François Hollande s'est une nouvelle fois déplacé vendredi en banlieue parisienne, dans un quartier en rénovation d'Ivry-sur-Seine, pour "montrer aussi ce qui marche", alors que l'affaire Théo a provoqué tensions et violences en région parisienne.
"Je voulais venir dans le contexte que l'on sait pour montrer aussi, surtout ce qui marche, ce qui fonctionne, ce qui réussit", a déclaré le président de la République lors d'une visite de la ZAC du Plateau, un quartier populaire d'Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne) en pleine rénovation.
"Ici il n'y a pas de tensions, il y a des interrogations qui ont été légitimement posées à la suite de ce qui s'est produit à Aulnay", a-t-il souligné lors de ce déplacement annoncé seulement la veille. Initialement, le chef de l'Etat devait se rendre ce vendredi à Dreux et Chartres.
"La justice est saisie, elle doit aller jusqu'au bout", a rappelé le chef de l'Etat à propos de l'affaire Théo, un jeune homme noir de 22 ans, victime d'une arrestation brutale le 2 février à Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), pour laquelle quatre policiers ont été mis en examen, dont un pour viol.
"Mais ne confondons pas ce qui a pu se produire dans une ville avec ce qui se produit tous les jours, c'est-à-dire aussi de la quiétude, de l'apaisement et du vivre ensemble, c'est ce que je veux aussi démontrer", a-t-il poursuivi au côté du maire PCF de la Ville Philippe Bouyssou.
Alors que l'affaire d'Aulnay a enflammé la campagne présidentielle à un peu plus de deux mois du premier tour du scrutin, M. Hollande a souligné qu'il n'entendait "pas commenter" cette campagne.
"Je me déplace comme président de la République pour constater ce qui a été fait et ce qu'il reste à faire", a fait valoir l'hôte de l'Elysée, qui ne brigue pas de second mandat.
Ce déplacement intervenait trois jours après une visite de M. Hollande mardi à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis).
Il avait alors dénoncé les violences commises dans le sillage de l'interpellation de Théo estimant qu'"on ne peut pas accepter, à cause d'un drame que j'ai moi-même dénoncé, qu'il y ait de la casse".