Immigration, communautarisme, voile : Macron s’explique dans Valeurs actuelles

Immigration, communautarisme, voile : Macron s’explique dans Valeurs actuelles

L'hebdomadaire conservateur Valeurs actuelles publie jeudi un long entretien avec Emmanuel Macron où le président de la République s'explique sur l'immigration, le communautarisme et le voile.
Public Sénat

Par AFP

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

« Je lutte de toutes mes forces contre le communautarisme », répète une nouvelle fois le chef de l'État, qui, en revanche, ne veut « pas tomber dans le piège communautarisme = islam », dans cet échange réalisé le 25 octobre, dans l'avion retour de sa visite à La Réunion.

Tout en condamnant la « sécession » communautariste, Emmanuel Macron revendique de ne pas vouloir « parler de racisme anti-Blanc », de ne pas « rentrer dans cette dialectique » qu'il juge « mortifère ». Des termes utilisés notamment par le polémiste controversé Éric Zemmour.

Le président de la République insiste aussi sur la nécessité de mieux lutter contre l'immigration illégale, en réduisant les délais d'instruction des dossiers du droit d'asile ou les abus de l'Aide médicale d'État (AME), mais refuse d'avoir "un discours simplificateur sur l'immigration".

Il affirme vouloir « régler vite » la question « des gens qui viennent avec un visa touristique, qui restent trois mois et ensuite se mettent à l'AME », se défendant « d'avoir le discours du Rassemblement national ».

L'article reprend sur 12 pages des échanges du chef de l'État avec un journaliste du journal, avant donc l'attaque contre la mosquée de Bayonne.

« L'idée d'échanger avec Valeurs actuelles est la volonté de parler à tous les Français y compris dans les espaces politiques qui ne sont pas forcément les siens », explique-t-on mercredi à l'Élysée.

« Quand vous êtes président de la République, c'est important de pouvoir vous adresser à tous les Français », abonde sur Franceinfo le ministre du Logement Julien Denormandie, pour qui c'est un « devoir de parler aussi d'immigration », pour ne pas laisser le sujet aux « extrêmes ».

« Manifestement il veut s'adresser à cet électorat très particulier de gens de droite, qui ont souvent tendance (...) à élever la température verbale contre l'islam voire plus », a estimé sur LCI le député LFI Alexis Corbière, qui avait lui-même accordé un entretien à l'hebdomadaire.

Revenant sur la polémique sur le voile relancée par un élu du RN le 11 octobre et qui a déchiré jusqu'à sa majorité, Emmanuel Macron estime dans l'article que l'on « a été pendant quinze jours l'otage de deux périls qu'il faut éviter : le communautarisme et le Rassemblement national, voilà pourquoi je n'ai pas voulu rentrer là-dedans ».

« Quand on parle du voile, beaucoup de jeunes femmes qui le portent sont filles ou petites-filles d'immigrés, elles ne viennent pas d'arriver », relève-t-il.

« C'est l'échec de notre modèle (d'intégration par l'économie) qui se conjugue avec la crise de l'islam », crise qui « conduit à des formes très dures d'islam politique », analyse-t-il.

Mais pour lui, le problème n'est pas « la maman qui porte un voile et qui accompagne son enfant en sortie scolaire », mais « les enfants qui sont déscolarisés ».

« Celle-là n'est pas perdue : elle a mis son enfant à l'école publique et elle vient faire une sortie scolaire. C'est même par elle qu'on va reconquérir les personnes égarées », défend le chef de l'État, qui considère donc que c'est une « énorme erreur » de « l'humilier ».

Pour mieux intégrer, Emmanuel Macron assume « une priorité »: l'éducation, « c'est pour ça que j'ai beaucoup utilisé la carte Jean-Michel Blanquer », affirme-t-il.

Dans la même thématique

Immigration, communautarisme, voile : Macron s’explique dans Valeurs actuelles
7min

Politique

Fonds Marianne : trois associations détaillent le bon usage de leurs subventions

Devant la commission d’enquête du Sénat, trois associations qui ont bénéficié du Fonds Marianne en 2021 ont décrit une collaboration productive avec le Comité interministériel de prévention de la délinquance et de la radicalisation (CIPDR). Résultats à l’appui, les subventions ont permis de renforcer leur présence sur les réseaux sociaux pour contrer les discours de haine en ligne.

Le

Immigration, communautarisme, voile : Macron s’explique dans Valeurs actuelles
9min

Politique

Immigration : « Si l’on veut que les choses avancent, il ne faut pas que le texte constitutionnel soit une ligne rouge », selon François-Noël Buffet

Alors que le ministre de l’Intérieur appelle « chacun à faire un pas » sur le texte immigration, le président LR de la commission des lois ne fait pas de la révision de la Constitution, mise sur la table par LR, une « ligne rouge ». Il préfère se concentrer sur l’autre proposition de loi. « Il faut distinguer les deux textes. Ils ne vivront pas ensemble ». Selon François-Noël Buffet, « le texte ordinaire, lui, peut arriver très très vite devant le Parlement, et singulièrement devant le Sénat ».

Le

Photo illustration carte vitale
10min

Politique

Quelles pistes pour la fusion de la carte Vitale et de la carte d’identité ?

Alors que la dématérialisation de la carte Vitale est en voie de généralisation, Gabriel Attal, le ministre des Comptes publics, souhaite fusionner cette dernière avec la carte nationale d’identité pour limiter le risque de fraudes aux prestations sociales. Mais ce dispositif, qui n’est pas sans faire écho à certaines propositions de la majorité sénatoriale de droite et du centre, pourrait se heurter à un certain nombre de difficultés techniques.

Le

Immigration, communautarisme, voile : Macron s’explique dans Valeurs actuelles
6min

Politique

PPL Liot inconstitutionnelle ? « Yaël Braun-Pivet disait l’inverse il y a quinze jours », s’agace Bertrand Pancher (Liot)

Invité de notre matinale, Bertrand Pancher est revenu sur la proposition de loi d’abrogation de la réforme des retraites déposée par le groupe LIOT à l’Assemblée nationale. Le président du groupe s’inquiète des conséquences d’une irrecevabilité financière sur les droits de l’opposition et met en garde la majorité si elle empêchait un vote : une motion de censure pourrait être déposée.

Le