Hamon, Breton « granitique » dans les « tempêtes » de la campagne
Vainqueur surprise de la primaire organisée par le PS, le "frondeur" Benoît Hamon s'est retrouvé projeté dans une élection présidentielle...
Par Marie DHUMIERES
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Vainqueur surprise de la primaire organisée par le PS, le "frondeur" Benoît Hamon s'est retrouvé projeté dans une élection présidentielle délicate, malmené par un parti en pleine dislocation, mais porté par sa détermination "granitique".
Face aux "mauvais vents" et aux "tempêtes", ce Breton de 49 ans martèle en cette fin de campagne en forme de chemin de croix qu'il résistera "à tout" et gardera "la nuque raide". "Moi je suis fait d'un bois, ou bien non, d'une pierre. D'une pierre granitique", assure-t-il.
Le candidat du Parti socialiste à la présidentielle Benoît Hamon lors d'un meeting à l'AccorHotêl Arena à Paris le 19 mars 2017
AFP/Archives
"Désormais, il n'y aura plus grand-chose pour me stresser. Dans cette campagne folle, on m'aura fait tous les coups pendables et imaginables, même ceux que l'on n'imagine pas", confie-t-il encore en petit comité, en allusion aux différentes défections au sein d'un parti qui l'a pourtant vu grandir, jusqu'à sa victoire inattendue à la primaire socialiste élargie.
Car longtemps Benoît Hamon a incarné la quintessence de l'apparatchik, fin connaisseur des réseaux socialistes, couvé avec un brin de paternalisme par les ténors du parti.
Benoît Hamon (d) au côté de la maire de Lille Martine Aubry, à la fin d'un meeting de campagne à Lille, le 29 mars 2017
AFP/Archives
Le "petit Ben", comme l'appelait avec affection Martine Aubry qui l'a fait entrer à son cabinet de ministre de l'Emploi en 1997, était arrivé à "maturité", selon la maire de Lille.
Celui que personne n'avait vu venir a séduit avec un programme de "gauche totale", innovante: son revenu universel, son attachement à la reconnaissance du burn-out au travail, sa préoccupation pour les perturbateurs endocriniens, ont donné de lui l'image d'un homme ancré dans le quotidien des Français.
Benoît Hamon au cours d'un meeting à Villeurbanne, le 11 avril 2017
AFP
Lors de ses déplacements, Benoît Hamon n'hésite pas à faire la bise et à tutoyer ceux qui viennent le saluer, et parle souvent de son quotidien avec ses deux filles.
Trois mois après la primaire pourtant, il risque de faire l'un des plus mauvais scores de l'histoire de son parti à une présidentielle.
- Manque de stature -
Dans l'entourage de François Hollande, qui ne l'a jamais soutenu publiquement, on met en cause un manque de stature: "Il faut dire +vous avez devant vous un président de la République+", commente-t-on.
Le président François Hollande (g) salue le candidat du PS Benoît Hamon lors du dîner annuel du Conseil de coordination des organisations arméniennes de France", à Paris, le 8 février 2017
POOL/AFP/Archives
"Benoît Hamon, on a envie d'aller boire une bière avec lui", abonde un membre du gouvernement.
Gabarit poids plume mais joueur de rugby, breton revendiqué, "seulement" licencié d'histoire.... S'il n'a pas tous les codes de l'élite politique dès le départ, le natif de Saint-Renan, fils d'un père ouvrier devenu ingénieur à l'Arsenal de Brest et d'une mère secrétaire, a su jouer des coudes.
Benoît Hamon
AFP
Cet aîné d'une fratrie de quatre, qui a passé une partie de son enfance à Dakar, se souvient du badge "Touche pas à mon pote" qu'il arborait dans son lycée privé catholique comme de son premier acte militant.
Jugé "clanique" par certains, il sait cultiver ses réseaux. Plus de 20 ans après sa présidence des Jeunes socialistes (MJS), le mouvement lui est toujours largement acquis.
