Hollande rend une visite hautement symbolique au maire PS de Boulogne-sur-Mer

Hollande rend une visite hautement symbolique au maire PS de Boulogne-sur-Mer

François Hollande a rendu vendredi une visite hautement symbolique au maire PS de Boulogne-sur-Mer Frédéric Cuvillier tout...
Public Sénat

Par Sabine WIBAUX

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François Hollande a rendu vendredi une visite hautement symbolique au maire PS de Boulogne-sur-Mer Frédéric Cuvillier tout récemment rallié à Emmanuel Macron, donnant ainsi un signal fort en faveur du leader d'En marche, sans toutefois que le chef de l'Etat ne dévoile clairement ses intentions.

Le député LR du Pas-de-Calais et maire du Touquet, Daniel Fasquelle, y voit une manoeuvre: "Cuvillier ancien ministre qui annonce son soutien à Macron et qui reçoit Hollande à Boulogne-sur-Mer dans la foulée : Macron=Hollande", a tweeté l'élu.

A défaut de donner son choix, comme il s'en est bien gardé jusqu'à maintenant, François Hollande a distillé quelques conseils aux prétendants à l'Elysée, à quelques semaines du scrutin des 23 avril et 7 mai, traçant en creux le portrait du candidat idéal.

"Si je peux donner quelques conseils aux candidats c'est qu'ils devraient davantage parler de ce qu'ils ont fait avant de parler de ce qu'ils auront à faire, parce que la crédibilité, elle vient de ce qui a été déjà engagé et mené à bien", a ainsi affirmé le chef de l'Etat devant un parterre d'élus réunis à la mairie de Boulogne-sur-mer.

"C'est à partir de cet acquis, de ce socle que l'on peut continuer à construire et éviter que d'autres viennent à détruire", a-t-il prévenu. L'équipe d'Emmanuel Macron se méfie en effet de tout ce qui pourrait l'associer de trop près au quinquennat finissant, tandis que le candidat PS Benoît Hamon se revendique "très différent de François Hollande et de ceux qui l'ont précédé".

"Il ne peut pas y avoir de réussite sans un collectif", a aussi souligné François Hollande, félicitant son hôte pour avoir compris que "seule l'action collective peut permettre les réussites", qu'"il n'y a pas d'aventure individuelle".

Le président a également loué l'art de la synthèse, dont il fut un orfèvre à la tête du Parti socialiste, alors que cette propension a été vilipendée par ses détracteurs comme étant une fâcheuse inaptitude à trancher.

"Souvent j'ai dirigé des organisations et on me disait +mais pourquoi faire toujours la synthèse?+ Vous avez la réponse : pour éviter les divisions", a-t-il lancé, alors que les socialistes et la gauche abordent la dernière ligne droite de la campagne présidentielle totalement fracturés.

- contre le "poison de la division" -

A la tête du pays, "pourquoi vouloir toujours rassembler? Parce que le risque c'est l'éclatement, la séparation, la suspicion", a-t-il plaidé en forme de vade-mecum pour les prétendants à sa succession.

Face au "poison de la suspicion et de la division" il "faut rassembler toujours, et le chef de l'Etat doit avoir cette conscience que c'est son rôle et son devoir premier", a-t-il insisté.

Avec une certaine nostalgie, François Hollande a aussi rappelé qu'il y a six ans exactement, le 31 mars 2011, après avoir annoncé sa candidature à Tulle, sur ses terres électorales de Corrèze, il était "le soir même remonté vers Paris" avant de rejoindre Boulogne-sur-Mer.

"Nous nous étions retrouvés au petit jour au terme de cette grande nuit", a rappelé l'ex-candidat. "Nous étions sur le port, il y avait Daniel Percheron, président (socialiste) de la Région, ça nous rassurait. Nous savions qu'il y avait là cette force qui pouvait nous conduire" à la victoire, a poursuivi le président, alors que le Front national a constamment grignoté cette région, jadis bastion de la gauche, depuis cinq ans.

"Voilà pourquoi je voulais revenir à Boulogne, presque à mes origines, même si je ne suis pas encore au moment de mon départ et que la vie n'est jamais un départ. Il y a toujours des étapes et il y a toujours des possibilités d'agir", a confié de façon assez énigmatique celui qui quittera l'Elysée dans quelques semaines.

Devant l'hôtel de Ville, des habitants ont chaleureusement salué son départ derrière des pancartes reconnaissantes: "Merci M. le Président".

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