François Hollande a voté dimanche à Tulle, son ancien fief électoral, pour le premier tour de l'élection présidentielle, appelant les Français "à montrer que la démocratie est plus forte que tout".
Comme à son habitude mais sous très haute sécurité, le président a serré les mains et claqué la bise à ses anciens administrés, demandant des nouvelles de chacun, dans cette ville dont il fut le maire de 2001 à 2008.
Applaudi à sa sortie du bureau de vote et devant de nombreux objectifs, il a improvisé ensuite sous un soleil radieux une petite tournée d'autres bureaux et des rues de tulle, à peu près désertes en ce dimanche d'élection. Il doit regagner Paris dans la journée.
Il s'est aussi attardé à la mairie de Laguenne, dans la périphérie de Tulle, où il partage traditionnellement un verre avec les élus les jours d'élections.
Comme on lui demandait s'il ressentait un petit pincement au cœur, François Hollande, dans une situation inédite puisqu'il est le premier président de la Ve République à ne pas se représenter, a d'abord éludé: "un petit (comme) chaque fois qu'il y a un scrutin..."
Avant de concéder: "Surtout quand on n'est pas dans le scrutin, ça c'est vrai... mais il faut bien qu'il y ait d'autres" candidats.
"Il faut vivre sans nostalgie, il faut vivre toujours avec de l'espoir et de la volonté", a-t-il encore observé, pensif.
Interrogé sur la menace terroriste, il a assuré que "toutes les mesures ont été prises", prônant la "vigilance" pour "assurer aux Français toutes les conditions leur permettant d'exercer ce droit fondamental qu'est celui de choisir leur avenir".
Il s'agit de "mobiliser beaucoup de moyens", tout particulièrement pour la présidentielle et les législatives de juin, a-t-il poursuivi, enchaînant: "Et pour les Français, je pense que le meilleur message qu'ils peuvent adresser, c'est de montrer que la démocratie est plus forte que tout".
Le chef de l'Etat avait déjà appelé jeudi "tous les Français à aller voter" alors que les abstentionnistes pourraient être l'une des clefs du scrutin. Sans livrer sa préférence, il avait assuré qu'il ne figurait pas parmi les "indécis" qui représentent une autre clef de ce premier tour.
François Hollande a multiplié ces dernières semaines les déplacements en province, le plus souvent dans des usines, pour appeler à mots à peine couverts le monde ouvrier à ne pas porter ses voix sur Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon.
Au cours de son mandat, le président sortant a effectué une trentaine de visites en Corrèze, ce département qui l'a fait roi, la précédente remontant à la mi-mars quand il s'était rendu à Meymac, ancien fief de Jacques Chirac.
"J'étais Corrézien avant d'être président, je suis resté Corrézien pendant ma présidence (...) et je serai toujours Corrézien", avait-il assuré en juin dernier, soulignant son "affection pour la population de ce territoire et ses paysages".
Le chef de l’État avait débuté sa carrière politique en Corrèze par une défaite face à Jacques Chirac qu'il avait défié aux législatives de 1981, à 27 ans, frais émoulu de l'ENA. Député de la première circonscription de Corrèze de 1988 à 1993 puis de 1997 à 2012, il a été aussi président de son Conseil général de 2008 à 2012.
Cette année-là, la Corrèze l'avait plébiscité face à Nicolas Sarkozy, lui accordant 64,86% de ses suffrages.
Le Front national s'est hissé à 22,4% en Corrèze lors des élections européennes de 2014 et le département a basculé à droite en avril 2015.