La campagne du second tour de l'élection présidentielle s'est ouverte lundi avec une journée de "négociations politiques" pour le favori...
Hollande appelle à voter Macron, retour sur le terrain pour Le Pen
La campagne du second tour de l'élection présidentielle s'est ouverte lundi avec une journée de "négociations politiques" pour le favori...
Par Baptiste PACE
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La campagne du second tour de l'élection présidentielle s'est ouverte lundi avec une journée de "négociations politiques" pour le favori Emmanuel Macron, pour qui François Hollande a solennellement appelé à voter, tandis que Marine Le Pen est repartie sur le terrain dans le Pas-de-Calais.
"La présence de l’extrême droite fait une nouvelle fois courir un risque pour notre pays (...) Face à un tel risque, la mobilisation s'impose et la clarté des choix. Pour ma part, je voterai Emmanuel Macron", a déclaré le chef de l’État dans une allocution télévisée à l’Élysée.
Selon les résultats définitifs communiqués par le ministère de l’Intérieur, M. Macron est arrivé en tête du premier tour avec 24,01% des suffrages devant la présidente du Front national (21,30%). François Fillon est arrivé troisième avec 20,01% des voix, devant Jean-Luc Mélenchon, à 19,58%.
Sévèrement battu, François Fillon a affirmé dans l'après-midi devant le bureau politique des Républicains n'avoir "plus la légitimité pour mener" la bataille des législatives et vouloir "redevenir un militant de cœur", sans plus de précision.
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AFP
Les deux finalistes, invités par le chef de l’État à participer mardi à l'hommage national au policier tué dans un attentat sur les Champs-Élysées, préparent désormais le traditionnel débat télévisé de l'entre-deux-tours, prévu le 3 mai. Leurs entourages ont indiqué qu'ils avaient chacun l'intention d'y participer, alors qu'en 2002 le président sortant, Jacques Chirac, avait refusé d'affronter Jean-Marie Le Pen.
- Meetings d'entre-deux-tours -
Principales différences entre Macron et Le Pen
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En attendant, Emmanuel Macron, tout en se préparant pour remporter le second tour, devait, selon son entourage, consacrer les journées de lundi et mardi aux "négociations politiques" dans le but de former une majorité, en prévision des législatives des 11 et 18 juin.
Critiqué pour avoir fêté le résultat du premier tour à La Rotonde, une brasserie du quartier de Montparnasse, le candidat d'En Marche! pourrait tenir un meeting dans sa ville natale d'Amiens avant le 7 mai.
De son côté, Marine Le Pen est repartie dans son fief électoral du Pas-de-Calais pour arpenter les allées du marché de Rouvroy.
Alors que les ralliements à M. Macron se sont multipliés dès dimanche soir, de Benoît Hamon à François Fillon, la présidente du FN a brocardé devant la presse "le vieux front républicain tout pourri, dont plus personne ne veut" qui "essaie de se coaliser" contre elle.
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Pour ce deuxième tour, "on est challengeur, clairement", a jugé le vice-président du FN Florian Philippot, qui a demandé à Nicolas Dupont-Aignan d'être "cohérent" en appelant à voter pour Marine Le Pen.
Selon deux sondages réalisés dimanche soir, Emmanuel Macron battrait largement Marine Le Pen, à 62%-38% selon Ipsos Sopra Steria, à 64%-36% selon Harris Interactive.
La présidente du FN tiendra jeudi un meeting d'entre-deux-tours à Nice.
La journée était agitée chez Les Républicains: avec l'élimination de François Fillon, la droite est absente du second tour pour la première fois sous la Ve République.
Lors d'un comité politique en matinée, les principaux responsables LR ont laissé éclater leurs divergences sur un appel explicite à voter pour Emmanuel Macron, optant finalement pour un compromis qui exclut l'abstention au second tour.
A l'issue d'une réunion de son bureau national, le PS unanime a pour sa part appelé "à battre l'extrême droite" et donc "à voter" pour Emmanuel Macron.
- "Bon courage" -
Le scrutin de dimanche a vu l'élimination des deux partis dominant la vie politique depuis quarante ans: le parti gaulliste, aujourd'hui Les Républicains, et le Parti socialiste.
A droite, Jean-Pierre Raffarin, ex-soutien d'Alain Juppé, a jugé "trop facile de trouver un bouc-émissaire" en la personne de François Fillon. "Défaite personnelle" d'une "droite recroquevillée" sur "ses seules bases bourgeoises et conservatrices", estime pour sa part le maire de Tourcoing Gérald Darmanin, ex-soutien de Nicolas Sarkozy.
Au PS, Manuel Valls a analysé "la fin d'un cycle". "Ceux qui ne partagent pas les mêmes idées, qui sont en désaccord notamment sur l'Europe, sur l'économie, sur l'entreprise, sur les questions de sécurité, peuvent-ils encore être dans la même famille politique ? Personnellement je ne le crois pas. Donc doit venir le temps, enfin, de la clarification", a prôné l'ancien Premier ministre, soutien de Macron dès avant le premier tour.
Jean-Luc Mélenchon, le candidat de La France insoumise, n'a de son côté donné aucune consigne de vote, expliquant s'en remettre à l'avis des 450.000 soutiens de sa plateforme internet.
A l'étranger, le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker a souhaité "bon courage pour la suite" à Emmanuel Macron. Le gouvernement allemand lui a apporté son soutien en saluant "sa position pour une UE forte et une économie sociale de marché".
La Bourse de Paris, galvanisée par l'anticipation d'une victoire de l'ancien ministre de l'Économie, voyait les valeurs bancaires bondir pour certaines de quelque 10%.
La Cour de cassation rend sa décision, ce mercredi, sur le pourvoi de Nicolas Sarkozy dans l’affaire Bygmalion. L’ancien chef d’Etat avait été condamné en appel début 2024 sur les dépenses excessives de sa campagne présidentielle perdue de 2012. Après l’affaire Bismuth, une deuxième condamnation pénale définitive pèse au-dessus de l’ex-président, en attendant procès en appel au printemps dans l’affaire du financement libyen de sa campagne de 2007.
Dernier jour au Sénat pour l’examen du PLFSS avant un vote solennel sur l’ensemble du texte en fin de journée. Invitée de la matinale de Public Sénat, Johanna Rolland, maire socialiste de Nantes, prévient que son camp ne votera pas le texte actuel assurant que leur objectif reste la suspension de la réforme des retraites qui a été rejetée hier par les sénateurs.
Le Sénat devrait, sans surprise, retoquer la suspension de la réforme des retraites, comme promis par la majorité de la droite et du centre. « On ne peut pas rejeter sur les futures générations tout le fardeau », justifie Bruno Retailleau.
Comme annoncé, le Sénat a rétabli en séance publique le gel des pensions et des prestations sociales prévue dans la version initiale du projet de loi de la Sécurité sociale, avant d’être supprimé à l’Assemblée nationale, au grand dam de la gauche. Les sénateurs ont, toutefois, assoupli ce gel en préservant les bénéficiaires de l’allocation aux adultes handicapés (AAH) et les pensions de retraite inférieures à 1 400 euros brut.