Harcèlement sexuel: « tout ne peut pas être judiciarisé », selon Rossignol

Harcèlement sexuel: « tout ne peut pas être judiciarisé », selon Rossignol

L'ex-ministre des Droits des Femmes Laurence Rossignol (PS) a estimé jeudi que, s'agissant du harcèlement sexuel, "tout ne peut...
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L'ex-ministre des Droits des Femmes Laurence Rossignol (PS) a estimé jeudi que, s'agissant du harcèlement sexuel, "tout ne peut pas être judiciarisé", soulignant qu'il fallait bien "distinguer ce qui relève d'infractions pénales et ce qui relève des gestes, propos déplacés".

"Il n’est pas étonnant que, quand la cocotte-minute explose, quand le couvercle saute, il y ait des projections un peu partout", a déclaré la sénatrice de l'Oise lors de l'émission "Questions d'info" LCP-Le Monde-franceinfo-AFP.

"Le couvercle a été tellement pesant, les femmes ont été tellement intimées soit à se taire, soit à parler dans le vide que forcément, ça donne ça. Après, ça va se réguler", a-t-elle dit alors qu'elle était interrogée sur les propos du président Emmanuel Macron, qui a mis en garde samedi contre "un quotidien de la délation".

Sans citer d'affaire précise, Mme Rossignol a insisté sur la nécessité de "distinguer ce qui relève d'infractions pénales et ce qui relève des gestes, propos déplacés, qu’on a toutes connus au quotidien".

"Quand une accusation est portée, il faut que, très rapidement, on sache si cette accusation est ou non une accusation fondée d’un point de vue judiciaire parce que sinon, ça met les personnes accusées dans une situation extrêmement désagréable et qui a aussi des conséquences sur leur vie quotidienne, sur leur travail", a-t-elle souligné.

"Après il y a les gestes déplacés... mais tout n’est pas de nature pénale. On ne peut pas passer, nous, les femmes, notre vie au commissariat, à la gendarmerie ou chez le juge pour les dix réflexions, dix petits gestes auxquels on est confrontées dans notre vie", a ajouté Mme Rossignol.

La femme qui subit gestes ou propos déplacés "doit pouvoir remettre à sa place" son auteur "et surtout, ceux qui sont autour doivent se mouiller" car, a-t-elle rappelé, "souvent, on se sent bien seule à dire +franchement, là, vous avez dépassé les bornes+ ou +tu as dépassé les bornes+".

"Ca concerne tout le monde" et "il y a des règles qui sont des règles de vie collective qu’il faut poser, sinon on aura les infractions pénales et tout le reste continuera à se développer", a-t-elle martelé.

"Tout ne peut pas être judiciarisé, et ce qui n’est pas l’objet de poursuite n’est pas pour autant tolérable, mais ça, c’est une régulation collective", selon elle.

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