Le sénateur des Hauts-de-Seine n’a pas mâché ses mots. Absent de la réunion du bloc central convoquée lundi à Matignon, il critique vivement la méthode employée, « Les conditions dans lesquelles les choses se sont faites le week-end dernier, sans qu’on sache ce qu’était le budget, ni l’orientation du Premier ministre. Nous n’avions pas été intégrés dans le gouvernement. Comme diraient mes petits-enfants : « on était vénère ». Et pour nous énerver, il en faut beaucoup. » Malgré tout, Hervé Marseille affirme au micro de Public Sénat avoir eu hier un échange « cordial » avec Sébastien Lecornu, « L’homme est charmant, je le connais bien, et je lui ai dit tout ce que j’avais à lui dire. »
« On n’a pas quitté le bloc central »
Le chef de file centriste nuance cependant sa position, il ne s’agit pas d’une rupture totale. « On n’a pas quitté le bloc central […] mais on voit bien qu’il se trame quelque chose autour des retraites, et tout cela se fait sans nous », explique-t-il, regrettant une marginalisation de sa famille politique dans les discussions.
Alors qu’Élisabeth Borne s’est dite ouverte ce matin auprès de nos confrères du Parisien à une « suspension » du texte, selon Hervé Marseille, la question des retraites reste un dossier essentiel, « On a une démographie malheureusement déclinante, il faudrait travailler plus, on a un système défaillant. Alors si on commence à détricoter cette réforme, nous, groupe centriste, nous serons hostiles. »
« Au président de prendre ses responsabilités »
Pour le centriste le message envoyé est désastreux, « Ce n’est pas un bon signal. Que vont penser les Français ? Qu’il y a eu une thérapie de couple pendant deux ou trois jours, qu’on repeint les murs, qu’on change les fenêtres et hop, c’est reparti ? Ce n’est pas comme ça qu’on va faire tourner les choses, surtout avec une réforme des retraites censée être la pierre angulaire du projet. »
Pour le président de l’UDI, Emmanuel Macron est désormais face à un choix clair, « soit il dissout, soit il nomme quelqu’un d’autre sur la base de ses consultations ». En insistant sur le fait que si c’est un premier ministre issu de la gauche « ce sera sans nous. »
Enfin, il déplore que dans ce contexte d’impasse politique, le débat public se soit réduit à un seul sujet, « On ne parle plus d’économie, plus de budget, plus de rien… juste de cette suspension de la réforme des retraites. C’est quand même lunaire. »