Scandale au Samu de Strasbourg avec la mort de Naomi Musenga, deux morts décédés sur leur brancard, des informations judiciaires ouvertes à Saint-Étienne et à Cahors après des décès de patients qui avaient appelé le Samu… Les urgences en France connaissent une période difficile.
« Je tiens à rassurer les personnes qui appellent le Samu. Il y a eu, et il y a, des appels qui sont mal traités, c’est normal, le Samu reçoit 25 millions d’appels par an. Et donc on peut imaginer que sur 25 millions d’appels il y ait un certain nombre d’appels qui ne soient pas conformes » précise Agnès Buzyn avant de déclarer : « Ce qui compte pour moi, c’est de vérifier que ces événements n’existent plus, et de remettre le Samu face à ses responsabilités ». Elle envisage notamment de prendre des mesures dans le sens d’un meilleur contrôle de ces appels, et d’une meilleure formation des agents.
Les urgentistes et le Samu que la ministre a convoqué au ministère de la Santé lundi, lui remettront un plan d’action le 1er juillet, de sorte à mettre « tous les Samu aux normes de qualité nécessaire ».
Des urgences engorgées
Selon la ministre de la Santé, il y a un second problème, celui des urgences.
« Les urgences sont engorgées » commente-t-elle, ce qui crée de l’attente dans les structures. Ce problème est lié à plusieurs paramètres « parfaitement identifiés » par le gouvernement, qu’elle énumère : « D’abord une difficulté à trouver un médecin en ville, le fait que les urgences, c’est gratuit, et le fait qu’il y ait peu de lits d’aval, notamment pour les personnes âgées, qui vont directement de l’EPHAD aux urgences ».
« Nous travaillons à une transformation de notre système de santé, qui vise à améliorer le lien entre le public et l’hôpital public, et la médecine de ville ». rappelle Agnès Buzyn.
Un numéro unique pour les urgences ?
« Il y a une réflexion sur un numéro unique » affirme la ministre de la Santé. « La question est de rassembler les numéros de grande urgence : la police, les pompiers, le Samu, dans un seul numéro d’urgence. L’avantage, c’est que les Français n’ont à numériser qu’un seul numéro (…) ». L’inconvénient, c’est le tri : « Il faut ensuite faire un tri entre ce qui relève de la police, des pompiers, ou du Samu. Et on voit bien que le passage de l’information est une étape à risque » explique-t-elle, en évoquant le cas de Naomi Musenga.
Gérard Collomb et Agnès Buzyn ont lancé une mission, en janvier, pour statuer sur le numéro unique. Un rapport doit leur être remis ce mois-ci. « Et il y aura des décisions prises cet été » informe la ministre.
Un budget santé en hausse
La ministre de la Santé avait déclaré qu’on ne toucherait pas au budget de la santé sur les trois prochaines années. Néanmoins, l’opposition dit qu’au contraire, des économies seront faites de plus d’un milliard.
« Chaque année le budget de la santé augmente, et cette année il augmente plus que les quatre dernières années, puisqu’on a fixé une augmentation globale du budget de la santé de 2.3% (…) c’était un engagement d’Emmanuel Macron » explique-t-elle, avant d’affirmer que « le budget des hôpitaux va augmenter de plus d’1 milliard cette année ».
« Ce qui est reproché, c’est que cette augmentation n’est pas suffisante (…) Les syndicats reprochent que l’on n’augmente pas de 4%, ce qui serait la pente naturelle de l’augmentation des dépenses, parce que notre système structurellement dysfonctionne » explique la ministre.
Selon elle, il ne faut pas continuer à considérer qu’il faille augmenter le budget de 4% par an, car « aucun pays ne peut se permettre ça », et que s’il augmente de cette façon, c’est parce qu’il est mal organisé : « Il y a des doublons, de la perte en ligne, nous nous organisons mal entre professionnels de la ville et de l’hôpital ».
« C’est cette réforme là qui permettra de mieux soigner les gens, d’avoir des parcours plus fluides, d’arrêter de dépenser inutilement » conclut Agnès Buzyn.
Hopitaux : « Le budget va augmenter d’1 milliard cette année » affirme Buzyn 2