Harcèlement sexuel: « tout ne peut pas être judiciarisé », selon Rossignol
L'ex-ministre des Droits des Femmes Laurence Rossignol (PS) a estimé jeudi que, s'agissant du harcèlement sexuel, "tout ne peut...

Harcèlement sexuel: « tout ne peut pas être judiciarisé », selon Rossignol

L'ex-ministre des Droits des Femmes Laurence Rossignol (PS) a estimé jeudi que, s'agissant du harcèlement sexuel, "tout ne peut...
Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

L'ex-ministre des Droits des Femmes Laurence Rossignol (PS) a estimé jeudi que, s'agissant du harcèlement sexuel, "tout ne peut pas être judiciarisé", soulignant qu'il fallait bien "distinguer ce qui relève d'infractions pénales et ce qui relève des gestes, propos déplacés".

"Il n’est pas étonnant que, quand la cocotte-minute explose, quand le couvercle saute, il y ait des projections un peu partout", a déclaré la sénatrice de l'Oise lors de l'émission "Questions d'info" LCP-Le Monde-franceinfo-AFP.

"Le couvercle a été tellement pesant, les femmes ont été tellement intimées soit à se taire, soit à parler dans le vide que forcément, ça donne ça. Après, ça va se réguler", a-t-elle dit alors qu'elle était interrogée sur les propos du président Emmanuel Macron, qui a mis en garde samedi contre "un quotidien de la délation".

Sans citer d'affaire précise, Mme Rossignol a insisté sur la nécessité de "distinguer ce qui relève d'infractions pénales et ce qui relève des gestes, propos déplacés, qu’on a toutes connus au quotidien".

"Quand une accusation est portée, il faut que, très rapidement, on sache si cette accusation est ou non une accusation fondée d’un point de vue judiciaire parce que sinon, ça met les personnes accusées dans une situation extrêmement désagréable et qui a aussi des conséquences sur leur vie quotidienne, sur leur travail", a-t-elle souligné.

"Après il y a les gestes déplacés... mais tout n’est pas de nature pénale. On ne peut pas passer, nous, les femmes, notre vie au commissariat, à la gendarmerie ou chez le juge pour les dix réflexions, dix petits gestes auxquels on est confrontées dans notre vie", a ajouté Mme Rossignol.

La femme qui subit gestes ou propos déplacés "doit pouvoir remettre à sa place" son auteur "et surtout, ceux qui sont autour doivent se mouiller" car, a-t-elle rappelé, "souvent, on se sent bien seule à dire +franchement, là, vous avez dépassé les bornes+ ou +tu as dépassé les bornes+".

"Ca concerne tout le monde" et "il y a des règles qui sont des règles de vie collective qu’il faut poser, sinon on aura les infractions pénales et tout le reste continuera à se développer", a-t-elle martelé.

"Tout ne peut pas être judiciarisé, et ce qui n’est pas l’objet de poursuite n’est pas pour autant tolérable, mais ça, c’est une régulation collective", selon elle.

Partager cet article

Dans la même thématique

13-UNIS : la course en hommage aux 10 ans des attentats de novembre 2015
5min

Politique

Commémoration du 13 novembre : 10 ans après les attentats, la menace terroriste « s’accroît »

Alors que la France rend hommage aux victimes des attentats de Paris de 2015, le ministre de l’Intérieur a appelé les préfets à « renforcer les mesures de vigilance ». Le procureur national antiterroriste (Pnat) Olivier Christen, indique même que la menace terroriste, jihadiste, d’ultradroite ou émanant d’Etats étrangers « s’accroît ».

Le

France Paris Shooting
4min

Politique

Attentats du 13 novembre 2015 : dix ans après, comment les lois antiterroristes ont évolué ?

Dix ans après le traumatisme des attentats du 13 novembre 2015, le cadre juridique permettant la prévention et la répression d’actes terroristes a largement évolué. Après les attaques du Bataclan, des terrasses parisiennes et du Stade de France ayant fait 131 morts et plus de 400 blessés, la France avait basculé dans l’état d’urgence, un régime juridique d’exception qui a influencé les évolutions législatives.

Le

Harcèlement sexuel: « tout ne peut pas être judiciarisé », selon Rossignol
4min

Politique

Immigration : Laurent Nunez a « bon espoir que le plan 3 000 places de centres de rétention administrative aboutisse en 2029 »

A l’approche de l’examen du budget, le ministre de l’Intérieur, Laurent Nunez était auditionné par commission des lois du Sénat a présenté des crédits en hausse pour la mission sécurité et immigration de son ministère. Il en a profité pour confirmer que l’objectif 3 000 places en des centres de rétention administrative, initialement prévu pour 2027, ne sera pas tenu, comme l’avait révélé un rapport du Sénat.

Le

5min

Politique

Budget : des sénateurs souhaitent assouplir le droit des successions pour favoriser les dons aux associations

Les sénateurs Bernard Jomier et Grégory Blanc (Place Publique) ont déposé un amendement au projet de loi de finances 2026, visant à élargir la liberté des légataires dans la transmission de leur patrimoine, pour favoriser les donations aux causes d’intérêt général. De quoi permettre un débat « le plus large possible » selon les élus, dans une séquence budgétaire intense.

Le