Hausse du pass Navigo : Florence Portelli dénonce « la tambouille politique absolument indigne » du gouvernement
Invitée de Public Sénat, la vice-présidente du conseil régional d’Île-de-France a tenu à répondre aux accusations de mauvaise gestion portées par le ministre des Transports Clément Beaune face à la situation des transports en commun franciliens. Mardi, l’exécutif a accepté de débloquer une enveloppe de 200 millions d’euros pour limiter la hausse des tarifs.

Hausse du pass Navigo : Florence Portelli dénonce « la tambouille politique absolument indigne » du gouvernement

Invitée de Public Sénat, la vice-présidente du conseil régional d’Île-de-France a tenu à répondre aux accusations de mauvaise gestion portées par le ministre des Transports Clément Beaune face à la situation des transports en commun franciliens. Mardi, l’exécutif a accepté de débloquer une enveloppe de 200 millions d’euros pour limiter la hausse des tarifs.
Romain David

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

Le prix du pass Navigo en Île-de-France passera finalement de 75,20 euros à 84,10 euros en 2023, soit une augmentation de 12 % qui marque l’épilogue d’un énième bras de fer entre la région francilienne et le gouvernement autour de la question du financement des transports communs. Le ministre délégué aux Transports, Clément Beaune, a annoncé mardi après-midi une aide exceptionnelle de 200 millions d’euros au syndicat de transports Île-de-France Mobilités, alors que la présidente de région, Valérie Pécresse, menaçait de porter le prix de l’abonnement mensuel à 100 euros sans un coup de pouce de l’Etat pour faire face à l’inflation et à la dette covid. « Aller jusqu’à 100 euros par mois n’aurait pas été possible, pas tenable. Mais je regrette que le gouvernement ait fini par fléchir après avoir mené une tambouille politique absolument indigne sur le dos des usagers », a commenté Florence Portelli, la vice-présidente du conseil régional d’Île-de-France, mercredi au micro de « Bonjour chez vous », la matinale de Public Sénat.

« Comment voulez-vous que l’explosion du coup de l’énergie n’ait pas d’impact ? »

« Toutes les régions font face à la même crise énergétique », avait estimé le ministre fin novembre au micro du « Grand Rendez-vous sur CNews et Europe 1, prenant en exemple la baisse du prix des trains décidée en Occitanie. « Je pense vraiment que l’on prend les gens pour des imbéciles », s’agace Florence Portelli. « Il y a un environ 10 millions de voyageurs par jour en Ile-de-France, contre 66 000 en Occitanie. Comment pouvez-vous comparer les besoins des deux régions ? C’est une blague ! »

« Le problème de la région Île-de-France, c’est que nous avons énormément de lignes de bus, de métro, de tram, de RER. Nous faisons en plus des trains et des métros de nouvelle génération. Nous remplaçons un matériel roulant très vétuste, nous prolongeons les lignes de métro, nous créons de nouvelles lignes… Comment voulez-vous que l’explosion du coup de l’énergie n’ait pas d’impact ? », relève encore Florence Portelli. « Tout le monde l’a compris, même nos adversaires politiques. Valérie Pécresse a même été défendue par Jean-Paul Huchon, qu’elle a pourtant battu à la tête de la région. » Si l’aide de 200 millions débloquée lui apparaît « satisfaisante à court terme », elle enjoint le gouvernement à ouvrir une réflexion sur les futures modalités de financement des transports en commun dans la région.

« Il y a franchement un abus du droit de grève »

Également interrogée sur la forte dégradation du service ces dernières semaines et l’agacement de nombreux usagers, Florence Portelli assure que le Conseil régional investit « à coups de milliards » dans la modernisation des transports. « Quand nous sommes arrivés, la ligne Provin-Paris n’était toujours pas électrifiée, on part de la préhistoire », défend-elle. Elle pointe également du doigt les grèves à la SNCF - en charge de faire rouler les RER - en marge des négociations salariales annuelles dans l’entreprise. Ce mercredi, le mouvement social impacte notamment les lignes C, D et N du réseau. « Je ne suis pas contre le droit de grève, mais la continuité du service public est aussi un droit constitutionnel. La conciliation entre les deux s’appelle le service minimum. Il y a franchement un abus du droit de grève, on en a ras-le-bol ! »

Partager cet article

Dans la même thématique

PARIS , LES CANDIDATS REMI FERAUD ET EMMANUEL GREGOIRE
8min

Politique

« Force du dégagisme », « fin de cycle » et « bataille de chiens » à venir : les socialistes font le bilan, après la victoire d’Emmanuel Grégoire face à Rémi Féraud

La victoire d’Emmanuel Grégoire, dès le premier tour, lors de la primaire PS qui l’opposait au sénateur Rémi Féraud s’explique notamment par « la volonté de tourner la page Hidalgo » chez les militants, mais aussi le poids des rapports de force issus du congrès PS ou la « dérive clanique » autour de la maire sortante.

Le

SIPA_01206229_000010
6min

Politique

Programmation de l’énergie : en commission, les sénateurs ne reprennent pas le moratoire sur l’éolien et le photovoltaïque

En commission des affaires économiques, les sénateurs ont adopté la proposition de loi sénatoriale, dite Gremillet, qui avait été passablement dénaturée par des amendements des députés LR et RN, puis finalement rejetée par l’Assemblée nationale. Le moratoire sur l’éolien et le photovoltaïque ou encore la réouverture de la centrale nucléaire de Fessenheim ne figurent plus dans le texte adopté en commission pour une deuxième lecture prévue la semaine prochaine.

Le

Hausse du pass Navigo : Florence Portelli dénonce « la tambouille politique absolument indigne » du gouvernement
3min

Politique

Loi Duplomb : un texte qui permet « de mettre les agriculteurs français au même niveau que les agriculteurs européens », assure son auteur

Ce mardi, Laurent Duplomb, sénateur LR de Haute-Loire, auteur du texte « visant à lever les contraintes sur le métier d’agriculteur », était invité sur la matinale de Public Sénat. Il a évoqué l’accord trouvé en commission mixte paritaire sur sa proposition de loi, ainsi que les critiques qu’elle suscite, notamment en ce qui concerne la réintroduction de l’acétamipride, un pesticide interdit en France depuis 2018.

Le

Hausse du pass Navigo : Florence Portelli dénonce « la tambouille politique absolument indigne » du gouvernement
2min

Politique

Canicule : « La vigilance rouge ne concerne pas que les publics les plus fragiles, elle concerne tout le monde », déclare François Bayrou

Alors que la France fait face à un épisode caniculaire, François Bayrou, accompagné de Catherine Vautrin, Agnès Pannier-Runacher et Bruno Retailleau s’est rendu ce mardi au centre opérationnel de gestion des crises du ministère de l’Intérieur. L’objectif était de faire état de l’ensemble des mesures prises pour faire face à cette vague de chaleur.

Le