efforcer de prendre de la hauteur dans un discours emprunt de "gravité", selon un membre de l'équipe.
Benoît Hamon et ses soutiens jouent gros avec ce meeting parisien. Lundi, M. Hamon avait espéré que ce soit "un grand moment de rassemblement dans une séquence où commencent à se cristalliser les opinions".
Mais la tribune au vitriol de Manuel Valls dans le JDD vient saper ce bel ordonnancement. L'ex-Premier ministre, qui n'a pas parrainé son adversaire victorieux à la primaire, y éreinte le programme de M. Hamon, empreint selon lui d'un "cynisme ambiant où l’on promet tout et son contraire, où l’on signe des chèques en bois, où l’on fait comme si le monde autour de nous n'existait pas".
- "Peau de banane" -
M. Valls s'est attiré une réplique acerbe de Cécile Duflot sur Twitter: "Lorsque l'on perd une primaire, on soutient le vainqueur ou on se tait", a réagi l'ex-ministre écologiste, elle-même battue à la primaire d'EELV par Yannick Jadot à l'automne dernier. "La vexation n'autorise pas le sabotage. Encore moins ces accusations", a-t-elle fait valoir.
Cette tribune de l'ancien Premier ministre, "c'est une peau de banane mais je ne pense pas que ça suffise à entraver la campagne de Benoît Hamon", relativise de son côté Aurélie Filippetti, porte-parole du candidat.
Pour Jean-Marc Germain, le meeting de M. Hamon, "c'est le lancement de la dernière ligne droite" avant les scrutins des 23 avril et 7 mai. Ce proche de Martine Aubry mise aussi beaucoup sur le premier débat de la présidentielle, lundi, estimant que Benoît Hamon est "un débatteur hors pair, le meilleur" des cinq qui s'affronteront sur le plateau de TF1.
"On va entrer dans le temps du choix" et de "la confrontation projet contre projet", souligne-t-il, en accusant François Fillon et Emmanuel Macron de vouloir "casser la France".
Le codirecteur de campagne de M. Hamon estime que celui-ci peut encore remonter la pente, alors que la moitié des électeurs n'ont pas définitivement arrêté leur choix, que l'électorat d'Emmanuel Macron est encore très friable, et que le potentiel électoral de M. Hamon est estimé autour de 30%.
Samedi, M. Hamon a reçu le soutien de 450 élus franciliens (selon le décompte du président du conseil départemental de Seine-Saint-Denis Stéphane Troussel), signataires d'une tribune publiée sur le site du JDD.
"A 35 jours d’une élection présidentielle pleine d’incertitudes et de risques où rien n’est encore joué, dans un monde instable et dangereux, nous, élus d’Ile-de-France, nous appelons les Françaises et les Français à se rassembler et à voter Benoît Hamon", écrivent-ils.