Hôpital : Damien Abad veut une hausse de 25% des salaires avec l’aide du privé

Hôpital : Damien Abad veut une hausse de 25% des salaires avec l’aide du privé

Au premier jour du Ségur de la Santé, le président du groupe LR à l’Assemblée nationale propose une augmentation de 5 % des salaires des soignants, chaque année, pendant cinq ans. Face à des finances publiques « en grande difficulté », il préconise des rapprochements avec le secteur privé.
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« Pas seulement des primes mais une augmentation des salaires sur la durée » : voici ce qu’encourage Damien Abad, le chef de file des députés Les Républicains pour refonder l’hôpital. « La revalorisation salariale est indispensable, elle doit être structurante », a-t-il expliqué dans « Audition publique », l’émission hebdomadaire des chaînes parlementaires, en partenariat avec Le Figaro Live. Le député défend le principe d’une loi de programmation quinquennale qui prévoirait 5% de hausse des salaires des soignants chaque année. Alors que s’est ouvert, ce lundi, et pour sept semaines, le « Ségur de la Santé », une grande concertation pour préparer une refonte de l’hôpital après la crise du Covid-19, Damien Abad espère ne pas y voir seulement « un énième plan hôpital ». Sans donner de chiffres, le Premier ministre a promis une « hausse significative » pour les salaires des personnels soignants.

Mais sur cette revalorisation salariale, « tout ne pourra pas être financé par le budget de l’État et par les finances publiques, qui sont déjà en grande difficulté », a mis en garde Damien Abad. Le chef des députés LR propose de faire intervenir le privé, imaginant des « complémentarités » et des « rapprochements » entre hôpitaux et cliniques. « Il va falloir travailler à des partenariats public-privé et à des imbrications entre le public et le privé beaucoup plus fortes, beaucoup plus conséquentes, pour qu’à nouveau, l’hôpital public redevienne attractif », a-t-il développé.

« Les 35 heures ont détruit l’hôpital public », répète le député LR

Cet effort salarial sera, selon lui, une « priorité », mais ne sera « pas suffisant ». « Je suis de ceux qui disent que les 35 heures ont détruit l’hôpital public », a-t-il asséné, parlant d’un ministre de la Santé « hésitant » voire « en retrait » sur cette question. Olivier Véran a seulement évoqué de possibles assouplissements, sans déréglementer. Or, pour le député LR, cette question est bien au « cœur du débat » et ne masque pas, selon lui, les revalorisations que son camp propose. « Ce sera nécessaire de mener les deux, mais ce serait mentir au personnel soignant que de leur dire uniquement "on va augmenter votre salaire sans efforts en tant que tels". »

Réclamant une « sanctuarisation » de la fonction publique hospitalière avec un « moratoire » sur les fermetures d’hôpitaux ou de lits, pour « échapper à toute logique comptable », Damien Abad a également encouragé l’État à « renforcer » la médecine libérale et les petits établissements de proximité.

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