Heures sup’ et carburant: LR mène la bataille du pouvoir d’achat à l’Assemblée
Exonération des heures sup' et création d'un "ticket-carburant": Les Républicains ont mené jeudi la bataille du pouvoir d'achat à...

Heures sup’ et carburant: LR mène la bataille du pouvoir d’achat à l’Assemblée

Exonération des heures sup' et création d'un "ticket-carburant": Les Républicains ont mené jeudi la bataille du pouvoir d'achat à...
Public Sénat

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Exonération des heures sup' et création d'un "ticket-carburant": Les Républicains ont mené jeudi la bataille du pouvoir d'achat à l'Assemblée, se posant en relais de la "colère" des Français face à une majorité ciblée sur ce sujet, notamment depuis la hausse de la CSG.

Dans une "niche parlementaire" dédiée à leurs propositions, les élus LR avaient notamment choisi de "mettre l'accent sur le pouvoir d'achat" et de faire "un rappel à l'ordre à Emmanuel Macron", avait expliqué en amont leur chef de file Christian Jacob.

Les propositions ne visaient "pas à être clivantes ou polémiques", avait-il assuré, alors que le parti présidé par Laurent Wauquiez n'a cessé de dénoncer un "matraquage". LR a lancé en février une offensive avec notamment un "hasthag de mobilisation" pour les réseaux sociaux: "#ladditionMacron".

Alors que plus d'un Français sur deux estime que les mesures économiques et fiscales du gouvernement "détériorent globalement le pouvoir d'achat", selon un récent sondage Viavoice, le groupe ne s'est pas privé de cibler la majorité sur son compte Twitter, au vu d'un hémicycle pas comble.

"Hausse des prélèvements obligatoires, de la , du prix du gasoil, des timbres, des cigarettes... Nous savions que le des Français n’était pas la priorité de la majorité. Son absence ce matin, alors que nous proposons des mesures, le confirme !", ont-ils tweeté.

Première proposition: une "exonération fiscale et sociale des heures supplémentaires", dès 2019, comme entre 2007 et 2012 sous Nicolas Sarkozy, pour "atténuer l’effet des mesures fiscales du gouvernement". Elle a été renvoyée en commission par 67 voix contre 53, coupant court au débat.

La secrétaire d'Etat auprès du ministre de l'Economie, Delphine Gény-Stéphann a dit s'y opposer, notamment parce qu'elle "n'est pas financée".

Comme s'y était engagé le candidat Macron, le gouvernement, dirigé par l'ex-LR Edouard Philippe, entend agir sur ce sujet, mais à l'horizon 2020 et en supprimant les cotisations sociales, pas la fiscalisation.

- "Chaudron magique" -

Plusieurs députés de la majorité ont plaidé que "chacun avait à coeur d'améliorer le pouvoir d'achat de nos concitoyens", mais jugé "pas raisonnable" une proposition qui coûterait 4,5 milliards d'euros.

La présidente de la commission des Affaires sociales Brigitte Bourguignon (ex-PS), pour qui "la remise en cause de l'exonération sociale des heures supplémentaires sous le précédent quinquennat était une erreur", a plaidé pour agir "rapidement", mais trouvé le texte "socialement injuste", s'opposant à une défiscalisation.

Julien Dive (LR), élu de l'Aisne et porteur du texte, a pointé auprès de l'AFP le "malaise profond dans la majorité", dont les élus "expliquent qu'ils sont pour et votent contre".

Rejeté, sans débat des articles et amendements, par 64 voix contre 42, le deuxième texte, porté par Guillaume Peltier, vice-président de LR, visait à créer un ticket-carburant, sur le modèle du ticket-restaurant.

L'élu LR du Loir-et-Cher a dit exprimer l'"impatiente colère de millions de Français", "au nom de ceux qu'on n'entend jamais" et auxquels "on demande toujours tout", notamment dans "les territoires ruraux et villes moyennes".

En défense, la secrétaire d'Etat, qui a objecté que des dispositifs existent déjà et sont moins coûteux, a souhaité "rétablir la vérité sur l'action du gouvernement en matière de pouvoir d'achat".

"Les impôts des ménages baissent bien cette année", a-t-elle affirmé, évoquant aussi la suppression d'une partie de la taxe d'habitation, ou une hausse du salaire net "grâce à la suppression des cotisations chômage et maladie pour tous les salariés du privé qui fait plus que compenser la hausse de la CSG".

Et Bruno Millienne (MoDem) de lancer: "matraquage fiscal et abandon de la ruralité dites-vous? C'est le credo que la droite semble avoir choisir pour exister en ce début de quinquennat". Et c'est un texte d'"apprenti chimiste", avec "une petite fiole de pouvoir d'achat, un petit flacon de ruralité, versés dans votre chaudron magique".

Partager cet article

Dans la même thématique

Capture 2
3min

Politique

Cancers : l’Union européenne n’a pas « d’excuse pour ne rien faire »

Un sommet européen sur le Cancer doit se tenir à Bruxelles du 19 au 20 novembre. Il s’agit de la deuxième cause de mortalité sur le Vieux Continent. Chaque année, 2,6 millions de nouveaux cas sont diagnostiqués. Tabac, alcool, pesticides, polluants divers, nos modes de vie et conditions de travail sont en cause. Alors, comment endiguer le fléau du cancer dans l’Union européenne ? Pourquoi sommes-nous aussi touchés ? Ici l’Europe ouvre le débat avec les eurodéputés Laurent Castillo (PPE, France) et Tilly Metz (Verts, Luxembourg). L'UE n'a pas "d'excuse pour ne rien faire", estime cette dernière.

Le

Paris : session of questions to the government at the Senate
9min

Politique

Face à un « budget cryptosocialiste », la majorité sénatoriale veut « éradiquer tous les impôts » votés par les députés

Ils vont « nettoyer » le texte, le « décaper ». Les sénateurs de droite et du centre attendent de pied ferme le budget 2026 et le budget de la Sécu. Après avoir eu le sentiment d’être mis à l’écart des discussions, ils entendent prendre leur revanche, ou du moins défendre leur version du budget : plus d’économies et faire table rase des impôts votés par les députés.

Le

Marseille: Amine Kessaci candidate
4min

Politique

Assassinat du frère d’Amine Kessaci : le militant écologiste engagé contre le narcotrafic était « sous protection policière et exfiltré de Marseille depuis un mois »

Le petit frère d’Amine Kessaci, jeune militant écologiste marseillais, connu pour son combat contre le narcotrafic, a été tué par balles jeudi soir à Marseille. L’hypothèse d’un assassinat d’avertissement est privilégiée et pourrait faire basculer la France un peu plus vers ce qui définit les narco Etats. C’est ce que craignaient les sénateurs de la commission d’enquête sur le narcotrafic. Le sénateur écologiste de Marseille Guy Benarroche, proche d’Amine Kessaci a pu s’entretenir avec lui, ce matin.

Le