« Il n’appartient pas à François Hollande de décider de qui sera à la tête du Parti socialiste » assure Michel Sapin

« Il n’appartient pas à François Hollande de décider de qui sera à la tête du Parti socialiste » assure Michel Sapin

Invité de Territoires d’Infos ce jeudi, l’ex-ministre de l’Économie dément toute ingérence de François Hollande dans la reconstruction du PS. Il assure que c’est à une « autre génération » de prendre les rênes. Luc Carvounas a annoncé, ce matin, sa candidature à la tête du PS.
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Par Héléna Berkaoui

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Le Congrès du Parti socialiste se tiendra dans près de 4 mois. Après le départ de Jean-Christophe Cambadélis et l’échec historique de la gauche à la présidentielle, le parti à la rose devra élire son nouveau premier secrétaire. Un Congrès de la dernière chance pour certains, une étape dans le processus « de reconstruction du parti socialiste » pour Michel Sapin. À noter que la nomination du député PS, Olivier Dussopt, au gouvernement, fragilise encore un peu plus le Parti socialiste. Ce départ a fait apparaître des désaccords au sein du groupe socialiste du Sénat. Le président du groupe, Didier Guillaume, en félicitant publiquement Olivier Dussopt, a déclenché la vive réprobation de ses collègues (Lire notre article). Michel Sapin pointe « la maladresse » de Didier Guillaume, tout en comprenant « la relation amicale » qu’il peut entretenir avec lui. « Il faut faire attention » à ne pas « troubler les cartes » conclut-il.

Invité de Territoires d’Infos ce jeudi, ce proche de François Hollande décrit « un paysage bouleversé » par l’ascension éclair d’Emmanuel Macron. Michel Sapin ne veut pas croire au ni droite, ni gauche incarné par le gouvernement actuel. « Cette structuration du débat politique en France, entre une pensée de droite raisonnable et une pensée de gauche qui est celle de la gauche de gouvernement (…) c’est quelque chose qui structure profondément la pensée des Français » analyse l’ex-ministre de l’Économie.

« C’est une autre génération qui est appelée à avoir des responsabilités au sein du Parti socialiste » assure Michel Sapin

« Il faut du temps pour la reconstruction du Parti socialiste » juge Michel Sapin. « Il faut du temps aussi du côté de la droite, même si je ne trouve pas qu’elle prend le bon chemin » estime-t-il. L’ancien ministre de l’Économie juge qu’il y a « une forme de radicalisation du discours au sein des Républicains. »

Luc Carvounas : 1er candidat à la tête du Parti socialiste

Le siège historique du PS, rue de Solférino, se serait-il délocalisé dans les bureaux de François Hollande, rue de Rivoli ? Michel Sapin jure que non. François Hollande « ne sollicite personne mais quand quelqu’un veut venir le voir, il le voit » explique-t-il. Les allées et venues rue de Rivoli, notamment relatées par un papier du Monde, laissent croire que François Hollande n’a pas complètement tiré un trait sur sa vie politique. D’aucuns imaginent déjà qu’il cherche à  influer sur les élections internes du parti. D’un ton ferme, Michel Sapin assure  qu’il « n’appartient pas à François Hollande de décider de qui sera à la tête du Parti socialiste. »

« Luc Carvounas a, de par son itinéraire, vocation à être dans cette majorité » affirme Michel Sapin
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Qui aura les bonnes grâces de l’ex-président ? Michel Sapin ne répond pas. Luc Carvounas, député PS du Val-de-Marne, a annoncé sa candidature ce matin. Cet ancien proche de Manuel Valls entend aujourd’hui incarner l’aile gauche du parti. « Luc Carvounas a, de par son itinéraire, vocation à être dans cette majorité » affirme Michel Sapin. Il prévient toutefois que « le prochain congrès, n’est pas le congrès qui désigne le prochain candidat à la présidence de la République. Le prochain congrès c’est la première étape d’une reconstruction qui sera lourde. »

Parmi les autres candidats potentiels à la tête du parti figurent un hollandais historique, Stéphane le Foll, ex-ministre de l’Agriculture. Samedi dernier, Stéphane le Foll a réuni ses soutiens pour un forum de la refondation du PS à la Bellevilloise. Le nom de Najat Vallaud-Belkacem, ancienne ministre de l’Éducation, circule également. Aussi, l’eurodéputé Emmanuel Maurel – soutien d’Arnaud Montebourg pendant la primaire PS – a laissé entendre qu'il présenterait sa candidature.

 

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