Après une semaine marquée par les violences urbaines faisant suite à la mort de Nahel, sans faire de lien entre immigration et délinquance, Gérard Larcher s’est interrogé sur « les échecs majeurs de la politique d’intégration ». Le président du Sénat appelle à « réguler les flux migratoires » et repenser la politique française d’intégration.
« Vous voyez bien que c’est indispensable de réguler la politique migratoire »
« Quand vous avez chaque année 340 000 titres de séjour, quand on sait qu’il y a entre 700 000 et 800 000 clandestins, d’après le ministère de l’intérieur, vous voyez bien que c’est indispensable de réguler la politique migratoire », déclare Gérard Larcher précisant qu’il faut « une politique migratoire pour toute l’Europe ». Le président du Sénat souhaite rompre avec une certaine fatigue législative sur le sujet, regrettant les vingt textes précédents sur l’immigration estimant qu’« on ne peut pas avoir de 21ème texte sur l’immigration sans réguler les flux migratoires ».
Les propositions de LR sur l’immigration sont connues et sont inspirées des travaux du Sénat depuis plusieurs années. Plusieurs propositions de loi (une ordinaire et deux constitutionnelles) ont été déposées par le groupe LR au Sénat afin de « reprendre le contrôle sur l’immigration ».
« Si l’exécutif ne l’entend pas il n’y aura pas de texte, nous avons fait des propositions extrêmement claires »
A travers ses déclarations, Gérard Larcher lance un ultimatum au Président de la République et au gouvernement. « Si l’exécutif ne l’entend pas il n’y aura pas de texte, nous avons fait des propositions extrêmement claires », affirme Gérard Larcher. Contraint par une majorité relative à l’Assemblée nationale, le gouvernement ne pourra vraisemblablement pas se passer du soutien des LR pour faire adopter un texte sur l’immigration. « J’ai senti que le président de la République était toujours très hésitant sur la question de l’intégration et de l’immigration », confie Gérard Larcher comme pour inciter la majorité à enfin se mettre d’accord avec LR.
Le président du Sénat rappelle aussi que les précédentes propositions de l’exécutif n’ont pas du tout donné satisfaction à LR. « Le ministre de l’intérieur a déposé un projet de loi examiné par la commission des lois le 16 mars. Il a été suspendu, pour partie à ma demande », rappelle Gérard Larcher. Le texte de l’exécutif prévoit de faciliter la délivrance de titre de séjour pour les métiers en tension, une erreur pour le président du Sénat qui estime que « ce sujet mérite d’être regardé en vérité mais aussi avec sérénité ».