Une grève illimitée a démarré dimanche soir dernier, dans plusieurs services d’urgence en Ile-de-France, afin de dénoncer une dégradation des conditions de travail et un manque d’effectifs.
Sur le plateau d’« On va plus loin », Patrick Pelloux, président de l'association des médecins urgentistes, s’alarme du quotidien des urgentistes : « C’est très difficile parce que les urgences reçoivent à la fois toute la crise sociale et la crise sanitaire. La crise sociale (…) c’est notamment ce qui a fait le mouvement des « gilets jaunes » (…) La crise sanitaire c’est bien sûr le problème de l’accès aux soins en médecine de ville (…) Entre la médecine de ville (…) et les urgences, il n’y a rien. Il faut inventer un système, probablement faire des dispensaires version moderne, des centres de santé version moderne (…) mais quelque chose qui permette d’avoir une alternative à l’accès aux urgences. »
Pour Patrick Pelloux, la montée de la violence dans les urgences est devenue « considérable » : « Les pouvoirs publics devraient s’y intéresser. Les infirmières, il n’y a pas une journée où elles ne se font pas insulter. » Les causes ? Le président de l'association des médecins urgentistes pointe du doigt l’allongement des délais d’attente, des patients qui s’énervent, voire des quartiers difficiles avec « des bandes qui essaient de faire leur propre loi au niveau des urgences ».
Pour pallier ces problèmes, Patrick Pelloux réclame « une réponse de la force publique et de l’ordre public aux urgences, sans attendre » : « Il faut probablement refaire un délit et aggraver les peines et les amendes lorsque vous insultez une infirmière ou un agent hospitalier dans l’exercice de ses fonctions. »
Le président de l'association des médecins urgentistes dénonce un désengagement de l’état « de tous les côtés ». « Ce qu’on demande nous, c’est de ne pas fermer le Smur de Lons-le-Saunier, de ne pas fermer la maternité de Creil. Parce que si on garde les hôpitaux et qu’on change ce qu’il y a dedans et qu’on continue à fermer les services, ça n’ira pas. »
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OVPL. Entretien avec Patrick Pelloux (en intégralité)