Hollande vante son action anti-corruption, alors que les affaires émaillent la campagne
François Hollande a vanté jeudi à Bercy son bilan dans lutte anticorruption, au moment où la campagne présidentielle est entachée...

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François Hollande a vanté jeudi à Bercy son bilan dans lutte anticorruption, au moment où la campagne présidentielle est entachée par des affaires d'emplois présumés fictifs visant notamment le candidat LR François Fillon et l'ex-ministre de l'Intérieur Bruno Le Roux, contraint à la démission.

Le chef de l'Etat s'est en particulier félicité de la création en 2013 de la Haute autorité pour la transparence de la vie publique, chargée de recueillir et de contrôler les déclarations de patrimoine et d'intérêts des responsables publics, rappelant les réticences qu'elle avait suscitées à l'époque chez de nombreux élus.

Il y avait alors "des oppositions qui tenaient à des risques d'introduire des méfiances injustifiées ou des curiosités malsaines", a souligné François Hollande en inaugurant au ministère des Finances l'Agence française anticorruption, créée dans le cadre de la loi "Sapin II".

"Je comprends mieux parfois pourquoi ces critiques étaient émises car c'est exactement le contraire qui s'est produit", a-t-il poursuivi, constatant avec ironie "qu'à mesure que la publicité se fait, les déclarations sont corrigées, sans doute par rapport à des oublis qui étaient dus à des défauts de mémoire".

Le président de la République a également défendu le Parquet national financier (PNF), vivement attaqué par l'opposition après l'ouverture d'une enquête visant le candidat LR François Fillon.

"Les règles de fonctionnement et les garanties d'indépendance du PNF sont celles qui s'appliquent à l'ensemble de l'institution judiciaire, qu'il s’agisse des conditions de nomination des magistrats qui (le) composent ou des règles de déroulement des enquêtes", a-t-il fait valoir.

"La France dispose maintenant de tous les outils nécessaires pour lutter contre la corruption", a aussi estimé M. Hollande moquant "l'imagination débordante" de certains candidats à la présidentielle pour en créer d'autres.

L'Agence française anticorruption inaugurée jeudi par le chef de l'Etat aura pour mission "d'aider les autorités compétentes et les personnes qui y sont confrontées à prévenir et à détecter les faits de corruption, de trafic d'influence, de concussion, de prise illégale d'intérêt, de détournement de fonds publics et de favoritisme".

Cette instance remplace le service central de prévention de la corruption (SCPC), avec des pouvoirs élargis.

Lors d'une conférence de presse jeudi, le président de Transparency France Daniel Lebègue a jugé "globalement positif" le bilan de M. Hollande en la matière, "surtout depuis 2013" et les mesures prises après l'affaire Cahuzac.

Jerôme Cahuzac avait dû démissionner, le 19 mars 2013, de son poste de ministre du Budget, après l'annonce par le Parquet de Paris de l'ouverture d'une information judiciaire pour blanchiment présumé de fraude fiscale.

L'ex-ministre a été condamné le 8 décembre 2016 à trois ans de prison ferme et cinq ans d'inéligibilité, mais il a interjeté appel.

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