En blouses blanches et bleues, plusieurs milliers de personnels hospitaliers ont commencé à manifester jeudi en début d'après-midi à Paris pour réclamer un "plan d'urgence" et "faire pression" sur le gouvernement, sommé de "prendre cette crise au sérieux".
"Il est urgent d'agir", "l'hôpital est mort, réanimez-le", "hôpital public en urgence vitale": la gravité des slogans sur les banderoles tranchait avec l'ambiance festive et bon enfant du cortège parti de Port-Royal vers 14H00, a constaté une journaliste de l'AFP.
Fanfare, pétards, sifflets et sirènes pour se faire entendre, fumigènes et "die-in" pour le côté théâtral, les manifestants avançaient en direction des Invalides, en espérant qu'une délégation soit reçue à Matignon en fin de journée.
Une poignée de représentants devait être accueillie au Sénat, selon Oriane Plumet, infirmière à la Pitié-Salpêtrière et vice-présidente du collectif Inter-Urgences.
"Il faut faire pression, montrer notre rapport de force", a-t-elle déclaré à l'AFP, précisant que son collectif tiendrait une assemblée générale à l'hôpital Cochin après la manifestation.
"Il y a des chances pour qu'on appelle à la mobilisation le 5 décembre", a-t-elle ajouté. Plusieurs syndicats dont la CGT et FO appellent à partir de cette date à une grève interprofessionnelle contre la réforme des retraites, qui s'annonce très suivie à la SNCF et la RATP.
Une autre assemblée générale est prévue en même temps à la Pitié-Salpêtrière, où le collectif Inter-Hôpitaux "décidera de la suite du mouvement".
Sa porte-parole, Anne Gervais, hépatologue à l'hôpital Louis Mourier (Colombes, Hauts-de-Seine) a estimé qu'"il faut que l'hôpital public soit maintenu, s'il ne l'est pas le gouvernement en verra les conséquences dans les urnes et ce sera catastrophique".
L'emblématique Patrick Pelloux, médecin au Samu de Paris et président de l'Association des urgentistes de France (Amuf) a pour sa part exhorté le gouvernement "à prendre cette crise au sérieux", avertissant que "ça ne va pas s'arrêter comme ça".