Politique
A l’initiative du groupe écologiste, le Sénat a adopté cet après-midi une proposition de résolution destiné à interdire l’importation en Europe de produits issus du travail forcé de la population ouïghoure en Chine.
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Par Public Sénat
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« Président des riches ». C’est l’étiquette qui colle aux basques d’Emmanuel Macron, depuis son élection. « Président monarque » est celle qui a beaucoup circulé sur les réseaux sociaux depuis le week-end dernier où le président de la République est allé fêter son anniversaire à Chambord. Pour le journaliste Brice Couturier, Emmanuel Macron est surtout le « président philosophe ». Gageons que cela plaise plus à l’intéressé. « Chez Hegel, il a trouvé la pensée de la rupture » explique le journaliste. « [C’est] l’idée que (…) quand on change d’époque, il faut savoir profiter des opportunités, si on veut jouer un rôle historique soi-même. Je pense que Macron est un personnage historique au sens hégélien du terme. C'est-à-dire que c’est quelqu’un qui saisit le moment où il y a un basculement, où un système politique arrive à sa fin (…) J’ai eu le sentiment que ses compétiteurs, ses concurrents sur cette scène politique, n’avaient pas saisi l’ampleur du changement en cours. Lui, il a été capable de le penser parce qu’il a été frotté d’hégélianisme » ajoute-t-il. « Hollande et Sarkozy, honnêtement, on ne les voit pas lire Hegel. Soyons sérieux, tout de même. C’était des gestionnaires au jour le jour » balance-t-il, vachard.
Quant à la politique sociale de Macron, elle lui est inspirée du Nobel d’économie indien Amartya Sen, selon le journaliste : « Ce qui compte c’est d’équiper les gens de « capabilities » [ou « liberté substantielle » NDLR] comme dit Sen, en amont. Faire en sorte que sur un marché du travail qui va être libéralisé, car Macron est un libéral, chacun puisse trouver l’opportunité de se réaliser soi-même (…) On est dans une société individualiste, on n’est pas dans une social-démocratie, comme autrefois où il s’agissait, en aval, quand c’est trop tard, quand les gens ont déjà échoué, d’essayer de faire en sorte qu’ils survivent. »
Interrogé sur les limites de cette philosophie appliquée à la politique, avec pour risque de trop s’affranchir d’un principe de réalité, Brice Couturier répond : « Bien entendu. Un des grands problèmes de quelqu’un qui a une armature intellectuelle aussi puissante que celle de Macron, c’est de faire rentrer les idées qu’il a, dans la pratique politique au quotidien (…) Je ne sais pas s’il va réussir car on n’est qu’au début du quinquennat mais je sais qu’il est conscient du problème (…) Pour l’instant, on ne peut pas se prononcer ».
Pour voir l'entretien de Brice Couturier, en intégralité :