« Il n’y a pas le choix » : Jérôme Guedj (PS) appelle à « construire un accord de non-censure » avec le gouvernement

Le député (PS) de l’Essonne Jérôme Guedj demande ce mercredi matin sur Public Sénat de nouvelles « avancées » en échange de la contrepartie de la « stabilité » du gouvernement de François Bayrou. Pour l’élu, « il n’y a pas le choix » que d’aboutir à un accord de non-censure. Parmi les revendications des socialistes, il met en avant la volonté de plus de « justice fiscale pour financer les services publics ».
Théodore Azouze

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Poursuivre les négociations pour « faire converger des points de vue ». Invité de la matinale de Public Sénat, le député socialiste Jérôme Guedj souhaite obtenir des « avancées » de la part du gouvernement sur le projet de budget en contrepartie de sa « stabilité ». « La bonne méthode, c’est de construire l’accord de non-censure. (…) Il n’y a pas le choix », estime le porte-parole du PS. 

Les représentants des groupes socialistes à l’Assemblée nationale et au Sénat, Olivier Faure et Patrick Kanner, ont été reçus lundi à Bercy par le ministre de l’Économie Eric Lombard et sa collègue chargée des Comptes publics, Amélie de Montchalin. Le Premier secrétaire du PS avait rappelé à la sortie de cette rencontre que ses troupes pourraient de nouveau censurer le gouvernement « s’il n’y avait pas des concessions remarquables pour les Françaises et les Français » apportées par les ministres.

Moyens des services publics et justice fiscale

Quelles sont les demandes du PS pour aboutir à un potentiel accord ? « On veut un financement à la hauteur des besoins pour l’ensemble des services publics » et davantage de « justice fiscale », précise Jérôme Guedj. L’élu espère avec ces échanges « ramener des victoires à la maison pour les Français ». Celles-ci pourraient se traduire selon lui par « des moyens supplémentaires pour le fonctionnement des hôpitaux et des Ehpad », « le renoncement au déremboursement des consultations médicales et des médicaments » ou encore « la non-suppression des 4000 postes dans l’Éducation nationale ».

« La question de la réforme des retraites fait aussi partie des évolutions dont il faudra que le gouvernement tienne compte », a également souligné Jérôme Guedj. Les socialistes ont mis sur la table ces dernières semaines une proposition de « gel » du texte de loi, adopté au début de l’année 2023. D’après Patrick Kanner, Amélie de Montchalin a évoqué « une proposition de modification » de la réforme des retraites au cours de l’entrevue de lundi avec les représentants du PS, sans rentrer plus avant dans le détail.

Le Nouveau Front populaire, alliance des partis de gauche mise en place lors des dernières législatives, fait face à des dissensions sur le fait de négocier, ou non, d’éventuels compromis avec les ministres en place. « Aujourd’hui, la France insoumise (…) nous reproche de discuter avec le gouvernement en place, préférant la destitution et l’organisation d’une élection présidentielle. On est en désaccord », a confirmé Jérôme Guedj sur ce sujet. Le mouvement fondé par Jean-Luc Mélenchon n’a pas répondu favorablement aux invitations formulées par François Bayrou pour échanger avec lui dans la quête d’un accord de non-censure.

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