La porte-parole du gouvernement Maud Bregeon a assuré ce mercredi à la sortie du Conseil des ministres qu’Emmanuel Macron a acté qu’il n’y avait pour le moment pas « de socle plus large que celui qui est en place aujourd’hui » pour gouverner. Mais, après les consultations des responsables de partis mardi, « le président continue à écouter et à tendre la main ».
« Il faut repenser la question de la laïcité aujourd’hui » assure Michel Onfray
Par Public Sénat
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Michel Onfray était sur le plateau d’« Allons plus loin » lundi 3 février.
Interrogé par le sénateur communiste des Hauts-de-Seine, Pierre Ouzoulias pour savoir s’il faut ou non laisser la religion uniquement à la sphère privée, le philosophe Michel Onfray, a répondu par oui et par non : « C’est un traité politique le Coran. Le Talmud aussi. Et puis les Évangiles également. Donc, on ne peut pas dire qu’il y aurait d’un côté, le privé et de l’autre le public (…) Il faut repenser la question de la laïcité aujourd’hui. »
Le philosophe n’est pas en faveur de la proposition de loi du président de la commission des lois, le sénateur (LR) Philippe Bas permettant de rajouter dans la Constitution « Nul individu ou nul groupe ne peut se prévaloir de son origine ou de sa religion pour s’exonérer du respect de la règle commune » : « On a mis trop de choses dans la Constitution. On a enlevé trop de choses (…) Je pense que la République c’est « Liberté, égalité, fraternité ». À quoi j’ajoute « laïcité » et « féminisme ». On n’a pas besoin forcément d’écrire cela dans la Constitution parce que la Constitution, d’une certaine manière, c’est un chiffon de papier. Ce qui est intéressant c’est ce qu’on vit vraiment, c’est ce que font les hommes politiques et c’est leur façon de prendre le réel en considération. »
Michel Onfray a également expliqué être en faveur « du financement de tous les cultes » par l’État. Il s’est dit pour que le Concordat s’applique à toutes les régions françaises : « De façon à ce que la religion qui est politique, puisse être gérée avec les politiques. »
À la question de savoir ce qu’il pense de l’affaire Mila, cette adolescente menacée de mort après avoir tenu sur les réseaux sociaux, des propos violents contre l’Islam, Michel Onfray répond : « On a affaire à une jeune fille de 16 ans, avec la culture d’une jeune fille de 16 ans, avec les réflexes des médias, d’internet etc. (…) [et] qui n’a pas dû mesurer du tout ce qu’elle dit (…) Puis d’un seul coup, des menaces de mort. Dans l’esprit, elle a raison, on doit pouvoir critiquer une religion [mais]on n’est pas tenu d’être grossier/vulgaire. Je le déplore (…) Après ce sont les gens qui réagissent autour, qui nous disent des choses sur notre société ».
« La critique des religions est défendable, je le fais moi-même mais avec des arguments (…) je comprends que des musulmans puissent être blessés. »