« Il faut composer avec la Russie qui doit redevenir un partenaire à terme », affirme Julien Odoul (RN)
Invité de notre matinale, Julien Odoul est revenu sur la politique étrangère détaillée par Marine Le Pen hier en conférence de presse, et notamment sur sa position vis-à-vis de la Russie. Le porte-parole du RN a confirmé que quand la guerre en Ukraine serait terminée, la Russie devrait redevenir un partenaire.

« Il faut composer avec la Russie qui doit redevenir un partenaire à terme », affirme Julien Odoul (RN)

Invité de notre matinale, Julien Odoul est revenu sur la politique étrangère détaillée par Marine Le Pen hier en conférence de presse, et notamment sur sa position vis-à-vis de la Russie. Le porte-parole du RN a confirmé que quand la guerre en Ukraine serait terminée, la Russie devrait redevenir un partenaire.
Louis Mollier-Sabet

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Hier, Marine Le Pen a tenu une conférence de presse détaillant sa politique internationale, où où elle a précisé sa position par rapport à la Russie : « Dès que la guerre russo-ukrainienne sera achevée et aura été réglée par un traité de paix, je me prononcerai en faveur de la mise en œuvre d’un rapprochement stratégique entre l’OTAN et la Russie, comme cela avait naguère été envisagé. » Mais ce « rapprochement » a-t-il d’autres conditions que la fin de la guerre ? « Bien-sûr qu’il y a des conditions pour que la Russie puisse revenir dans le concert des Nations », répond Julien Odoul. Le porte-parole du Rassemblement national détaille : « Il faudra composer avec la Russie, le peuple russe doit redevenir, à terme, un partenaire. L’Allemagne est redevenue un partenaire après trois guerres. » Et ce même avec Vladimir Poutine ? « Aujourd’hui, M. Poutine est à la tête de la Russie, on est obligés de composer avec lui. L’objectif n’est pas de lui envoyer des incriminations, d’ailleurs M. Macron n’est pas dans la surenchère verbale. »

« À partir du moment où vous livrez des armes à l’Ukraine, vous rentrez dans le conflit »

Marine Le Pen « soutient » ainsi l’Ukraine, « comme nous le faisons avec l’accueil des réfugiés » explique Julien Odoul. Sur les sanctions économiques, en revanche, Marine Le Pen y serait favorable « tant qu’elles n’handicapent pas le peuple français » et elle est notamment favorable aux sanctions contre les oligarques russes.

De même sur les livraisons d’armes létales, que la candidate du Rassemblement national n’approuve pas : « À partir du moment où vous livrez des armes à l’Ukraine, vous rentrez dans le conflit. Il y a une frontière extrêmement mince », explique Julien Odoul.

Sur la Crimée, Julien Odoul conteste le terme d’annexion : « Vous parlez d’annexion, mais il y a eu un référendum en Crimée, il n’y a pas eu de flux de réfugiés ukrainiens venant de Crimée parce que les habitants se sentaient russes et ont approuvé que la Crimée revienne à la Russie. Nous respectons la souveraineté des peuples et le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. »

L’appartenance au commandement intégré de l’OTAN « inclut une forme de vassalisation »

Mercredi, Marine Le Pen a précisé sa position concernant l’OTAN, en rappelant qu’elle entendait seulement quitter le commandement intégré : « Je voudrais dissiper tout malentendu ; je souhaite simplement renouer avec la politique qui fut la nôtre de 1966 à 2009, qui n’impliqua nullement une soumission à Moscou, un éloignement de nos engagements au titre de l’article 5. »

Le porte-parole du Rassemblement national justifie cette volonté par l’exemple de la diplomatie déployée par la France entre 1966 et 2009, quand elle n’appartenait pas au commandement intégré : « On a bien vu en 2003 que l’indépendance avait du poids, avec le refus de participer à l’intervention américaine, illégitime en Irak. Il est très important que la France retrouve cette vocation indépendante. »

Pour Julien Odoul, l’appartenance au commandement intégré « inclut une forme de vassalisation » : « Le message de la France n’est plus perçu comme indépendant et singulier. Il n’est pas question de quitter de l’OTAN, mais le commandement intégré, c’est encore autre chose. Quand M. Macron est allé parler à M. Poutine, la place de la France n’était pas celle d’une France indépendante, mais de porte-parole des intérêts américains. »

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