Hausse de 5,9 % de l’électricité prévue cet été : « Les Français ont le sentiment de subir sans comprendre »
Deux associations de défense des consommateurs menacent Emmanuel Macron de saisir le Conseil d’Etat, si le chef de l’Etat valide la hausse de 5,9% de l’électricité. Mais selon le sénateur LR Jean-François Husson, cette décision pourrait être validée. Il préconise de « remettre les choses à plat ».

Hausse de 5,9 % de l’électricité prévue cet été : « Les Français ont le sentiment de subir sans comprendre »

Deux associations de défense des consommateurs menacent Emmanuel Macron de saisir le Conseil d’Etat, si le chef de l’Etat valide la hausse de 5,9% de l’électricité. Mais selon le sénateur LR Jean-François Husson, cette décision pourrait être validée. Il préconise de « remettre les choses à plat ».
Public Sénat

Par F.V.

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Deux associations, l'association de défense des consommateurs (CLCV) et l’UFC-Que Choisir, montent au créneau sur le prix de l’électricité. Elles ont écrit à Emmanuel Macron pour lui demander d’empêcher la hausse de 5,9% du tarif réglementé de l’électricité, prévue cet été, que le ministre de la Transition énergétique avait confirmée sur Public Sénat. Gelés par le gouvernement cet hiver en pleine crise des « gilets jaunes », les tarifs doivent être augmentés de 5,9%, comme le propose la Commission de régulation de l'énergie (CRE).

« Monsieur le président de la République (...), nos deux associations vous demandent de ne pas laisser le gouvernement suivre cet avis que nous considérons techniquement infondé et juridiquement contestable », écrivent les deux associations. « La CRE estime qu’il faut augmenter le TRVE de 5,9 %, soit deux fois plus que l’augmentation réelle des coûts de l’opérateur historique » soulignent-elles. D'après les associations, cette hausse permettrait à EDF en réalité d'augmenter « indûment » ses prix avec notamment une croissance de 87% de sa marge.

Les deux associations préviennent le chef de l’Etat : « Il est en tout cas acquis que si l‘avis de la CRE venait à être repris dans un arrêté ministériel, nos deux associations saisiraient le Conseil d’État pour demander son annulation ».

« L’histoire se répète »

Pour le sénateur LR Jean-François Husson, « l’histoire se répète ». « S’agissant du recours juridique, la réponse est prévue d’avance », d’après le sénateur de Meurthe-et-Moselle, « ça s’est déjà produit et la décision a été validée par le Conseil d’Etat ».

Si la hausse de l’électricité passe mal, c’est pour des raisons de pouvoir d’achat mais aussi en raison d’un manque de transparence, selon le sénateur LR. « On a un vrai problème de lisibilité, de compréhension de ce que cette facture contient quand on a 30% de taxes avec plusieurs taxes. C’est un peu la même chose que la taxe carbone. Il y a un rideau de fumée, ça rend les choses incompréhensibles et ça fait monter la tension car les Français ont le sentiment de subir sans comprendre. Il faut cesser avec ces taxes comportementales » selon Jean-François Husson. « Il faut remettre les choses à plat. On ne peut pas se cacher derrière des dispositions incompréhensibles, complexes, pour lesquelles les Français pensent qu’elles sont là pour cacher la vérité. Si on veut amener les Français, on y arrivera plus facilement si on pose les choses plus sereinement, avec une trajectoire » ajoute le sénateur LR.

« Tourner le dos aux attentes des Français »

Dans leur missive, CLCV et UFC-Que Choisir rappelle que la crise des gilets jaunes « est née des prix de l’énergie, est avant tout une crise du pouvoir d’achat ». Elles ajoutent : « Approuver le raisonnement de la CRE reviendrait donc à tourner le dos aux attentes des Français en termes de pouvoir d’achat et à la logique de dialogue que vous avez mise en place durant le grand débat national ». Pour renforcer leur argumentation, elles rappellent que l’Autorité de la concurrence a aussi exprimé son « vif désaccord ».

SI l’exécutif manque d’idées, les associations donnent des pistes « pour alléger la facture d’électricité » via le levier fiscal : « baisse des taxes et autres contributions, baisse de la TVA ou encore dés-assujettissement des taxes à la TVA ».

 

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