Hommage au préfet Érignac : « Ces 20 ans doivent permettre d’être dans une logique de réconciliation », affirme Gilles Simeoni.
Le leader autonomiste corse est l’invité de Territoires d’Infos. Alors que le chef de l’État s'apprête à rendre hommage au préfet Érignac, assassiné il y a 20 ans, Gilles Simeoni souligne l'importance de l'enjeu mémoriel qui entoure ce drame.

Hommage au préfet Érignac : « Ces 20 ans doivent permettre d’être dans une logique de réconciliation », affirme Gilles Simeoni.

Le leader autonomiste corse est l’invité de Territoires d’Infos. Alors que le chef de l’État s'apprête à rendre hommage au préfet Érignac, assassiné il y a 20 ans, Gilles Simeoni souligne l'importance de l'enjeu mémoriel qui entoure ce drame.
Public Sénat

Par Héléna Berkaoui

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

L’arrivée d’Emmanuel Macron est très attendue sur l’île de beauté. Depuis son élection, ce dernier s’est fait discret sur l’avenir politique de la Corse. Le chef de l’État rendra hommage, ce mardi, au préfet Claude Érignac, assassiné il y a 20 ans par un commando nationaliste. Une commémoration hautement symbolique. 

Invité de Territoires d'Infos, le président du conseil exécutif corse salue la mémoire de Claude Érignac. « C'est l’hommage rendu à un homme qui était aussi un grand serviteur de l’État, l’expression de la compassion à l’égard de sa famille. » Contrairement à Jean-Guy Talamoni, le président de l’Assemblée de Corse, Gilles Simeoni sera aux côtés du chef de l’État durant la cérémonie. 

Il ne faut « pas oublier que ce drame, cette affaire terrible, fut aussi l’acmé d’une période de conflit qui a duré près de 50 ans »

« Ces 20 ans, l’espace d’une génération, doivent aussi permettre d’être dans une logique à la fois d’apaisement et de réconciliation », souligne Gilles Simeoni. Selon lui, il ne faut « pas oublier que ce drame, cette affaire terrible, fut aussi l’acmé d’une période de conflit qui a duré près de 50 ans avec malheureusement des dizaines de morts, des milliers d’attentats, des centaines de personnes en prison, des victimes de part et d’autre ».

« Il faut s’efforcer de réintégrer dans le champ de la mémoire partagée toute cette histoire collective et extrêmement douloureuse et tourner la page du conflit et s’engager ensemble et résolument sur un chemin qui soit celui de la paix et de la construction », insiste Gilles Simeoni.

« On ne peut pas oublier qu’il y a eu des victimes de part et d’autre, qu’il y a eu un conflit politique », fait valoir Gilles Simeoni. 

« Le président de la République aurait pu choisir de parler avant », regrette Gilles Simeoni
01:27

Discuter de la question des « prisonniers politiques » près de 24 heures après la commémoration de l’assassinat du préfet Érignac est délicat. Sans compter que parmi ces prisonniers, figure Yvan Colonna, militant nationaliste condamné à perpétuité pour l’assassinat du préfet Érignac. Gilles Simeoni, qui se trouve être l’ancien avocat d’Yvan Colonna, regrette ce choix. « Le président de la République aurait pu choisir de parler avant » la commémoration, estime le leader autonomiste.

« Là où la réflexion et la parole de l’État sont sans doute insuffisantes (…) c’est dans la mise en perspective de ce drame », poursuit Gilles Simeoni. Cet assassinat a vécu différemment sur l’île. « On ne peut pas oublier, même si le moment est à l’hommage et au recueillement, on ne peut pas oublier qu’il y a eu des victimes de part et d’autre, qu’il y a eu un conflit politique  », veut rappeler Gilles Simeoni. Un enjeu mémoriel d’importance, selon lui, « notre responsabilité d’un côté et de l’autre de la Méditerranée, c’est de construire les conditions pour que le conflit disparaisse et pour que la logique d’apaisement prévale », insiste l’élu insulaire.

Partager cet article

Dans la même thématique

Capture
5min

Politique

Un accord de libre-échange entre la Chine et l'Union européenne serait "extrêmement dangereux" pour cette eurodéputée

Scandale Shein, restrictions sur les terres rares, déferlement d'exportations sur le Continent : ces dernières semaines ont fourni aux européens de nombreux motifs d'inquiétude dans leur relation avec Pékin. Alors que Donald Trump a scellé un accord d'un an avec le président Xi Jin Ping, l'UE semble sur le banc de touche. Un sursaut est-il possible ? Ou bien sommes-nous condamnés à rester à la remorque de la Chine ? Débat dans "Ici l'Europe" avec les eurodéputés Sandro Gozi (Renew, France) et Estelle Ceulemans (S&D, Belgique).

Le

Photo Cazeneuve
11min

Politique

Attentats du 13 novembre 2015, le récit de Bernard Cazeneuve : « Très vite, on a conscience que nous sommes confrontés à une attaque de grande ampleur »

ENTRETIEN - Dix ans après les attentats de Paris et de Seine-Saint-Denis, qui ont coûté la vie à 130 personnes, l'ancien ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, revient auprès de Public Sénat sur cette nuit de terreur, et la gestion de crise aux côtés du Président de la République et du Premier ministre.

Le

Hommage au préfet Érignac : « Ces 20 ans doivent permettre d’être dans une logique de réconciliation », affirme Gilles Simeoni.
3min

Politique

« Il n’y a aucune délinquance dans les écoles de musique », affirme le chef d’orchestre Jean-Claude Casadesus

Il est sans conteste le maestro français le plus célèbre de sa génération. A 92 ans, Jean-Claude Casadesus continue de remplir les plus belles salles du monde sans jamais renier son attachement à la région du Nord. Lui qui a créé puis dirigé l’orchestre national de Lille, s’est engagé toute sa vie pour rendre la musique classique accessible à tous. Invitée de Rebecca Fitoussi dans Un monde, Un regard, Il revient sur son immense carrière marquée par la passion et le partage.

Le

Paris: Senate pension debat
6min

Politique

Retraites : la gauche du Sénat désunie sur la suspension de la réforme

A partir du 19 novembre, le Sénat examinera en séance publique le projet de loi de financement de la Sécurité sociale et sa mesure phare : la suspension de la réforme des retraites. Une concession du gouvernement faite au PS qui n’a aucune chance d’être adoptée à la haute assemblée à majorité de droite. Les socialistes ne devraient également ne pas être suivis par les communistes et écologistes sur le vote de cette mesure.

Le