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Hommage au préfet Érignac : « Ces 20 ans doivent permettre d’être dans une logique de réconciliation », affirme Gilles Simeoni.
Par Héléna Berkaoui
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L’arrivée d’Emmanuel Macron est très attendue sur l’île de beauté. Depuis son élection, ce dernier s’est fait discret sur l’avenir politique de la Corse. Le chef de l’État rendra hommage, ce mardi, au préfet Claude Érignac, assassiné il y a 20 ans par un commando nationaliste. Une commémoration hautement symbolique.
Invité de Territoires d'Infos, le président du conseil exécutif corse salue la mémoire de Claude Érignac. « C'est l’hommage rendu à un homme qui était aussi un grand serviteur de l’État, l’expression de la compassion à l’égard de sa famille. » Contrairement à Jean-Guy Talamoni, le président de l’Assemblée de Corse, Gilles Simeoni sera aux côtés du chef de l’État durant la cérémonie.
Il ne faut « pas oublier que ce drame, cette affaire terrible, fut aussi l’acmé d’une période de conflit qui a duré près de 50 ans »
« Ces 20 ans, l’espace d’une génération, doivent aussi permettre d’être dans une logique à la fois d’apaisement et de réconciliation », souligne Gilles Simeoni. Selon lui, il ne faut « pas oublier que ce drame, cette affaire terrible, fut aussi l’acmé d’une période de conflit qui a duré près de 50 ans avec malheureusement des dizaines de morts, des milliers d’attentats, des centaines de personnes en prison, des victimes de part et d’autre ».
« Il faut s’efforcer de réintégrer dans le champ de la mémoire partagée toute cette histoire collective et extrêmement douloureuse et tourner la page du conflit et s’engager ensemble et résolument sur un chemin qui soit celui de la paix et de la construction », insiste Gilles Simeoni.
« On ne peut pas oublier qu’il y a eu des victimes de part et d’autre, qu’il y a eu un conflit politique », fait valoir Gilles Simeoni.
Discuter de la question des « prisonniers politiques » près de 24 heures après la commémoration de l’assassinat du préfet Érignac est délicat. Sans compter que parmi ces prisonniers, figure Yvan Colonna, militant nationaliste condamné à perpétuité pour l’assassinat du préfet Érignac. Gilles Simeoni, qui se trouve être l’ancien avocat d’Yvan Colonna, regrette ce choix. « Le président de la République aurait pu choisir de parler avant » la commémoration, estime le leader autonomiste.
« Là où la réflexion et la parole de l’État sont sans doute insuffisantes (…) c’est dans la mise en perspective de ce drame », poursuit Gilles Simeoni. Cet assassinat a vécu différemment sur l’île. « On ne peut pas oublier, même si le moment est à l’hommage et au recueillement, on ne peut pas oublier qu’il y a eu des victimes de part et d’autre, qu’il y a eu un conflit politique », veut rappeler Gilles Simeoni. Un enjeu mémoriel d’importance, selon lui, « notre responsabilité d’un côté et de l’autre de la Méditerranée, c’est de construire les conditions pour que le conflit disparaisse et pour que la logique d’apaisement prévale », insiste l’élu insulaire.