« Personne n’a intérêt à porter la responsabilité d’un échec qui conduirait à une crise politique et financière majeure », estime Nicolas Forissier. Optimiste, le ministre délégué chargé du Commerce extérieur veut croire à un vote du budget dans les temps : « Tout le monde, à tous les étages, doit faire un petit effort. Cela serait bien pire de ne pas trouver une solution de rééquilibrage financier. Si tout le monde fait les efforts nécessaires après les premières postures qui ont servi à affirmer les positions de chacun, le bon sens et la raison reviendront. »
Le ministre – pour le moment suspendu de LR (voir notre article) – estime que le PS, tout comme sa famille politique, « posent leurs limites et leurs souhaits. » Et d’ajouter : « On sait tous très bien que le budget ne correspondra pas à 100 % à ce que l’on souhaiterait, mais pour le moment, on doit déjà stabiliser la situation, puis les Français trancheront en 2027. »
« Les investisseurs souhaitent que la stabilité revienne »
Sur le fond, les députés ont prolongé hier soir la contribution exceptionnelle sur les bénéfices des grandes entreprises. Le gouvernement a même pris l’initiative d’alourdir le taux sur les très grandes entreprises, dont le chiffre d’affaires est supérieur à 3 milliards d’euros, afin de l’alléger pour les entreprises dont le chiffre d’affaires est compris entre 1 et 3 milliards d’euros, pour un rendement total augmenté de 4 à 6 milliards d’euros.
« On est clairement dans un pays où la fiscalité est au maximum. Mais nous sommes dans une situation exceptionnelle où il faut trouver des mesures exceptionnelles pour redresser les comptes publics », concède l’ancien député LR, qui ajoute : « Le plus grand danger ce ne sont pas ces 6 milliards, c’est que nous n’ayons pas de budget. Les investisseurs regardent les choses dans la durée. Ils souhaitent que la stabilité revienne, c’est plus important que les mesures ponctuelles qui peuvent être prises pour passer le cap. »
Alors que la taxe Zucman devrait être examinée cette semaine par l’Assemblée nationale, Nicolas Forissier ne semble tout de même pas favorable à ce type de dispositif, y compris la « version light » des socialistes. « Il y a un certain nombre de contribuables, quelques milliers de personnes, qui, contrairement à tous les autres contribuables, paient moins, et ce n’est pas juste. La taxe Zucman intègre l’outil de travail, et ça pour le coup c’est une catastrophe en termes de compétitivité. Beaucoup de socialistes le savent », détaille le ministre, qui mise plutôt sur le dispositif du gouvernement sur les holdings.