« Il faut préserver l’indépendance de cette institution très précieuse », décrit Philippe Bas, futur membre du Conseil constitutionnel

Sénateur depuis 2011, Philippe Bas s’apprête à quitter le palais du Luxembourg pour le Conseil constitutionnel. Une nouvelle expérience qu’il accueille avec « passion ». L’élu de la Manche estime que son expérience parlementaire durant la période de pandémie du Covid-19, marquée par de nombreuses restrictions imposées aux Français pour les protéger, l’a « préparé » à sa nomination en tant que Sage.
Théodore Azouze

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Sa dernière interview en tant que sénateur, plus de 13 ans après son élection. Philippe Bas, qui siège au palais du Luxembourg depuis 2011, s’apprête à rejoindre le Conseil constitutionnel, quelques jours après la nomination de Richard Ferrand à sa tête. « J’appréhende ce nouveau rôle avec une forme de passion, une passion pour la Constitution », indique l’élu LR de la Manche, invité dans la matinale de Public Sénat ce mardi 25 février. Il rejoindra officiellement la rue de Montpensier le 1ᵉʳ mars prochain.

Dans un souci de réserve, Philippe Bas ne sera plus amené à s’exprimer dans les médias après cette période. « Il faut préserver l’indépendance de cette institution très précieuse : si vous voulez être un Sage, vous ne rentrez pas dans l’arène », schématise-t-il. Son souhait une fois intronisé ? Contribuer à protéger « les droits fondamentaux » garantis par le texte fondateur de la Vᵉ République. « Si personne ne s’en occupe et qu’on peut les bousculer pour mettre en œuvre une certaine politique pendant un temps donné, alors c’est très grave », soutient l’ex-ministre sous Jacques Chirac. « Il faut que la politique soit respectueuse du droit. »

« Des années extraordinaires » en tant que sénateur

En trois mandats de sénateur, Philippe Bas a vécu de nombreux épisodes de la vie politique française. En tant qu’ancien président de la commission des Lois (2014-2020), il dit notamment avoir été marqué par les débats autour de la lutte contre le terrorisme ou sur la place des communes. Mais la période du Covid-19 l’a aussi directement confronté à la question du respect des libertés publiques au moment d’établir des lois – aussi exceptionnelles soient-elles. « Quand on a fait le confinement, le pass sanitaire, qu’est-ce qu’on n’a pas entendu ? On a sauvé des vies humaines en réalité, mais au prix de l’acceptation par les Français de restrictions à leurs libertés. »

Il assure que la période de la pandémie a été formatrice pour sa nouvelle fonction à venir. « D’une certaine façon, cette expérience m’a préparé à celle que je vais vivre maintenant. » Au-delà de sa participation à l’élaboration de ces textes législatifs, Philippe Bas retient de ses années de sénateurs un aspect politique « qui, sur le plan humain, est particulièrement enrichissant ». Tout en promettant « avoir passé » au Palais du Luxembourg « des années qui comptent parmi les plus extraordinaires de [son] existence ».

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