La séance de questions au gouvernement s’est ouverte ce 12 mai au Sénat par une question de Jean-Baptiste Blanc, le sénateur LR du Vaucluse. C’est dans son département, à Avignon, qu’Éric Masson, un brigadier de 36 ans, a été abattu il y a une semaine alors qu’il intervenait sur un deal de rue. Au lendemain d’un hommage national auquel a participé le Premier ministre, le parlementaire a exigé des réponses concrètes à cette « nouvelle délinquance de masse ultraviolente totalement désinhibée, qui n’a peur ni de la sanction ni de son exécution ». « Nos concitoyens ne supportent plus ce goutte-à-goutte de criminalité, qui vient maintenant jusque dans nos campagnes », a relayé le sénateur provençal. L’élu de Cavaillon a réclamé au Premier ministre des moyens pour la justice et les forces de l’ordre. « Il n’est pas nécessaire de se lancer dans un énième concours Lépine d’une nouvelle loi pénale, sans cesse réécrite sous le coup de l’émotion, qui propose déjà des mesures existantes mais rarement appliquées. »
Le sénateur (Union centriste) de Haute-Savoie, Loïc Hervé, a également interrogé le gouvernement, en rappelant la mémoire de Stéphanie Monfermé, agente administrative de l’hôtel de police de Rambouillet, assassinée par un terroriste le 23 avril. « Après les pleurs et la colère, vient le temps des questions », a considéré ce corapporteur du texte sécurité globale. Le sénateur a demandé une « une protection et un soutien encore plus forts », réclamés par les policiers. « Il y a surtout la force des décisions que nous attendons de la justice, qui doivent être fermes dans leur prononcé comme dans la réalité de leur application », a-t-il ajouté.
« L’ensemble du gouvernement est mobilisé pour soutenir nos services de police et de gendarmerie »
Dans sa réponse, le gouvernement n’a pas annoncé de nouvelles décisions autres que celles déjà précisées par le Premier ministre ce lundi, à l’issue d’un échange avec les syndicats de police (relire notre article). Marlène Schiappa, ministre déléguée auprès du ministre de l’Intérieur, a répété qu’une réponse pénale plus ferme serait bientôt appliquée, citant notamment la peine de sûreté de 30 ans pour les crimes commis sur des policiers et gendarmes, ou encore la création d’un délit spécifique en cas de prise à partie des forces de l’ordre. « Il ne peut y avoir d’action policière efficace sans une réponse pénale dissuasive », a-t-elle insisté. « Soyez assurés que l’ensemble du gouvernement est mobilisé pour soutenir nos services de police et de gendarmerie. L’engagement de l’Etat dans la lutte contre l’insécurité du quotidien, contre les trafics de drogue, priorité numéro un du ministre de l’Intérieur, en Vaucluse comme partout ailleurs, est total pour offrir aux Français cette vie paisible à laquelle ils ont droit. »
La ministre en charge de la Citoyenneté a rappelé que les moyens de la justice et des forces de sécurité intérieure étaient en augmentation. Les forces de l’ordre ont bénéficié de 1,7 milliard d’euros supplémentaires depuis 2017. Elle a en outre précisé que la circonscription interdépartementale de sécurité publique Vaucluse-Gard allait bénéficier du renfort de 31 nouveaux gardiens de la paix en 2021.