Hollande appelle à ne pas faire de l’Europe « le bouc-émissaire de nos renoncements »
Le président François Hollande a appelé dimanche à "ne pas faire de l'Europe le bouc-émissaire de nos renoncements", lors de la commémoration de...

Hollande appelle à ne pas faire de l’Europe « le bouc-émissaire de nos renoncements »

Le président François Hollande a appelé dimanche à "ne pas faire de l'Europe le bouc-émissaire de nos renoncements", lors de la commémoration de...
Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

Le président François Hollande a appelé dimanche à "ne pas faire de l'Europe le bouc-émissaire de nos renoncements", lors de la commémoration de la bataille du Chemin des Dames à Cerny-en-Laonnois (Aisne).

"Aujourd'hui que l'Europe a su nous prémunir de la guerre et des conflits, préservons-là plutôt que d'en faire le bouc-émissaire de nos renoncements", a déclaré le chef de l'Etat alors que plusieurs candidats à l'élection présidentielle évoquent une sortie de l'Union européenne.

Le président Hollande prononce un discours à Cerny-en-Laonnois, dans l'Aisne, lors d'une cérémonie de commémoration du centenaire de la bataille du Chemin des Dames, le 16 avril 2017
Le président Hollande prononce un discours à Cerny-en-Laonnois, dans l'Aisne, lors d'une cérémonie de commémoration du centenaire de la bataille du Chemin des Dames, le 16 avril 2017
AFP

"L'Histoire bégaie quand le nationalisme ressurgit avec d'autres traits (...)", a affirmé François Hollande. Cela, a-t-il dit, conduit à "repenser aux institutions et aux actes qui ont garanti la paix depuis 70 ans : les Nations Unies, qu'il nous faut encore défendre, l'Europe unie, qu'il nous faut encore promouvoir, et le couple franco-allemand qu'il nous faut encore rapprocher et chérir".

"Battons-nous à notre façon jusqu'à notre dernier souffle, jusqu'à notre dernier instant de responsabilité, pour la dignité humaine et pour la réconciliation de toutes les mémoires, c'est ce double message d'unité et de paix que nous portons en revenant cent ans plus tard sur le Chemin des Dames", a poursuivi le président de la République.

"Luttons pour cette exigence d'humanité partout où des massacres sont commis par des dictateurs cyniques, battons-nous pour éviter la résurgence des empires et affirmer la force du droit international", a encore déclaré M. Hollande.

Selon lui, "si la liberté et la démocratie progressent, si les injustices reculent, la guerre est toujours là, qui écrase, qui massacre, qui gaze jusqu'à des enfants innocents, qui jette sur les routes de l'exil des milliers de réfugiés".

De même, "la barbarie est toujours là, quand le terrorisme frappe sur notre sol, mais aussi dans d'autres villes à Londres, Stockholm, le Caire, Alexandrie, ne serait-ce que ces dernières semaines."

Revenant sur les mutineries qui s'étaient produites au Chemin des Dames, le président a estimé qu'aujourd'hui, "il ne s'agit plus de juger, mais de rassembler". Les hommes fusillés "voulaient défendre leur patrie, comme les autres", a-t-il soutenu.

Il a rappelé qu'en 1998, "le Premier ministre Lionel Jospin avait demandé qu'ils réintègrent pleinement notre mémoire collective nationale". Dix ans plus tard, à la nécropole de Douaumont, Nicolas Sarkozy s'était inscrit dans ses pas en affirmant que ces soldats n'étaient "pas des lâches mais étaient allés à l'extrême limite de leurs forces", a encore dit François Hollande.

Pour le chef de l'Etat, le Chemin des Dames "rassemble toutes les mémoires de la Grande Guerre": celles des soldats de métropole, des "7519 soldats allemands ensevelis", des "troupes d'Afrique du nord", des "kanaks supplétifs de l'armée française (...) parmi les plus touchés - un tiers ne revint jamais -", celle des "tirailleurs sénégalais (...) qui montèrent en première ligne à l'assaut de la crête".

"C'est à eux que j'ai pensé lorsque j'ai engagé nos forces au Mali le 11 janvier 2013", a-t-il dit.

Dans la même thématique

Hollande appelle à ne pas faire de l’Europe « le bouc-émissaire de nos renoncements »
3min

Politique

Un an après la dissolution : « Les Français ont le sentiment que la France fait la planche » selon le politologue Brice Teinturier

Un an après la dissolution voulue par Emmanuel Macron, le paysage politique français semble avoir évolué vers un blocage institutionnel. A l’Assemblée, l’absence de majorité empêche les textes d’être votés. Pire, des motions permettent d’enjamber l’examen à l’Assemblée pour que le débat soit tranché en commission mixte paritaire. Comment la dissolution a-t-elle modifié le fonctionnement des institutions ? C’est la question à laquelle répondent les invités de Rebecca Fitoussi et Jean-Pierre Gratien dans cette émission spéciale sur la dissolution, un an après.

Le

Hollande appelle à ne pas faire de l’Europe « le bouc-émissaire de nos renoncements »
4min

Politique

Un an après la dissolution, Gérard Larcher estime que « c'est la présidentielle qui redonnera le nouveau souffle dont nous avons besoin »

Invité de Public Sénat ce vendredi 6 juin, le président du Sénat est longuement revenu sur la situation du pays. À ses yeux, seule la prochaine présidentielle permettra de mettre fin au blocage politique lié à la dissolution. Evoquant également l’urgence budgétaire, il estime que « l’année blanche est une piste sérieuse ».

Le

SIPA_01204192_000001
6min

Politique

Olivier Faure à la tête du PS : « Ce que va montrer le congrès de Nancy, c’est la faiblesse du parti »

Après sa réélection de justesse à la tête du PS, le plus dur commence pour Olivier Faure. Le premier secrétaire va avoir la lourde tâche d’unir un parti divisé, de conserver ses principaux bastions socialistes aux prochaines municipales ou encore de fixer une stratégie pour une candidature crédible à la prochaine présidentielle. Analyse du politiste Pierre-Nicolas Baudot et de l’historien, Alain Bergougnioux.

Le