« Il y a un déplacement vers des idées très conservatrices » chez LR, estime Fabienne Keller

« Il y a un déplacement vers des idées très conservatrices » chez LR, estime Fabienne Keller

La sénatrice, membre fondatrice du parti « Agir, la droite constructive », s’inquiète d’une dérive droitière des Républicains et dénonce le discours « eurosceptique » de Laurent Wauquiez.
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La sénatrice Fabienne Keller ne retrouve plus vraiment chez Les Républicains l’esprit qui animait l’UMP à ses débuts en 2002. « Je me suis battue toutes ces années pour qu’il y ait un bon accueil des centristes comme moi, des personnes modérées, très européennes […] J’ai pris la mesure, bureau politique après bureau politique, de la difficulté à s’exprimer et à travailler », raconte la sénatrice du Bas-Rhin, dans Parlement Hebdo, sur les chaînes parlementaires.

« J’ai beaucoup de mal à attaquer des mesures qui étaient dans notre propre projet »

Même si Fabienne Keller a cofondé dimanche avec d’autres élus de la droite constructive le nouveau parti « Agir », l’élue alsacienne reste membre des Républicains (et du groupe LR au Sénat), mais s’y sent de plus en plus mal à l’aise. « Je constate qu’il y a un déplacement vers des idées très conservatrices, vers des thèses très excluantes. Je ne trouve pas de discours très européen. Je ne trouve pas beaucoup de capacité à construire, à avancer, à s’ouvrir », déclare-t-elle.

En tant que constructive, Fabienne Keller s’est opposée à la suppression de la taxe d’habitation à partir de 2018 et à la hausse de la CSG sur les retraités, mais entend « porter la politique du gouvernement sur le travail, sur l’Europe et sur l’éducation ».

« J’ai beaucoup de mal à faire comme un certain nombre des Républicains, c'est-à-dire à attaquer des mesures qui étaient dans notre propre projet », tacle-t-elle. Sur les collectivités territoriales, « la vigilance est forte sur l’autonomie et la puissance donnée à leur action », précise-t-elle.

« Dans les meetings de Laurent Wauquiez, c’est haro sur l’Europe »

À une semaine du premier tour de l’élection pour la présidence des Républicains, la sénatrice constructive craint notamment la ligne européenne de LR. En 2019, « on risque d’avoir un parlement européen eurosceptique. » « Il y en a qui ne trouvent que des défauts à l’Europe, c’est M. Mélenchon, c’est M. Le Pen et c’est Laurent Wauquiez », lâche-t-elle. « Il est très eurosceptique dans ses écrits. » Même si Fabienne Keller constate quelques « correctifs » dans son discours, elle relève également l’ambiance pendant ses meetings.  « C’est haro sur l’Europe ! »

« Dans les meetings de Laurent Wauquiez, c’est haro sur l’Europe », observe Fabienne Keller
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Fabienne Keller quittera-t-elle LR comme Claude Malhuret, le président du groupe Les Indépendants ? « Nous verrons pour la suite, la double appartenance est possible », répond-elle, en prenant exemple sur l’ouverture du groupe LR au Sénat à « différentes sensibilités ». « J’ai du mal à y renoncer, si d’autres y renoncent, c’est leur choix. »

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