Benoît Hamon a estimé lundi que le gouvernement, qui "ne veut pas investir" dans l'enseignement supérieur, instaure une "sélection à l'entrée" de l'université, "décourage" et "ferme les portes de l'université" aux étudiants issus des filières professionnelles et technologiques.
Les lycéens de terminale découvraient lundi la nouvelle plateforme d'inscription pour les études post-bac, Parcoursup, qui succède à la très critiquée APB, enterrée cet automne pour avoir laissé trop de jeunes sur le carreau.
"Le système du tirage au sort ne satisfaisait personne, la question c'est +par quoi le remplace-t-on ? On le remplace par la sélection à l'université. Les prérequis, c'est de la sélection (...) à l'entrée", a déclaré l'ancien ministre de l'Education Benoît Hamon sur France Inter.
"Aujourd'hui, décourage-t-on des étudiants d'entrer à l'université ? oui. Ceux qui seront dans des villes moyennes, ceux qui ont un bac technologique, un bac professionnel, ceux-là seront découragés de poursuivre leurs études", a estimé l'ancien candidat PS à la présidentielle et fondateur du mouvement "Générations".
Si le fonctionnement du système universitaire pose des problèmes, "la réponse ne peut pas être: on ferme les portes de l'université à ceux dont on pense qu'ils vont échouer. Tous les bacheliers professionnels, technologiques, ne sont pas voués à échouer dans l'enseignement supérieur".
"Un grand pays doit pouvoir investir dans l'avenir, dans l'intelligence (...) Il faudrait à l’université française, il y a consensus de la communauté de la recherche et de l'enseignement supérieur, 5 milliards d'euros sur les cinq ans qui viennent. Le gouvernement va y consacrer 1 milliard d'euros, c'est à dire cinq fois moins", a-t-il déploré.
"Parce qu'il ne veut pas investir, (le gouvernement) renonce à y faire entrer des étudiants supplémentaires", a-t-il jugé.
"Sachez, si vous êtes en bac pro ou en bac technologique, que ce gouvernement est en train de vous fermer les portes de l'enseignement supérieur", a insisté M. Hamon.
"C'est l'exact contraire de la promesse qui était celle d'Emmanuel Macron d'encourager la jeunesse", a-t-il conclu.