« Il faut beaucoup attendre de la politique » selon Amos Gitai

« Il faut beaucoup attendre de la politique » selon Amos Gitai

Invité de l’émission « On va plus loin », Amos Gitai, réalisateur israélien, est venu parler de son nouveau film, « A l’Ouest du Jourdain » et de son désir constant de voir la résolution du conflit israélo-palestinien.
Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

Cette semaine sort en France le nouveau film du réalisateur israélien Amos Gitai, « A l’Ouest du Jourdain », présenté en mai dernier à Cannes, à la Quinzaine des réalisateurs. Il s’agit d’un documentaire dans lequel le cinéaste donne la parole à ceux, Israéliens comme Palestiniens, qui souhaitent une réconciliation. « Comme la scène politique est complètement bloquée, qu’il n'y a aucune perspective pacifique, ce sont des gens qui ne sont pas satisfaits de regarder la télé, le journal de 20 heures (…) et de râler devant.  Ils disent qu’il faut être engagé individuellement (…), que pour que le présent change, il faut lutter. Ce n’est pas suffisant d’être spectateur » explique le réalisateur.

Chacun doit agir à son niveau, « moi, comme citoyen israélien, attaché à ce pays mais pas toujours d’accord avec la politique, j’ai fait un geste. Mon médium c’est le cinéma » dit-il.  Même si le rôle des politiques reste fondamental pour le réalisateur : « Je crois qu’il faut beaucoup attendre de la politique mais malheureusement, ils ne font pas leur boulot. Ils ne sont pas assez engagés, pas assez déterminés d’essayer de résoudre ce conflit. Ça traîne depuis presque 100 ans. Il y a énormément de gaspillage de vies, de ressources, dans toute la région ». 

Et d’ajouter : « S’il n’y a pas une reconnaissance de l’autre, il n’y a pas la paix. C’est comme un rapport amoureux, il faut que l’autre existe (…), qu’on accepte qu’on n’est pas les mêmes, mais qu’il faut qu’on trouve un modus vivendi pour dialoguer ».   

Quand on lui demande de donner son analyse de certaines scènes du film, Amos Gitai est plutôt réticent face à l’exercice : « C’est une erreur de la part des cinéastes de donner des significations à chaque plan (…) Le public est invité à faire un travail d’interprétation » estime le réalisateur israélien.  

Amos Gitai, qui va recevoir la Légion d’honneur fin octobre en France, se refuse à être pessimiste : « Il faut garder espoir (…) l’espoir c’est aussi un moteur de changement. Si on n’a pas l’espoir qu’est-ce qu’on devient ? Nihiliste ? (…) Il faut injecter des idées qui font avancer la cause de la paix ».

Interview du cinéaste israélien Amos Gitai pour la sortie de son film "A l'Ouest du Jourdain" (en intégral)
13:14

Interview d'Amos Gitai en intégralité

Dans la même thématique

« Il faut beaucoup attendre de la politique » selon Amos Gitai
3min

Politique

Dissuasion nucléaire française élargie : « Impossible d’imaginer qu’il y ait 27 doigts sur un bouton »  pour Bernard Guetta

L’heure est à l’urgence pour les Européens. Dans un climat mondial tendu, avec les décisions américaines de ne plus participer massivement à la protection des Européens, les dirigeants des États membres de l’Union convergent vers l’idée d’une défense européenne commune, et surtout, d’un réarmement massif. À quoi correspondent les 800 milliards promis par la Commission européenne ? Pour quels achats ? Quid de l'élargissement de dissuasion nucléaire française aux autres pays européens ? Caroline de Camaret et Alexandre Poussart ouvrent le débat dans Ici l’Europe avec l’eurodéputé français Bernard Guetta, et l’Allemande Hannah Neumann du parti des Verts.

Le

Taxe Zucman : après les députés, les sénateurs écologistes à l’offensive sur le projet d’impôt de 2 % sur la fortune des plus riches
6min

Politique

Taxe Zucman : après les députés, les sénateurs écologistes à l’offensive sur le projet d’impôt de 2 % sur la fortune des plus riches

La proposition de loi des députés écologistes, adoptée en février à l’Assemblée nationale, sera inscrite dans le prochain espace réservé de leurs homologues sénateurs. Inspiré des travaux de l’économiste Gabriel Zucman, le texte instaure un impôt plancher de 2 % sur le patrimoine des « ultra-riches ». Ses chances d’adoption au Sénat sont très minces, mais ses partisans espèrent convaincre.

Le