La composition du gouvernement de Michel Barnier se fait attendre et la question d’une éventuelle hausse d’impôt, comme le casting, cristallisent les tensions. Le premier ministre a annulé au dernier moment une rencontre avec Gabriel Attal. Au sein de Renaissance, on met en garde Michel Barnier sur la tentation d’une politique trop éloignée du bloc central.
« Il faut essayer, à un moment ou un autre, de construire une majorité » avec LR, estime Jean-Pierre Raffarin
Par Romain David
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« J’espère qu’il y aura un accord possible avec LR. » Invité ce mardi 9 mai de « Bonjour chez vous », la matinale de Public Sénat, l’ancien Premier Ministre Jean-Pierre Raffarin a milité pour un rapprochement de la droite et de la majorité présidentielle, invoquant un risque de blocage politique qui pourrait servir de marchepied à l’extrême droite en 2027. « Nous avons quatre ans devant nous. Si pendant quatre ans il n’y a pas de réforme possible, pas de dynamique gouvernementale, s’il n’y a pas une action qui entraîne les Français, naturellement nous allons directement à une élection de Madame Le Pen », a-t-il voulu alerter.
« Je pense qu’il faut essayer, à un moment ou un autre, de construire une majorité. Il y a une majorité dans ce pays, c’est une majorité de centre-droit », estime Jean-Pierre Raffarin. « Si on regardait les programmes des uns et des autres, on trouverait assez vite un consensus au cœur même de l’Assemblée nationale, voire une majorité. Les choses me paraissent accessibles », estime cet ancien sénateur, qui reconnaît « des crispations » dans chaque camp.
« Il faut des députés-maires et des sénateurs-maires »
« Il y a sans doute une majorité au Parlement, pour peu que l’on trouve le programme adapté à cette majorité », poursuit Jean-Pierre Raffarin, qui évoque notamment, parmi les thématiques susceptibles de rassembler le plus grand nombre, une réforme de la décentralisation et des institutions. « Je trouve absurde que l’on ne puisse pas avoir de maires à l’Assemblée nationale ou au Sénat. Il faut des députés-maires et des sénateurs-maires. Je pense qu’il faudrait revenir à des élections législatives en cours de quinquennat, avec un mandat de quatre ans des députés », détaille-t-il, plaidant pour « une respiration démocratique » pendant le mandat présidentiel.
Il évoque encore le texte sur l’immigration, dont la présentation a été repoussée, à la demande notamment de Gérard Larcher, le président du Sénat, alors que les orientations annoncées soulèvent de vives réticences, aussi bien à droite qu’à gauche.
Gérard Larcher cité comme éventuel Premier ministre
Alors que fin avril, la rumeur circulait d’une éventuelle nomination de Gérard Larcher à Matignon, l’intéressé a répété dimanche, sur le plateau du « Grand Jury » RTL/Le Figaro/LCI, qu’il refuserait « clairement ». « Être Premier ministre, cela procède d’un projet qu’on partage, d’un contrat qu’on a passé et donc que ça n’est possible qu’avant ou après une élection », a-t-il déclaré. « Il a évidemment les qualités pour faire ça. En tout état e cause, si cela devait se faire un jour, cela ne se ferait pas avant les sénatoriales de mon point de vue », commente Jean-Pierre Raffarin. « Les sénatoriales mobilisent le Sénat, ce sont des élections très importantes, qui en général se font contre Paris, contre le pouvoir central ».
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