« Il n’y a pas de stratégie de rechange », prévient Gilles Simeoni
La venue d’Emmanuel Macron sur l’île de beauté est très attendue. Invité de Territoires d’Infos, le leader autonomiste corse prévient, les revendications formulées ne pourraient souffrir d’une fin de non-recevoir. Et en même temps, Gilles Simeoni ouvre la porte aux discussions.

« Il n’y a pas de stratégie de rechange », prévient Gilles Simeoni

La venue d’Emmanuel Macron sur l’île de beauté est très attendue. Invité de Territoires d’Infos, le leader autonomiste corse prévient, les revendications formulées ne pourraient souffrir d’une fin de non-recevoir. Et en même temps, Gilles Simeoni ouvre la porte aux discussions.
Public Sénat

Par Héléna Berkaoui

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Le président du conseil exécutif corse abat ses cartes. À quelques heures de l’arrivée du chef de l’État sur l’île de beauté, il prévient : « Il n’y a pas de stratégie alternative ». Inscription de la spécificité corse dans la Constitution, instauration d’un statut de résidence, co-officialité de la langue corse… Les revendications du leader autonomiste sont claires.

« Si nous nous perdons, ce sera aussi l’échec de la démocratie et ce sera forcément derrière l’échec de l’État et de la République »

« Aujourd’hui il n’y a pas de stratégie alternative, il n’y a pas de stratégie de rechange, les forces politiques qui aujourd’hui combattent les nationalistes n’ont pas la ressource, la vision, le soutien populaire indispensable pour réussir là où nous, nous pouvons réussir », avertit Gilles Simeoni. Et de prévenir, « si nous nous perdons, ce sera aussi l’échec de la démocratie et ce sera forcément derrière, l’échec de l’État et de la République ».  

Lire aussi. Hommage au préfet Érignac : « Ces 20 ans doivent permettre d’être dans une logique de réconciliation », affirme Gilles Simeoni.

Le président du conseil exécutif corse estime que « les heures qui s’annoncent sont décisives pour la Corse et pour l’État ». Les dirigeants corses se sont préalablement entretenus avec le Premier ministre, le président du Sénat et la ministre en charge du dossier corse. À l’issue de ces entretiens, les leaders corses avaient dénoncé une fin de non-recevoir (lire notre article).

Une manifestation aux airs de démonstration de force s’est tenue ce week-end. En outre, l'Assemblée de Corse a voté une résolution instaurant une forme de statut de résident. Le texte, qui sera sûrement retoqué, conditionne le droit à la propriété à une résidence permanente d'au moins 5 ans. Une manière de lutter contre la spéculation immobilière qui sévit sur l'île de beauté.  

« Il ne faut pas manquer le rendez-vous d’aujourd’hui (…) la balle est dans le camp du président de la République »

L’indépendantiste Jean-Guy Talamoni et l’autonomiste Gilles Simeoni rencontreront Emmanuel Macron ce soir à 20 heures. « Il ne faut pas manquer le rendez-vous d’aujourd’hui (…) la balle est dans le camp du président de la République », prévient Gilles Simeoni.

« On défend des solutions parce qu’on pense qu’elles sont les meilleures », plaide Gilles Simeoni
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« Nous, on pose des principes et on défend des solutions parce qu’on pense qu’elles sont les meilleures : statut de résident pour le foncier, statut de co-officialité pour la langue, amnistie pour les prisonniers politiques », déroule l’autonomiste corse qui insiste sur sa disposition au dialogue. « Acceptons de le mettre dans le champ du dialogue », plaide-t-il. Gilles Simeoni esquisse même des alternatives : si « l’amnistie des prisonniers n’est pas possible, rapprochons-les (géographiquement NDLR) ».    

Le préalable à une partie des revendications est l’inscription de la spécificité corse dans la Constitution. « Il ne s’agit de faire une exception corse, ça existe déjà pour beaucoup de territoires qui sont cités expressément » dans la Constitution, tempère Gilles Simeoni. L’avocat de formation précise également que cette inscription, selon lui, devrait passer « par l’article 74 de la Constitution qui est celui qui ouvre le spectre le plus large » et suggère de « ne pas rester dans l’article 72, qui est en fait l’article de droit commun, qui ne correspond pas aux intérêts de la Corse ».

Plus conciliant que son allié indépendantiste, Jean-Guy Talamoni, le président du conseil exécutif corse rappelle sa volonté de tracer « un chemin de paix et d’espoir ».        

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