Hamon en Bourgogne, sur les terres d’un Montebourg distant

Hamon en Bourgogne, sur les terres d’un Montebourg distant

Un nouveau jour sans pour Benoît Hamon? En déplacement vendredi sur les terres d'Arnaud Montebourg, le candidat socialiste à la présidentielle,...
Public Sénat

Par Stéphanie LEROUGE

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Mis à jour le

Un nouveau jour sans pour Benoît Hamon? En déplacement vendredi sur les terres d'Arnaud Montebourg, le candidat socialiste à la présidentielle, en grande difficulté dans les sondages, n'a eu droit qu'au passage express de l'ex-ministre du Redressement productif.

Accueilli à la gare du Creusot (Saône-et-Loire) par le secrétaire d'Etat chargé de l'Industrie, Christophe Sirugue, mais pas comme annoncé par M. Montebourg, M. Hamon a retrouvé ce dernier à l'usine creusotine BSE Electronic.

Mais le coeur du grand perdant de la primaire de janvier n'y était visiblement pas. Fuyant micros et caméras, M. Montebourg a déambulé dans les locaux de l'entreprise quelques mètres derrière M. Hamon, avant de se réfugier dans sa voiture, puis de s'éclipser juste après avoir rencontré avec lui des salariés d'Areva.

Le temps tout de même de lâcher à un journaliste de L'Express que s'il "avai(t) gagné, ça n'aurait pas été pareil" car il avait "un programme qui permettait de +trianguler+ Macron" en lui prenant une partie de ses thèmes.

Benoît Hamon et Arnaud Montebourg visitent l'usine BSE Electronic le 7 avril 2017 au Creusot
Benoît Hamon et Arnaud Montebourg visitent l'usine BSE Electronic le 7 avril 2017 au Creusot
AFP

"Arnaud Monteboug n'est pas très en forme", a commenté un peu plus tard dans la journée le député de la Nièvre Christian Paul, chef de file des frondeurs.

Un membre de son entourage le reconnaît sans fard: le chantre du "Made in France" a du mal à encaisser la défaite de la primaire. D'autant que ses proches sont restés à la porte des équipes de M. Hamon, et que lui-même n'a pas "réussi à trouver sa place dans la campagne".

Interrogé sur le comportement de M. Montebourg, M. Hamon a éludé. "Moi je suis très content, il fait campagne, il m'aide, il avait (...) autre chose après. L'essentiel c'était qu'il soit avec moi. Il n'y a aucun problème, rassurez-vous."

S'exprimant à la mi-journée devant une centaine de militants socialistes, au Creusot, M. Hamon s'est efforcé de remobiliser les troupes, alors qu'il est crédité de moins de 10% des intentions de vote à seize jours du premier tour.

"Rien n'est écrit à l'avance. Sur la question sociale, la question écologique, la question européenne nous avons le projet le plus solide, le plus cohérent (...) il faut faire de cela une force", a affirmé le député des Yvelines, en soulignant une fois encore le "niveau d'indécision incroyable" des électeurs.

- 'Nous, socialistes sincères' -

Benoît Hamon à Château-Chinon, le 7 avril 2017
Benoît Hamon à Château-Chinon, le 7 avril 2017
AFP

La suite de la journée, sur les traces de François Mitterrand à Château-Chinon (Nièvre), a sans doute mis un peu de baume au coeur du candidat. Accueilli à l'Hôtel de Ville par le maire Guy Doussot, il a reçu le soutien sans faille de cet ancien adjoint de M. Mitterrand. "Notre candidat était Arnaud Montebourg, mais tu es arrivé en tête. Aussi, fidèles à nos engagements, nous socialistes sincères, nous soutenons ta candidature", a-t-il affirmé.

Prenant la parole dans la salle où l'ancien président s'était pour la première fois exprimé devant les Français le soir de son élection en 1981, M. Hamon, qui venait "pour la première fois à Château-Chinon", a mis ses pas dans ceux de M. Mitterrand, soulignant que lui aussi a "connu dans sa vie politique des épreuves".

Benoît Hamon à Château-Chinon, le 7 avril 2017
Benoît Hamon à Château-Chinon, le 7 avril 2017
AFP

Se voulant "fidèle" aux "valeurs de la gauche", M. Hamon a fait valoir que la "fidélité à cette histoire" consistait à "savoir transmettre le témoin". "C'est comme cela que je conçois ma campagne, comme un projet politique qui aspire à ce que les nouvelles générations, celles et ceux qui seront les architectes de la France de demain, saisissent le témoin qui est entre nos mains".

La journée s'est conclue par une réunion en plein air, devant les paysages bucoliques de la Nièvre, sur le thème des collectivités locales.

"J'espère, Benoît, que cette force tranquille (le slogan de Mitterrand en 1981), nous allons pouvoir te l'infuser pour la fin de cette campagne, et obtenir les meilleures résultats possibles", a dit à la tribune le président par intérim de l'Association des maires de France, André Laignel, se félicitant de l'engagement de Benoît Hamon à maintenir les moyens des collectivités locales.

Une douzaine de conseillers régionaux étaient présents, malgré le soutien apporté jeudi par la présidente de région Marie-Guite Dufay à Emmanuel Macron.

Dans la même thématique

Hamon en Bourgogne, sur les terres d’un Montebourg distant
3min

Politique

Revalorisation du barème de l’impôt : « On peut imaginer plusieurs scenarii », selon Claude Raynal

Après avoir été présenté en conseil des ministres ce mercredi 11 décembre, le projet de loi spéciale sera examiné à l’Assemblée nationale à partir du 16 décembre et au Sénat en milieu de semaine prochaine. Cet après-midi, les ministres démissionnaires de l’Economie et du budget ont été entendus à ce sujet par les sénateurs. « La Constitution prévoit des formules pour enjamber la fin d’année », s’est réjoui le président de la commission des Finances du Palais du Luxembourg à la sortie de l’audition.

Le

Paris: Emmanuel Macron Receives President Of Guinea-Bissau Umaro Sissoco Embalo
4min

Politique

« Réguler les égos » : comment Emmanuel Macron conçoit son rôle dans son camp

Au moment où le chef de l’Etat s’apprête à nommer un nouveau premier ministre, Emmanuel Macron a reçu ce mercredi à déjeuner les sénateurs Renaissance, à l’Elysée. Une rencontre prévue de longue date. L’occasion d’évoquer les collectivités, mais aussi les « 30 mois à venir » et les appétits pour 2027…

Le

Hamon en Bourgogne, sur les terres d’un Montebourg distant
4min

Politique

Gouvernement : « On ne peut pas simplement trépigner et attendre que le Président veuille démissionner », tacle Olivier Faure

Olivier Faure, le Premier secrétaire du PS, réclame un Premier ministre de gauche, alors que LFI refuse de se mettre autour de la table pour travailler sur la mise en place d’un gouvernement, préférant pousser pour une démission du chef de l’Etat. Ce mercredi, députés et sénateurs PS se sont réunis alors que le nom du nouveau chef de gouvernement pourrait tomber d’un instant à l’autre.

Le