Benoît Hamon (PS) s'en est pris mercredi à la "vingtaine de dirigeants socialistes ou ministres français de premier rang" qui n'appuient pas assez sa candidature à la présidentielle, dans un entretien publié par Les Echos.
Evoquant le leader des sociaux-démocrates allemands Martin Schulz, M. Hamon a déclaré: "je note qu'il m'a encore apporté son soutien ce week-end et qu'il en fait plus pour ma candidature qu'une vingtaine de dirigeants socialistes ou ministres français de premier rang".
M. Hamon a subi ces dernières semaines de nombreuses défections, à commencer par celles de l'ancien Premier ministre Manuel Valls, qu'il a battu lors de la primaire PS, et du ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian, qui ont apporté leur soutien à l'ancien ministre de l'Economie Emmanuel Macron.
"Avec François Hollande, mon désaccord date de 2014: je considère à ce moment-là que le déséquilibre sur la politique de l'offre va être dommageable et que la courbe du chômage ne va pas s'inverser... Je ne pense pas m'être complètement trompé", a également déclaré M. Hamon, qui a quitté le gouvernement cette année-là.
Pour M. Hamon, une victoire de Marine Le Pen, improbable en mai, est en revanche possible en 2022 "si on continue à mettre en œuvre des politiques libérales".
Benoît Hamon, ici le 11 avril 2017 à Villeurbanne, veut se démarquer de Mélenchon sur sa vision de l'Europe
AFP/Archives
"Je ne vois pas en quoi le programme d'Emmanuel Macron aurait des résultats différents. Il ne propose pas une mesure sociale dans ses cent premiers jours. Rien, le néant absolu!", dénonce le candidat du PS, en cinquième position dans les intentions de vote, distancé par le leader d'En Marche! et le leader de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon.
"J'assume un désaccord profond avec Jean-Luc Mélenchon sur la question européenne", a réaffirmé M. Hamon. "Je ne crois pas à son plan A, parce qu'il place beaucoup trop haut le niveau de ses exigences de renégociations des traités pour que celui-ci soit réaliste. Donc en réalité il n'y a chez lui que le plan B, à savoir la sortie de l'Union européenne. Et moi, je ne souhaite pas une telle issue".
"Certains de mes concurrents racontent de jolies histoires. Moi, on ne peut pas me reprocher de ne pas avoir mis sur la table des propositions nouvelles, sur la raréfaction du travail ou la manière de repenser le financement de notre protection sociale. L'idée du revenu universel s'est installée, même si tout le monde ne l'a pas comprise", a également déclaré M. Hamon.
A l’approche de l’examen du budget, le ministre de l’Intérieur, Laurent Nunez était auditionné par commission des lois du Sénat a présenté des crédits en hausse pour la mission sécurité et immigration de son ministère. Il en a profité pour confirmer que l’objectif 3 000 places en des centres de rétention administrative, initialement prévu pour 2027, ne sera pas tenu, comme l’avait révélé un rapport du Sénat.
Les sénateurs Bernard Jomier et Grégory Blanc (Place Publique) ont déposé un amendement au projet de loi de finances 2026, visant à élargir la liberté des légataires dans la transmission de leur patrimoine, pour favoriser les donations aux causes d’intérêt général. De quoi permettre un débat « le plus large possible » selon les élus, dans une séquence budgétaire intense.
L’ancien ministre de l’Intérieur fait son retour au Sénat, après que les LR ont claqué la porte du gouvernement. Si certains y ont vu une sortie ratée, ses soutiens estiment au contraire que les événements lui donnent raison. Bruno Retailleau, qui se représentera aux sénatoriales de septembre 2026, se partagera entre la Haute assemblée et la présidence du parti. Il entame un tour de France et a lancé un « travail de fourmi » pour préparer le projet de 2027.
Les députés ont adopté ce 12 novembre l’article du budget de la Sécurité sociale qui suspend jusqu’au 1er janvier 2028 la réforme des retraites de 2023, par une large majorité (255 voix contre 146).