Hamon appelle les « citoyens » à « se réveiller »
Le candidat socialiste Benoît Hamon a jeté mercredi ses dernières forces dans la bataille de la présidentielle, appelant lors d...

Hamon appelle les « citoyens » à « se réveiller »

Le candidat socialiste Benoît Hamon a jeté mercredi ses dernières forces dans la bataille de la présidentielle, appelant lors d...
Public Sénat

Par Stéphanie LEROUGE

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Mis à jour le

Le candidat socialiste Benoît Hamon a jeté mercredi ses dernières forces dans la bataille de la présidentielle, appelant lors d'un grand rassemblement citoyen et festif Place de la République à Paris les électeurs à se "réveiller" et à résister aux injonctions du "vote utile".

"Voilà mon appel, qui n’est ni celui d’un césar ni celui d’un tribun mais celui d’un des vôtres (...) Citoyennes, citoyens, puisque vos dirigeants ne le sont pas, soyez, vous, à la hauteur ! Citoyennes, citoyens, réveillez-vous, parce que vous seuls pouvez éviter un cauchemar pour la France !", a déclaré le candidat, devant quelque 20.000 sympathisants selon le chiffe qu'il a lui-même annoncé à la tribune.

A la peine dans les sondages, où il est désormais relégué à la cinquième place, dix points derrière Jean-Luc Mélenchon, M. Hamon a revendiqué sa "méthode", consistant à parler à "l'intelligence" des électeurs selon sa définition, plutôt qu'à "agiter les passions, attiser les tensions, flatter les mauvais penchants".

Sans les nommer, il a lâché ses coups contre les quatre candidats en tête des sondages, rejetant aussi bien le Front national que la "faillite des élites" qui forge son succès.

Marine Le Pen, "représentante d'une "extrême droite dont les idées tuent, qui forme un couple infernal avec l’intégrisme religieux, avec le terrorisme islamiste"; François Fillon, "châtelain qu'aucune honte n'arrête" qui explique que "l'injustice est une fatalité"; Emmanuel Macron, du "giscardisme relooké par quelques bonnes agences de communication", un candidat estampillé du "tampon de la droite allemande, bon pour l'austérité"; Jean-Luc Mélenchon, qui veut "claqu(er) la porte de l’Union européenne et de l’euro" pour rejoindre "l’alliance bolivarienne".

"Voulons-nous, le 7 mai au soir, avoir un président fasciné par Poutine, tyran de son peuple et complice du bourreau Assad ? Voulons-nous, le 7 mai au soir, être la risée de toutes les grandes démocraties, avec un président qui sera investi sous un concert de casseroles ?", a-t-il demandé.

- +Pas de lavage de cerveau+ -

"Soyons bien clairs: je sais où est mon camp, ma famille, je ne vous appelle pas à un vote utile", a affirmé le candidat socialiste et ex-"frondeur", appelant les électeurs à le rejoindre par fidélité à leurs convictions plus qu'à un parti.

"Je sais que vous vous êtes souvent sentis trahis ces dernières années - et croyez moi...je sais de quoi je vous parle", a-t-il ironisé, dans une allusion au feuilleton des trahisons qui a empoisonné sa campagne, depuis sa victoire à la primaire du PS fin janvier.

Rejeté par une partie des siens, M. Hamon a revendiqué d'avoir "remis la gauche sur son axe historique: le chemin du progrès", et souligné dans une longue anaphore avoir "tenu bon" sur l'écologie, le revenu universel, le récépissé de contrôle d'identité, etc.

Assumant sa "différence", M. Hamon n'a pas hésité à se dépeindre en mal-aimé de la politique. "Il y a dans cette campagne présidentielle des candidats qui représentent les vestiges du vieux monde politicien, je représente le monde qui vient (...) Je crois, au fond, que je suis tout ce qu’ils détestent", a-t-il lancé.

Affirmant ne pas "prendre date", l'ancien ministre de l'Education s'est néanmoins projeté résolument vers le futur. "Je me battrai parce que nos solutions sont celles qu’appelle le monde nouveau, je me battrai dimanche et je me battrai après", a-t-il lancé en conclusion à la foule.

De nombreux socialistes et écologistes avaient pris place à la tribune au côté de M. Hamon, dont les ministres Najat Vallaud-Belkacem, Christophe Sirugue, Emmanuelle Cosse, Hélène Geoffroy.

Prenant la parole avant lui, la maire de Lille Martine Aubry avait appelé les électeurs pas se laisser influencer par les "injonctions au vote utile".

"Le message c'est pas de lavage de cerveau, oubliez les sondages (...) Au premier tour on vote pour ses idées !", a lancé l'ancienne première secrétaire du PS.

Partager cet article

Dans la même thématique

Hamon appelle les « citoyens » à « se réveiller »
4min

Politique

711 jours otage au Mali : « C’est l’histoire la plus extraordinaire et terrible de ma vie » raconte Olivier Dubois

C’est un journaliste pas comme les autres. Parti interviewer un lieutenant djihadiste à Gao au Mali en mars 2021, il n’en revient que près de deux ans plus tard, après avoir été capturé par des terroristes. Une expérience marquante qui a chamboulé sa vie. Sa passion du journalisme est-elle toujours intacte ? Comment tenir dans de telles conditions, mais surtout comment se reconstruire ? Olivier Dubois répond à ces questions dans l’émission Un monde, un regard de Rebecca Fitoussi.

Le

Hamon appelle les « citoyens » à « se réveiller »
3min

Politique

Fin des moteurs thermiques en 2035 : « Si on n’a pas de période de transition, c’est du suicide économique » selon l’eurodéputé belge Benoît Cassart

D’ici à 2035, la vente des ventes de voitures thermiques neuves sera interdite. Un objectif remis en cause par la droite européenne et les défenseurs de l’automobile. Un enjeu majeur pour l’Union, où 8 véhicules neufs sur 10 roulent encore à moteur thermique. Voiture thermique stop ou encore on en débat dans l’émission Ici L’Europe présentée par Caroline de Camaret et Alexandre Poussart.

Le

MIGRANTS – CALAIS – CLASK DUNES
8min

Politique

Accord franco-britannique sur les migrants : « On va se renvoyer à la frontière les migrants dans un jeu de ping-pong », dénonce l’écologiste Guillaume Gontard

L’accord sur les migrants annoncés par Emmanuel Macron et le premier ministre britannique Keir Starmer est accueilli froidement au Sénat, à droite, comme à gauche. Du côté de Calais, « la situation est lourde à supporter », rappelle le sénateur LR du Pas-de-Calais, Jean-François Rapin.

Le