Il y a « un problème de l’islam et des musulmans » en France. Ces propos de Manuel Valls ont été tenus lors d’une conférence autour de l’identité en Espagne. Invité de Territoires d’Infos ce mercredi, Didier Guillaume – qui découvre ces propos à l’antenne – se dit « confus » et étonné « qu’il évoque cela » avant de s’interroger sur un possible problème de traduction (la conférence a effectivement eu lieu en Espagne).
Didier Guillaume, qui a été le directeur de campagne de Manuel Valls pendant la primaire, ne souscrit pas à ces propos. Catégorique, il affirme qu’il « n’y pas de problème avec l’Islam en France, il n’y a pas de problème avec les musulmans en France. » L’ancien Premier ministre qui a fait de la laïcité un marqueur de sa politique pointe aujourd’hui une religion, des religieux et non pas une quelconque dérive. À préciser : dans le même entretien, Manuel Valls a fustigé le « populisme » de ceux qui accusent « les étrangers et les musulmans. »
Médiapart - Charlie hebdo : « Je ne veux pas rentrer dans ce débat là. Il y a beaucoup d’agressivité de part et d’autre »
« Le problème c’est qu’aujourd’hui on ne parle pas de laïcité, on parle de ceux qui attaqueraient l’Islam et de ceux qui soutiendraient l’Islam » analyse-t-il. Didier Guillaume constate que « La gauche est très divisée sur ces sujets depuis très longtemps. » Entre une gauche qui prône une laïcité de combat et une gauche favorable à une laïcité soucieuse de préserver la liberté de culte, la tension monte. La guerre médiatique qui a opposé le média en ligne, Médiapart, et l'hebdomadaire satirique, Charlie hebdo a été particulièrement violente. Manuel Valls avait notamment accusé Edwy Plenel, le cofondateur de Médiapart, d'avoir émis « un appel au meurtre » contre Charlie hebdo.
« La laïcité ce n’est pas attaquer les religions. La laïcité ce n’est pas un glaive, c’est un bouclier » insiste Didier Guillaume. « Ce qui se passe entre Médiapart et Charlie, ce n’est pas un problème qui date d’aujourd’hui, c’est un problème qui découle de leurs histoires, l’histoire de la gauche de la gauche depuis des années, qui n’a jamais été tranchée » constate-t-il.
[Edit] Ce mercredi à 13 heures, Manuel Valls a tweeté le verbatim de ses propos pour tenter d'éteindre la polémique :