Hollande spectateur distant des déchirures de son camp

Hollande spectateur distant des déchirures de son camp

Objet de bien des spéculations sur son attitude et ses intentions, François Hollande brille par son silence sur la primaire élargie du PS,...
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Par Baptiste PACE, avec Hervé ASQUIN à Paris

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Objet de bien des spéculations sur son attitude et ses intentions, François Hollande brille par son silence sur la primaire élargie du PS, choisissant d'assister en spectateur aux déchirements de son camp depuis l'Amérique latine.

Symbole de son effacement : au moment où les derniers électeurs de la primaire initiée par le PS glissaient leur bulletin dans l'urne, il visitait une centrale photovoltaïque au beau milieu du désert chilien d'Atacama, à près de 12.000 kilomètres de la France.

"Je m'intéresse à la vie politique française" mais "je ne veux pas faire de commentaire ici", a-t-il tout juste glissé samedi à Santiago. En l'absence de vote par procuration, François Hollande n'aura pas même participé au scrutin, décisif pour l'avenir d'un parti qu'il a dirigé pendant une décennie.

"Le président a toujours dit que s'il avait souhaité peser sur la primaire, il aurait été candidat", fait-on valoir dans son entourage. "Et comme il a fait le choix de ne pas l'être, il entend rester le président de tous les Français et laisser vivre le débat interne à la gauche", poursuit-on.

François Hollande en avait donné un avant-goût dès la campagne, ne regardant qu'une partie du premier débat des candidats de la primaire, choisissant d'aller au théâtre lors du deuxième débat et suivant le troisième, seul devant sa télévision, depuis la préfecture des Ardennes où il passait la nuit.

Tout juste s'est-il autorisé quelques allusions au programme de Benoît Hamon lors de ce déplacement dans les Ardennes et les Vosges.

Les robots industriels, que le vainqueur du premier tour entend taxer s'il devenait président, sont "nécessaires" à la bonne marche de l'économie, a-t-il ainsi souligné.

Quoi qu'il en soit, le chef de l'Etat ne devrait pas davantage voter dimanche prochain que dimanche dernier. "Il n'a pas vocation à participer à une consultation organisée par des forces politiques", martèle son entourage.

- "C'est improbable" -

Au-delà, se joue son propre avenir. "Le président est très attaché à l'initiative qu'il a lui-même lancée de +La France s'engage+", relève l'un de ses proches qui "ne doute pas de sa volonté de s'impliquer personnellement" dans la fondation qui devrait pérenniser ce projet à l'issue du quinquennat.

Les proches de Hollande dubitatifs sur la rumeur persistante qui lui prête l'intention de succéder au président du Conseil européen Donald Tusk (ici à bruxelles le 10 janvier 2017)
Les proches de Hollande dubitatifs sur la rumeur persistante qui lui prête l'intention de succéder au président du Conseil européen Donald Tusk (ici à bruxelles le 10 janvier 2017)
AFP/Archives

Lancé en 2014, le label "la France s'engage" a été apposé depuis sur près de 150 projets d'innovation sociale portés par des associations, des entrepreneurs ou des fondations.

Il est "très important pour moi que ce chantier présidentiel que j'ai initié, dont j'avais posé (...) les premières pierres, puisse s'élever tout au long des années qui viennent", a déclaré le chef de l'Etat à la mi-janvier.

Quant à la rumeur persistante qui lui prête l'intention de succéder au président du Conseil européen Donald Tusk en juin, elle laisse ses proches dubitatifs.

"C'est improbable, comme chacun le sait", observe l'un d'entre eux, notant que sa candidature devrait être soutenue par le prochain président français, ce qui ne va pas de soi, et que "les équilibres politiques au sein de l'Union européenne penchent plutôt du côté des conservateurs".

En attendant, François Hollande voit son bilan et sa ligne sociale-démocrate durement sanctionnés par les électeurs de la primaire qui ont choisi de placer le frondeur Benoît Hamon en pole position devant Manuel Valls, incarnation de la gauche de gouvernement.

Le chef de l'Etat en est ainsi réduit à observer à distance les déchirures potentiellement fatales d'un PS écartelé entre les "deux gauches irréconciliables" théorisées par son ancien Premier ministre, désormais en position de challenger dans la primaire.

Pourrait-il soutenir Emmanuel Macron ? "Je ne l'ai jamais entendu parler de cela, c'est une expression que je n'ai lue que sous la plume de journalistes ou venant de gens plus ou moins proches du président", assure un intime.

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