- 'Très simple, très joueur' -
Martine Aubry, alors première secrétaire du PS, Benoît Hamon, alors porte-parole du parti, et Bertrand Delanoë, alors maire de Paris, ensemble au Cirque d'Hiver à Paris, le 13 mai 2009
AFP/Archives
Adhérent à SOS Racisme, puis au PS début 1987, il intègre les cercles rocardiens à Paris. Là, il vit en colocation avec d'autres jeunes socialistes de province, dont Olivier Faure, aujourd'hui président du groupe PS à l'Assemblée, qui se souvient des heures passées "à refaire le monde, soir après soir". "Benoît était à ce moment pas forcément le plus ambitieux ni le plus volontaire", mais "très simple, très joueur".
Il participe à la campagne de Lionel Jospin en 1995. Il y aura ensuite le "choc" de l'élimination du candidat socialiste au premier tour en 2002, puis la création du défunt courant rénovateur Nouveau Parti Socialiste avec Arnaud Montebourg et Vincent Peillon.
Benoît Hamon, vainqueur de la primaire organisée par le PS, et son adversaire au second tour Manuel Valls (g), au siège du parti à Paris, le 29 janvier 2017
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En 2008, Martine Aubry le nomme porte-parole du PS. Incarnation de la gauche du parti, il est propulsé ministre délégué à l'Économie sociale et solidaire en 2012, puis promu à l’Éducation. En désaccord avec la politique de Manuel Valls, il quittera le gouvernement en août 2014, en même temps qu'Arnaud Montebourg.
Député des Yvelines, il rejoint les frondeurs à l'Assemblée et se démène contre la loi Macron puis la loi El Khomri.
Le premier secrétaire du PS Jean-Christophe Cambadélis, le candidat PS Benoît Hamon, les anciens ministres Christiane Taubira (Justice), Arnaud Montebourg (Economie) et Vincent Peillon (Education), au siège du parti à Paris, le 5 février 2017
AFP/Archives
Il se lance dans la campagne de la primaire dès la mi-août 2016, prenant tout le monde de court. Une victoire qu'il aura cette fois du mal à reproduire.
L’heure est à l’urgence pour les Européens. Dans un climat mondial tendu, avec les décisions américaines de ne plus participer massivement à la protection des Européens, les dirigeants des États membres de l’Union convergent vers l’idée d’une défense européenne commune, et surtout, d’un réarmement massif. À quoi correspondent les 800 milliards promis par la Commission européenne ? Pour quels achats ? Quid de l'élargissement de dissuasion nucléaire française aux autres pays européens ? Caroline de Camaret et Alexandre Poussart ouvrent le débat dans Ici l’Europe avec l’eurodéputé français Bernard Guetta, et l’Allemande Hannah Neumann du parti des Verts.
La proposition de loi des députés écologistes, adoptée en février à l’Assemblée nationale, sera inscrite dans le prochain espace réservé de leurs homologues sénateurs. Inspiré des travaux de l’économiste Gabriel Zucman, le texte instaure un impôt plancher de 2 % sur le patrimoine des « ultra-riches ». Ses chances d’adoption au Sénat sont très minces, mais ses partisans espèrent convaincre.
Invité de la matinale de Public Sénat, le président de la commission des finances de l’Assemblée nationale évoque la possibilité de déposer une motion de censure contre le gouvernement. Néanmoins, LFI souhaite déposer le texte avec les écologistes et les communistes.
Invité de la matinale de Public Sénat, le président de la commission des finances de l’Assemblée nationale, Éric Coquerel revient sur la réunion à Bercy pour financer l’industrie de la défense. Si l’insoumis reconnaît une réflexion nécessaire, il estime cependant que la Russie ne représente pas une menace existentielle pour la France. Par ailleurs, le député demande au gouvernement d’organiser un débat avec vote au Parlement sur le sujet du réarmement.