Les objectifs de la loi de transition énergétique, qui impose la réduction de la part du nucléaire en France, ne seront pas remis en cause, a insisté jeudi le ministre Nicolas Hulot, soulignant que "ce n'est pas EDF qui doit faire la politique énergétique de l'Etat".
"Le projet validé en conseil d'administration (d'EDF) de prolonger comptablement les réacteurs de 900 MW de 40 à 50 ans d'exploitation, s'appuie sur une conviction technique de l'exploitant qu'ils passeront prochainement leur 4e visite décennale", a-t-il dit devant la commission d'enquête parlementaire sur la sûreté et la sécurité des installations nucléaires.
"On ne peut empêcher EDF de faire des prévisions (...) Les intérêts d'EDF on peut les comprendre. (Mais) au final, sur la sécurité, l'ASN (Autorité de sûreté nucléaire) a la main, et après, sur les réacteurs qu'on prolonge, qu'on relance ou qu'on ferme c'est le gouvernement qui garde la main", a-t-il ajouté, répondant à une question de Barbara Pompili (LREM).
"Ce n'est pas EDF qui doit faire la politique énergétique de l'Etat (...), de nous dire (...) que nous n'allons pas fermer d'autres réacteurs pendant le quinquennat", a-t-il insisté.
Le ministre a reçu les ONG dans la soirée, qui se sont félicitées de cette mise au point, tout en regrettant qu'il n'évoque pas de fermetures d'autres réacteurs que Fessenheim pendant le quinquennat. "Ce n'est pas satisfaisant", a affirmé Anne Bringault du réseau Action climat.
Selon M. Hulot, "à ce stade il est trop tôt pour pouvoir dire à quel moment fermer -- au-delà de Fessenheim qui sera fermé dans le quinquennat".
Concernant la doyenne des centrales françaises qui doit fermer à l'ouverture de l'EPR de Flamanville, "les informations récentes (sur des défauts de soudure, ndlr) sont un paramètre nouveau", a-t-il dit.
"Si les derniers événements devaient repousser de plusieurs années l'ouverture de Flamanville, vous pensez bien que je ne m’accommoderai pas de cette situation en ce qui concerne le calendrier de Fessenheim", a-t-il assuré.
Pour l'heure, le démarrage de Flamanville est prévu à la fin de l'année pour une mise en service commerciale en 2019, avec sept ans de retard sur le calendrier initial.
La loi de transition énergétique (LTE) de 2015 pose la baisse de la part du nucléaire à 50% de la production d'électricité. Le gouvernement a cependant renoncé à le faire pour 2025, horizon fixé par la loi.