Immigration : « Arrêtons de dire que ce serait une victoire idéologique pour le RN ! », s’agace Bruno Retailleau

Au micro de Public Sénat, Bruno Retailleau, le chef de file de la droite sénatoriale, s’est félicité de l’accord élaboré en CMP sur le projet de loi immigration. Il réfute l’idée selon laquelle le texte introduirait une « préférence nationale », thématique propre au RN.
Romain David

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

« C’est du beau travail ça, non ? » Bruno Retailleau, le président du groupe LR au Sénat, affichait un large sourire ce mardi en fin d’après-midi dans la vaste salle des Conférences qui jouxte l’hémicycle du Sénat. À quelques minutes du vote de la Haute assemblée sur les conclusions de la commission mixte paritaire (CMP) consacrée au projet de loi immigration, le Vendéen avait de quoi se réjouir : une large partie des lignes rouges fixées par la majorité sénatoriale de droite et du centre sur ce texte ont été préservées dans la négociation. Au point que le durcissement du projet de loi initialement imaginé par le gouvernement pourrait faire vaciller une majorité présidentielle hétérogène.

« On a eu de belles victoires, mais la vraie victoire c’est, je pense, pour les Français. Près de 80 % des Français nous demandent de la fermeté, 80 % pensent qu’il y a trop d’immigration en France », note Bruno Retailleau auprès de Public Sénat.

« Marine Le Pen veut voler la victoire »

Le Rassemblement national a indiqué qu’il soutiendrait le texte, son président Jordan Bardella a même évoqué une « victoire idéologique », alors que le texte introduit pour les étrangers un délai de carence sur certaines allocations sociales, ce que d’aucuns qualifient de « préférence nationale », un thème cher à l’extrême droite.

« Marine Le Pen veut voler la victoire. Mais la vérité est très simple. Dès la lecture au Sénat, les représentants du Rassemblement national se sont opposés au texte », veut rappeler Bruno Retailleau.

Une « différence fondamentale entre des citoyens nationaux et des gens qui viennent de l’extérieur »

« Arrêtons le scandale sur le fait que la priorité nationale rentre dans la loi et que c’est une victoire idéologique pour le RN ! Non. La priorité nationale au sens de Madame Le Pen, c’est de réserver les allocations familiales exclusivement aux Français. Nous, nous avons un temps de carence, tout simplement parce que l’on considère que lorsque l’on rentre dans la communauté nationale, eh bien, il y a un équilibre entre les devoirs et les droits », explique le sénateur.

« Les Français en ont marre de payer de plus en plus souvent pour des services publics qui sont de moins en moins performants », poursuit Bruno Retailleau. « Et je pense qu’il faut une différence. C’est naturel, c’est la différence fondamentale entre des citoyens nationaux et des gens qui viennent de l’extérieur », conclut-il.

Dans la même thématique

Paris : Speech of Emmanuel Macron at La Sorbonne
7min

Politique

Partage de la dissuasion nucléaire : « Une nouvelle fois, le Président Macron improvise, au détriment de notre crédibilité »

Après un discours particulièrement scruté à la Sorbonne, Emmanuel Macron a répété sa volonté « d’ouvrir le débat » sur la mutualisation des armes nucléaires françaises avec les autres Etats de l’Union européenne. Si le président de la République est resté flou sur ses propositions, ces déclarations ont suscité un rejet quasi unanime au sein de la classe politique française.

Le

Paris : QAG au Senat
5min

Politique

Narcotrafic : « Le garde des Sceaux semble avoir suivi de près nos auditions », note le rapporteur de la commission d’enquête sénatoriale

Nouveau statut de repenti, nouveau parquet national anticriminalité organisée (PNACO), nouveau crime « d’association de malfaiteurs en bande organisée »… Le garde des Sceaux a annoncé plusieurs pistes pour lutter contre le « haut du spectre » du narcotrafic. Des annonces qui s’inspirent largement des travaux de la commission d’enquête sénatoriale qui remettra son rapport le 14 mai.

Le

Nimes: CRS 8 deployed to combat drug trafficking in the Pissevin district
4min

Politique

Narcotrafic : comment fonctionne le statut de repenti en France ?

Le ministre de la Justice, Éric Dupond-Moretti a annoncé ce week-end une évolution du statut de repenti afin de lutter contre le « haut du spectre » du narcotrafic. Ce statut existe en France depuis la loi Perben de 2004, mais n’a été que très peu utilisé. Explications.

Le

Immigration : « Arrêtons de dire que ce serait une victoire idéologique pour le RN ! », s’agace Bruno Retailleau
3min

Politique

Convocation de Mathilde Panot pour apologie du terrorisme : « Il y a une volonté de faire taire, de la part du pouvoir en place », s’insurge Manuel Bompard

Invité de la matinale de Public Sénat, le coordinateur de la France Insoumise est largement revenu sur les accusations qui touchent son parti. La cheffe de file des députés insoumis, Mathilde Panot doit être auditionnée, demain, pour apologie du terrorisme tandis que Jean-Luc Mélenchon est visé par une plainte du gouvernement pour injures publiques. 

Le