Hommage aux victimes de l’attaque du Hamas : « Le plus grand massacre antisémite de notre siècle », dénonce Emmanuel Macron

Emmanuel Macron a salué ce mercredi la mémoire des 42 Français tués par le Hamas en Israël le 7 octobre. Le chef de l’Etat a redit la solidarité de la France à l’égard d’Israël, dressant un parallèle avec les attaques terroristes qui ont frappé l’Hexagone ces dernières années.
Romain David

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Mis à jour le

« Leurs visages sont là, comme autant de vies interrompues ». Depuis la cour des Invalides, ce mercredi 7 février, le président de la République a rendu hommage aux 42 victimes françaises de l’attaque surprise du Hamas contre Israël, le 7 octobre dernier. Emmanuel Macron a dénoncé « le plus grand massacre antisémite de notre siècle ».

« Le 7 octobre dernier, à l’aube, l’indicible a resurgi des profondeurs de l’histoire. Il était 6 heures au Festival Nova, à quelques kilomètres de la bande de Gaza où, sous les banderoles et le ciel qui palissait, s’achevait 24 heures de fête et de retrouvailles. Les jeunes qui dansaient là ne savaient pas qu’ils étaient déjà dans les mâchoires de la mort », a relaté Emmanuel Macron au cours d’une prise de parole d’une quinzaine de minutes.

Sous un crachin hivernal, les portraits des victimes ont été présentés par des membres de la Garde républicaine à un vaste parterre d’invités, composé des familles et proches, de membres du gouvernement et de nombreuses personnalités politiques. Brossant en quelques mots le portrait de plusieurs victimes, Emmanuel Macron a évoqué, pêle-mêle, « la jeunesse à peine éclose », fauchée par la barbarie, et les « tempes grises qui ne blanchiront plus ».

« De Montpellier à Tel-Aviv, de Bordeaux au Néguev, les morts français du 7 octobre n’étaient pas tous nés sur le sol de France, ils ne sont pas tombés sous le ciel de France mais ils étaient de France, parce qu’il la portait en eux et que notre pays était partout où ils étaient », a déclaré le chef de l’Etat.

« Toutes les vies se valent, inestimables, aux yeux de la France »

Emmanuel Macron a dressé un parallèle avec les attaques terroristes qu’a connu la France ces dernières années. « Nos cœurs se serrent aux échos du Bataclan, de Nice ou de Strasbourg », a-t-il relevé. « Ceux qui tuent par haine trouveront toujours face à eux ceux qui sont prêts à mourir par amour, et toujours ils verront s’élever contre eux notre pays qui, ce 7 octobre, a été touché dans sa chaire ». Il a appelé « à ne rien lâcher, ne rien céder face à un antisémitisme rampant, ici comme là-bas, car rien ne le justifie. »

Alors que la riposte Israélienne contre la bande de Gaza vient d’entrer dans son cinquième mois, Emmanuel Macron a également eu un mot pour les victimes palestiniennes. « Toutes les vies se valent, inestimables, aux yeux de la France », a-t-il souligné, évoquant la « tornade de souffrance » provoquée par « le déchirement du Moyen-Orient ».

Cette cérémonie d’hommage s’est ouverte en milieu de journée par une interprétation de « Kaddish », l’une des « Deux mélodies hébraïques » composées par Maurice Ravel, sous les doigts d’un pianiste et d’un violoniste de la Garde républicaine. Le Kaddish est une prière à la gloire de Dieu dans la religion juive, dont il existe une variante à l’attention des morts. Le discours du président de la République a été suivi par la sonnerie aux morts, puis une Marseillaise entonnée a cappella par la Garde républicaine, et enfin un arrangement pour harmonie de la Marche funèbre de Frédéric Chopin.

Avec 42 victimes françaises, la journée du 7 octobre, qui a fait plus d’un millier de morts en Israël, reste l’attaque terroriste la plus meurtrière pour la France depuis l’attentat de Nice, le 14 juillet 2016. Six Français ont également été blessés. Depuis, quatre Français ont été libérés par le Hamas, alors que trois autres ressortissants sont toujours portés disparus et présumés otages.

Partager cet article

Dans la même thématique

Capture 2
3min

Politique

Cancers : l’Union européenne n’a pas « d’excuse pour ne rien faire »

Un sommet européen sur le Cancer doit se tenir à Bruxelles du 19 au 20 novembre. Il s’agit de la deuxième cause de mortalité sur le Vieux Continent. Chaque année, 2,6 millions de nouveaux cas sont diagnostiqués. Tabac, alcool, pesticides, polluants divers, nos modes de vie et conditions de travail sont en cause. Alors, comment endiguer le fléau du cancer dans l’Union européenne ? Pourquoi sommes-nous aussi touchés ? Ici l’Europe ouvre le débat avec les eurodéputés Laurent Castillo (PPE, France) et Tilly Metz (Verts, Luxembourg). L'UE n'a pas "d'excuse pour ne rien faire", estime cette dernière.

Le

Paris : session of questions to the government at the Senate
9min

Politique

Face à un « budget cryptosocialiste », la majorité sénatoriale veut « éradiquer tous les impôts » votés par les députés

Ils vont « nettoyer » le texte, le « décaper ». Les sénateurs de droite et du centre attendent de pied ferme le budget 2026 et le budget de la Sécu. Après avoir eu le sentiment d’être mis à l’écart des discussions, ils entendent prendre leur revanche, ou du moins défendre leur version du budget : plus d’économies et faire table rase des impôts votés par les députés.

Le

Marseille: Amine Kessaci candidate
4min

Politique

Assassinat du frère d’Amine Kessaci : le militant écologiste engagé contre le narcotrafic était « sous protection policière et exfiltré de Marseille depuis un mois »

Le petit frère d’Amine Kessaci, jeune militant écologiste marseillais, connu pour son combat contre le narcotrafic, a été tué par balles jeudi soir à Marseille. L’hypothèse d’un assassinat d’avertissement est privilégiée et pourrait faire basculer la France un peu plus vers ce qui définit les narco Etats. C’est ce que craignaient les sénateurs de la commission d’enquête sur le narcotrafic. Le sénateur écologiste de Marseille Guy Benarroche, proche d’Amine Kessaci a pu s’entretenir avec lui, ce matin.

Le