Bruno Gilles a tenu ce matin une conférence de presse au Sénat, sur la situation à Marseille et le drame de la rue d'Aubagne. Il annonce avoir envoyé un courrier au président de la République, au Premier ministre, au ministre chargé de la Ville et du Logement et à la ministre de la Cohésion des Territoires et des Relations avec les Collectivités Territoriales : «On est arrivé au bout du bout du bout, de ce que peuvent faire les collectivités locales. Le « plan Marshall » signifie que l’Etat est là et non de lui demander de reprendre la main car cela serait trop simple (…) L’Etat doit être le garant du travail en commun de toutes les collectivités. »
Le sénateur énonce son « plan Marshall » en sept points. Parmi ses propositions, il réclame la mise en place d'une opération d'intérêt national (Orcod) concernant l'habitat indigne à Marseille. Il demande également la création d'une délégation à l'habitat insalubre, ainsi que d'une cellule de veille à la mairie et d'une équipe dédiée au sein de la police municipale
Bruno Gilles lance donc un appel à l’Etat qui « pourrait lui permettre de montrer qu’il est présent quand les collectivités en ont besoin » : « La situation est catastrophique. Les relations avec l’Etat sont tendues. Le désengagement a été signifié fortement par les collectivités territoriales. L’Etat a l’occasion de faire un signe fort et de répondre symboliquement à ces reproches. »
« Il faut changer la méthode et tendre la main à tout le monde.»
Une manifestation partie, hier soir, du bas de la rue d’Aubagne à Marseille, où les deux immeubles se sont effondrés la semaine dernière, a réuni près de 10 000 personnes. Des incidents ont éclaté et des « Gaudin démission, Gaudin assassin » ont résonné sous les fenêtres de la mairie. Bruno Gilles, candidat déclaré à la mairie de Marseille, ne charge pas l’actuel maire de Marseille et « ne souhaite pas faire de polémiques» : « J’entends tout. Ayant entendu la colère, je condamne. On doit trouver des solutions et aujourd’hui je ne suis pas dans la polémique. Il y a eu 8 morts et le débat n’est pas de savoir qui fait quoi.»
Il conclut en plaidant pour un changement de méthode et se pose en rassembleur : « Je souhaite que le maire prenne ses responsabilités avec les autres collectivités (…) On entend la colère des Marseillais et je la partage. Je ne demande pas à dire qui a fait bien ou qui fait mal. Il faut changer la méthode et tendre la main à tout le monde. »