Benoît Hamon a présenté vendredi ses mesures pour le handicap, en promettant une meilleure accessibilité ou l'accompagnement des autistes d'ici à la fin du prochain quinquennat.
Après avoir visité une entreprise employant une dizaine d'adultes autistes à Bleury-Saint-Symphorien (Eure-et-Loir), le candidat socialiste à la présidentielle a appelé à construire "une société bienveillante à l'égard des personnes en situation de handicap", un de ses slogans de campagne.
Sur une "question majeure de notre société", il a plaidé pour des solutions "ajustées et individualisées", notamment pour les personnes souffrant de troubles autistiques.
"Election après élection, cette question est oubliée. Il y a un refus de voir et d'affronter la réalité du handicap", a estimé le député PS et ancien ministre, disant souscrire "pleinement" à l'appel à la solidarité formulé jeudi par Nicolas Hulot.
"Je ne serai pas de ceux qui relativisent la place du handicap et qui l'instrumentalisent. Il n'y a rien de pire que de regarder le handicap avec mépris et condescendance", a-t-il ajouté dans une référence à François Fillon, qui s'était défendu d'être autiste en refusant de renoncer à sa candidature face aux soupçons d'emploi fictifs de sa femme notamment.
Pour "donner le contrôle" de leur vie aux handicapés et "les clés de l'autonomie", M. Hamon propose de créer "un ministère à part" et de "mettre fin au cloisonnement du politique au handicap afin que les personnes concernées puissent vivre pleinement leur citoyenneté".
Le vainqueur de la primaire PS élargie souhaite aussi que tout projet de loi puisse "s'interroger sur la place des personnes handicapées et leur accès aux droits".
Il défend aussi un "corps d'inspection" pour "prévenir la discrimination".
Ainsi, cet ancien ministre de l'Education s'engage à rendre plus inclusive l'école et limiter le nombre d'élèves par classe, notamment lorsqu'elles accueillent des enfants autistes, à améliorer l'accessibilité des personnes handicapées à l'enseignement supérieur, en misant surtout sur le numérique.
Il promet d'augmenter de 10% l'allocation adultes handicapés (AAH) pour les prévenir de la précarité.
M. Hamon plaide aussi pour "une meilleure prise en charge" de l'autisme, via un quatrième plan autisme d'un budget de 180 millions d'euros sur 2017-2021, en créant davantage de places dans le médico-social, ou en soutenant les territoires d'outremer.
Le candidat socialiste, soulignant au passage les progrès sur ces questions dans le quinquennat Hollande, veut globalement améliorer l'accès à l'emploi, au logement, au sport, à l'audiovisuel et aux télécommunications pour limiter l'hémorragie de familles poussées à l'expatriation pour défaut de prise en charge.
Il souhaite également renforcer l'accès et le maintien à l'emploi des accompagnants, en leur accordant de "nouveaux droits" (formation, suivi psychologique, structures de répit, etc).