Si Gabriel Attal s’est engagé devant les sénateurs à ne plus surtransposer les normes européennes, pour Bruno Retailleau, cette promesse est insuffisante pour répondre à la crise agricole actuelle. « La preuve, c’est qu’il y a de plus en plus de tension […] Ce qui manque au Premier ministre, c’est l’ambition de changer vraiment les choses. Quelques mesures, quelques ajustements ne peuvent pas faire de vision, de politique », a tancé le chef de file de la droite sénatoriale à la sortie de l’hémicycle ».
Pour Bruno Retailleau, Gabriel Attal « s’inscrit dans les pas d’Emmanuel Macron » et donc « ne peut pas assumer une rupture ». « La taxe lapin (qui consiste à payer quand on n’honore pas un rendez-vous chez le médecin), très bien, nous l’avons votée au Sénat, mais ce n’est pas ce qui fait une réforme complète du système de santé », a-t-il regretté.
Au sujet de la réforme de l’AME qui passera par la voie réglementaire, le sénateur de Vendée observe que « la partie la plus faible » du discours du Premier ministre porte sur le régalien. « Il n’y a pas de révolution pénale que les Français appellent de leurs vœux […] « L’aide médicale d’Etat ne passera pas par la loi. Donc une fois de plus, on méprise le Parlement. Qu’est ce qui reste du Sénat et du Parlement ? On a des 49.3 à gogo, des ordonnances qui ne sont même pas ratifiées. Et on a désormais un Conseil constitutionnel qui nous interdit de respecter la Constitution », s’est-il agacé, en référence à la décision sur la loi immigration.
Après le vote à l’unanimité de la Constitutionnalisation de l’IVG par les députés, Bruno Retailleau a rappelé son opposition car « l’IVG n’est pas menacée », « elle est même constitutionnalisée par plusieurs décisions du Conseil constitutionnel », estime-t-il en formulant une nouvelle fois sa demande d’une révision constitutionnelle afin que les Français puissent se prononcer par référendum sur la politique migratoire ».