La Seine-Saint-Denis a mauvaise réputation, celle de département à risque, où il ne faudrait pas se rendre, qualifié même de « no-go-zones » par des médias étrangers. A l’inverse : « Il n’y a que des go-zones », tranche le sénateur socialiste de Seine-Saint-Denis Adel Ziane. « On peut aller sur le territoire, riche de son histoire, de ses friches industrielles en reconversion, de son patrimoine », comme le parc Georges Valbon. L’élu se montre positif : « De Roissy, on a 80 millions de personnes qui viennent à Paris et passent par le territoire de Plaine-Commune », un regroupement de huit communes à l’ouest de la Seine-Saint-Denis.
Olivier Meïer, organisateur de parcours de découverte pour les touristes dans le 93, abonde : « La Seine-Saint-Denis fait mentir ce type de reportages. Je suis assez satisfait qu’il y ait eu, au contraire, d’autres reportages qui, en amont des Jeux, sont venus valoriser l’ambition de la Seine-Saint-Denis pour son image au national et à l’international. Je crois que le pari est gagné », estime celui qui salue une « forme de résilience » sur le territoire.
« En 6 ans, on a fait ce qu’on aurait dû faire en 30 ans » selon Adel Ziane
Y-a-t-il eu un avant et un après-Jeux olympiques et paralympiques en Seine-Saint-Denis ? « L’enjeu des JO, c’est ce qu’on a réussi à faire de 2018 à 2024 », c’est-à-dire transformer progressivement les infrastructures et l’image du département. « En 6 ans, on a pu faire ce qu’on aurait dû faire en 30, 35 ans » explique le sénateur. « La Seine-Saint-Denis est le département le plus pauvre de France, mais aussi le plus jeune de France, le plus dynamique culturellement, le département qui recueille le plus d’investissements des entreprises et qui cotise le plus », selon Adel Ziane.
Olivier Meïer est pour sa part « convaincu qu’on a semé les germes pour que cette image se transforme, et tous ceux qui ont été attirés par une curiosité liée aux Jeux découvrent que les choses se sont profondément transformées. L’image que l’on se fait de la Seine-Saint-Denis de loin correspond rarement à ce qu’est la Seine-Saint-Denis. « Les Jeux ont permis de braquer la lumière » sur le 93. A tel point que des Américains viennent visiter Saint-Ouen : « Vous allez au métro de Mairie de Saint-Ouen, vous êtes stupéfaits par le nombre de gens qui parlent anglais. Ils viennent découvrir les Jeux mais aussi les nouveaux quartiers, c’est important ».