Hausse d’Éric Zemmour dans les sondages : « C’est délicat pour nous », concède un porte-parole du RN
Laurent Jacobelli, porte-parole du RN, était l’invité d’« Extra Local » vendredi, sur Public Sénat. Alors qu’Éric Zemmour talonne, voire dépasse Marine Le Pen dans les sondages pour la présidentielle, il a tenu à défendre la crédibilité de sa candidate face au polémiste, auquel il reproche de ne pas formuler de propositions concrètes.

Hausse d’Éric Zemmour dans les sondages : « C’est délicat pour nous », concède un porte-parole du RN

Laurent Jacobelli, porte-parole du RN, était l’invité d’« Extra Local » vendredi, sur Public Sénat. Alors qu’Éric Zemmour talonne, voire dépasse Marine Le Pen dans les sondages pour la présidentielle, il a tenu à défendre la crédibilité de sa candidate face au polémiste, auquel il reproche de ne pas formuler de propositions concrètes.
Romain David

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

Sa candidature pour 2022 n’est toujours pas officielle, mais son poids dans les sondages semble déjà rebattre les cartes du jeu politique à droite. Le polémiste Éric Zemmour serait en mesure d’accéder au second tour de l’élection présidentielle, selon un sondage Harris Interactive publié par Challenges mercredi, avec 17 % des intentions de vote, quel que soit le candidat investi par la droite républicaine. Un scénario qui relègue Marine Le Pen à la troisième place, une situation inédite depuis 2012 pour la présidente du Rassemblement national. Invité vendredi d’« Extra Local » sur Public Sénat, le porte-parole du RN, Laurent Jacobelli, a reconnu à demi-mot la gêne du parti face à cette brusque poussée.

« C’est délicat pour nous, parce qu’Éric Zemmour partage un certain nombre de constats avec le RN, et en même temps c’est un concurrent dans la course présidentielle », a-t-il concédé. « La logique voudrait qu’il ne soit pas candidat, et qu’il soutienne Marine Le Pen si vraiment, sincèrement, il veut mettre fin à l’immigration débridée, s’il veut retrouver nos valeurs civilisationnelles, s’il veut protéger les Français et créer une priorité nationale », énumère le conseiller régional du Grand Est. « Il n’a pas choisi cette voie-là, alors forcément, c’est plus difficile à gérer. »

« Là où Éric Zemmour fait des constats, nous faisons des propositions ! »

Mais cet ancien proche de Nicolas Dupont-Aignan veut aussi faire montre de sérénité : « À six mois de l’élection, jamais les sondages n’ont donné la véritable image de ce que serait la présidentielle. » Quant à la relative discrétion de Marine Le Pen depuis la rentrée, il assure que la députée du Pas-de-Calais préfère ratisser le terrain pour capitaliser plutôt que de multiplier les interventions dans les médias. « La campagne de Marine Le Pen est ancrée dans le réel, un peu moins dans le virtuel. C’est un peu moins sur les plateaux de télé et dans les instituts de sondages, et un peu plus sur le sol français », résume Laurent Jacobelli.

Pour autant, la radicalité affichée par Éric Zemmour sur de nombreux sujets, comme l’immigration - l’un des chevaux de bataille du RN -, laisse penser que le polémiste grignote des intentions de vote jusqu’au sein d’une base électorale, que la politique de dédiabolisation conduite par la fille de Jean-Marie Le Pen a laissé perplexe. « Là où Éric Zemmour fait des constats, nous faisons des propositions ! », balaye Laurent Jacobelli, qui veut faire valoir la crédibilité des mesures portées par Marine Le Pen. « Il faut prendre du recul, regarder les projets, Marine Le Pen a un dialogue avec les Français », assure-t-il.

« Les électeurs préféreront toujours l’original à la copie. Être plus radical ne veut pas dire être plus réaliste », poursuit l’élu, qui tient à rappeler que le Front national, l’ancêtre du RN, « a porté l’immigration au cœur du débat politique, quand il s’agissait encore d’un gros mot ».

Partager cet article

Dans la même thématique

Paris : session of questions to the government at the Senate
9min

Politique

Face à un « budget cryptosocialiste », la majorité sénatoriale veut « éradiquer tous les impôts » votés par les députés

Ils vont « nettoyer » le texte, le « décaper ». Les sénateurs de droite et du centre attendent de pied ferme le budget 2026 et le budget de la Sécu. Après avoir eu le sentiment d’être mis à l’écart des discussions, ils entendent prendre leur revanche, ou du moins défendre leur version du budget : plus d’économies et faire table rase des impôts votés par les députés.

Le

Marseille: Amine Kessaci candidate
4min

Politique

Assassinat du frère d’Amine Kessaci : le militant écologiste engagé contre le narcotrafic était « sous protection policière et exfiltré de Marseille depuis un mois »

Le petit frère d’Amine Kessaci, jeune militant écologiste marseillais, connu pour son combat contre le narcotrafic, a été tué par balles jeudi soir à Marseille. L’hypothèse d’un assassinat d’avertissement est privilégiée et pourrait faire basculer la France un peu plus vers ce qui définit les narco Etats. C’est ce que craignaient les sénateurs de la commission d’enquête sur le narcotrafic. Le sénateur écologiste de Marseille Guy Benarroche, proche d’Amine Kessaci a pu s’entretenir avec lui, ce matin.

Le

Hausse d’Éric Zemmour dans les sondages : « C’est délicat pour nous », concède un porte-parole du RN
2min

Politique

Assassinat du petit frère d’Amine Kessaci : revoir le documentaire sur le combat contre le narcotrafic du militant marseillais 

Mehdi, le petit frère d’Amine Kessaci, jeune militant écologiste marseillais, connu pour son combat contre le narcotrafic, a été tué par balles jeudi soir à Marseille. En 2020, c’est l’assassinat de son grand frère Brahim, qui avait conduit le jeune garçon à s’engager en politique. Son parcours est le sujet du documentaire « Marseille, des larmes au combat », Anaïs Merad, à revoir sur Public Sénat.

Le

Hausse d’Éric Zemmour dans les sondages : « C’est délicat pour nous », concède un porte-parole du RN
3min

Politique

Projet de loi anti-fraudes : « C’est un objet politique qui vise essentiellement à montrer du doigt la fraude sociale »

Invités sur le plateau de Parlement Hebdo, le sénateur Bernard Jomier (Place Publique) et le député Sylvain Berrios (Horizons) sont revenus sur le projet de loi pour lutter contre les fraudes fiscales et sociales, examiné par la Chambre haute depuis mercredi. La majorité rassemblant les élus de la droite et du centre au Sénat ont affermi le texte en commission, y ajoutant une batterie de mesures qui ne fait pas consensus.

Le