Hollande s’alarme des menaces de cyberattaques sur la présidentielle
François Hollande a réclamé mercredi un rapport circonstancié sur les menaces de cyberattaques pesant sur la présidentielle, alors que que le...

Hollande s’alarme des menaces de cyberattaques sur la présidentielle

François Hollande a réclamé mercredi un rapport circonstancié sur les menaces de cyberattaques pesant sur la présidentielle, alors que que le...
Public Sénat

Par Hervé ASQUIN

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Mis à jour le

François Hollande a réclamé mercredi un rapport circonstancié sur les menaces de cyberattaques pesant sur la présidentielle, alors que que le Kremlin, déjà soupçonné d'avoir perturbé l'élection américaine, a dû démentir des accusations d'ingérence dans la campagne d'Emmanuel Macron.

En réclamant des "mesures spécifiques de protection et de vigilance": l'Elysée s'est gardé de donner la moindre précision sur la nature ou l'origine des menaces redoutées. Mais les regards se tourneront une nouvelle fois vers la Russie de Vladimir Poutine.

Aux Etats-Unis, le Kremlin et son chef sont soupçonnés d'avoir oeuvré en faveur de l'élection de Donald Trump en piratant les ordinateurs du Parti démocrate.

Et en France, l'équipe de campagne d'Emmanuel Macron, cible de nombreuses attaques informatiques, a dénoncé mardi la "propagande" des médias pro-Kremlin visant à promouvoir selon elle les candidats de la droite et de l'extrême droite, François Fillon et Marine Le Pen, tous deux partisans d'un rapprochement avec la Russie.

Réplique du Kremlin : ces accusations d'ingérence sont "absurdes". "Nous n'avons pas et nous n'avons jamais eu l'intention de gêner les affaires intérieures d'un pays, encore moins son processus électoral", a assuré la présidence russe.

Quoi qu'il en soit, le rapport sur "les mesures spécifiques de vigilance et de protection, y compris dans le domaine cyber, prises à l’occasion de la campagne électorale", réclamé en Conseil de défense par François Hollande, doit lui être présenté lors du prochain conseil du genre qui se tiendra le 24 février.

Selon le porte-parole du gouvernement Stéphane Le Foll, il s'agira d'une "évaluation de la situation".

Emmanuel Macron à Alger en Algérie le 13 février 2017
Emmanuel Macron à Alger en Algérie le 13 février 2017
AFP/Archives

"Dans cette élection présidentielle, l'expression démocratique doit pouvoir se faire sans être perturbée par des gens qui veulent donner de fausses informations", a-t-il souligné mercredi devant la presse, à l'issue du Conseil des ministres.

Pressé de questions sur les soupçons pesant sur la Russie, Stéphane Le Foll s'est cependant gardé d'incriminer quiconque, assurant qu'il "n'y a pas de souci particulier" même s'il "est très clair" qu'"à la veille des élections présidentielles, les activités des hackers n'ont pas baissé et ont plutôt augmenté".

- 'Hygiène informatique' -

Le porte-parole du gouvernement a également rappelé que les partis politiques engagés dans la campagne de la présidentielle avaient reçu un certain nombre de conseils pour se protéger contre d'éventuelles cyberattaques, à l'exception notable, selon lui, du Front national, qui "n'a pas souhaité avoir ce type d'informations".

Fin décembre déjà, l'Agence nationale de la sécurité des systèmes d'information (Anssi) avait mis en garde contre le risque de cyberattaques à motif politique à l'occasion de la campagne présidentielle.

"Il y a des attaques numériques pour faire de la politique, dont le but est d'influencer" l'opinion, avait alors souligné Guillaume Poupard, son directeur général.

Selon le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian, l'Anssi avait reçu à ce sujet dès octobre "des représentants des formations politiques pour les inviter à de l'hygiène informatique".

Fin janvier, le ministre avait mis en garde lui-même contre la "diffusion massive de fausses informations" susceptibles d'être utilisées comme un outil de déstabilisation dans le cadre de la campagne.

Il avait prévenu quelques semaines plus tôt que la France pourrait avoir recours à l'arme numérique face aux cyber-menaces visant ses intérêts.

Un commandement des opérations cyber, placé sous la responsabilité directe du chef d'état-major des armées, a ainsi été créé en janvier disposant d'un état-major resserré qui devrait superviser 2.600 "combattants numériques" d'ici à 2019.

Partager cet article

Dans la même thématique

Capture
5min

Politique

Accord du Mercosur : aubaine ou menace ?

Le 18 décembre, lors du Conseil européen à Bruxelles, les 27 devraient donner leur feu vert à l’accord commercial avec les pays du Mercosur. Prise en étau entre les droits de douanes américains et la Chine, l’Union européenne cherche de nouveaux débouchés pour son industrie et son agriculture. Mais certains pays, comme la France, craignent un dumping sur les prix et les normes environnementales. Alors l’accord avec le Mercosur est-il un bon deal pour l’UE ? « Ici l’Europe » ouvre le débat, avec les eurodéputés Saskia Bricmont (Les Verts/ALE, Belgique) et Charles Goerens (Renew, Luxembourg).

Le

Hollande s’alarme des menaces de cyberattaques sur la présidentielle
4min

Politique

« Il faut qu’autour des écoles, on n’ait pas de MacDo et de kebabs », déclare la sénatrice des Bouches-du-Rhône Brigitte Devésa

Le surpoids semble être la nouvelle épidémie du XXIè siècle. En France, près de la moitié de la population est concernée, constituant un véritable enjeu de santé publique. De quoi alerter le législateur qui entend renforcer les mesures de prévention et d’accompagnement sur le sujet. Axel De Tarlé reçoit la sénatrice Brigitte Devésa et le nutritionniste créateur du nutri-score Serge Hercberg pour en débattre dans l’émission Et la santé ça va ?.

Le

Hollande s’alarme des menaces de cyberattaques sur la présidentielle
5min

Politique

Budget de l’agriculture : le Sénat adopte des crédits en baisse, la gauche dénonce les coupes dans la transition écologique

Dans la nuit de vendredi à samedi, le Sénat a adopté les crédits de la mission agriculture du budget 2026. En prenant en compte les crédits européens, les dépenses fiscales et sociales, l’enveloppe allouée à l’agriculture s’élève à 25 milliards. Toutefois les crédits sont en baisse par rapport au dernier exercice effectivement exécuté en 2024. A gauche, les sénateurs ont dénoncé les fortes coupes dans la transition écologique.

Le

Hollande s’alarme des menaces de cyberattaques sur la présidentielle
2min

Politique

Dermatose des bovins : « Nous ne laisserons aucun éleveur seul », promet Annie Genevard

Alors que le Sénat examine les crédits de la mission agriculture du budget 2026, la ministre, Annie Genevard a assuré que l’Etat serait aux côtés des éleveurs de bovins touchés par la dermatose nodulaire contagieuse (DNC) et a réaffirmé la politique d’abattage de toutes les bêtes des foyers affectés et d’une vaccination élargie.

Le