Alors que la Russie a amassé des dizaines de milliers de militaires autour des frontières de l’Ukraine et multiplie les manœuvres, la tension n’a jamais été aussi forte à l’Est de l’Europe. Face à cette démonstration de force, les Etats-Unis ont annoncé il y a deux jours le départ d’Ukraine des familles de diplomates américains « en raison de la menace persistante d’une opération militaire russe », selon Washington.
Interrogé sur cette crise ce mercredi, lors des questions d’actualité au gouvernement au Sénat, par le sénateur du Pas-de-Calais, Michel Dagbert, membre du groupe RDPI (LREM), le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, a exprimé son inquiétude. « Je ne vous cacherai pas que la situation est sous très grave tension. Comme l’a évoqué le Président hier, aux côtés du chandelier allemand, la Russie se comporte comme une puissance de déséquilibre. Et il ne tient qu’à elle de devenir un acteur de désescalade », soutient le ministre.
« Il faut tout faire pour que le dialogue avec la Russie soit poursuivi »
La France est « totalement mobilisée, avec nos partenaires européens, américains, pour enrayer cette dynamique de l’escalade », selon le ministre des Affaires étrangères, qui insiste sur « l’unité » des 27, comme de l’Otan, pour défendre « trois priorités » : « Il y aura des sanctions massives contre la Russie si elle porte une nouvelle atteinte à l’intégrité territoriale de l’Ukraine. Ensuite, il faut tout faire pour que le dialogue avec la Russie soit poursuivi », avec notamment des « discussions au format Normandie, qui ont lieu aujourd’hui même à Paris ». Enfin, « nous devons être solidaires des pays de l’Otan ou de l’Union européenne qui peuvent être affectés par cette crise. Ce sont les mesures de réassurance. Nous le faisons à l’égard des pays baltes, et dans les jours qui viennent pour la Roumanie ». Il ajoute : « Nous sommes dans une posture de défense collective ».
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Jean-Yves Le Drian se rendra à Kiev avec son homologue allemande « dans quelques jours », puis « de nouveau en Roumanie ». La ministre des Armées, Florence Parly, est elle-même « à Bucarest en ce moment ». Pour résumer, « la situation est très tendue, mais nous prenons toutes les initiatives nécessaires pour embrayer vers un processus de désescalade ».